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"Ce qu'il y a d’ordinaire dans la plupart des critiques, c'est qu'elles jugent ! Le film est bon ou mauvais. Rares sont les auteurs qui argumentent le bien ou le mauvais fondé dans leur travail d'écriture. Sont-ils victimes d'une autorité, d'un manque de savoir ou plus simplement d’une paresse de l’esprit que bien sûr nous ne pouvons imaginer. Si ce site existe c’est que j’ai la volonté d’apporter un «plus» à la critique, à tout le moins, de participer à son évolution ! J’essaierai dans mes travaux de déceler ce à quoi le film est tendu..L’étirer mieux encore dans le souci qu'il soit compris non comme sujet à la critique mais comme une réponse à la vie de nous tous…"

 

 

Je remercie  Dafrec, Seb qui ont contribué largement à l’élaboration de  ce site. Je les remercie de leurs aides précieuses…la patience qu’ils m’ont apportée…sans leurs contributions ce site n’aurait jamais vu le jour…

 

 

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Les films

Absolument fabuleux

A ma soeur
L'Atlantide
l Attaque du fort Apache
J'ai faim
Daddy nostalgie
Daredevil
Les Desaxes (The Misfits)
Fast and Furious
Ma femme est une actrice
Ma femme s'appelle Maurice
Ghosts of Mars
Un homme et une femme
L’homme qui rétrécit
Hulk
Human Nature
Influence
Le lait de la tendresse humaine
Matrix Reloaded
Minority report
Le Miroir à deux faces
La merveilleuse visite
Mortel Transfert
La pianiste
Le Pornographe
La planète des singes
The Pledge
Quand tu liras cette lettre
La répétition
Sept ans de mariage
Le sortilège du scorpion de jade
Sur mes lèvres
Tanguy
Trouble Everyday
Le vélo
A vendre

 

 

 

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Les Auteurs

Gabriel Aghion
Algrant Daniel
Arnold
Jacques Audiard
Woody Allen
Yvan Attal
Jean-jacques Beineix
Bertrand Bonello
Bourdon Didier
Breillat Catherine
Tim Burton
Dominique Cabrera
John Carpenter
Marcel Carne
Cayatte
Etienne Chatiliez
Bob Cohen
Catherine Corsini
Claire Denis
Ford John
Michael Haneke
Philippe Harel
John Huston
Maric Steven Johson
Lee Ang
Claude Lelouch
Laetitia Masson
Melville
Sean Penn
Jean-Marie Poiré
Florence Quentin
Tavernier Bertrand
Spielberg
Gary Trousdale et Kirk Wise
Larry & Andy Wachowski

 

 

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Planet of apes

"Caution Live Animals"

C’est à Pierre Boulle (1912-94), avignonnais, ingénieur, aventurier, prisonnier évadé, que nous devons le roman de La planète des singes. D’autres de ses récits tels Le pont de la rivière Kwai ou Contes de l’absurde, suivis de Emc2 ont eu un succès des plus détonnant.   La première adaptation de Planet of alps, dirigée par Franklin J. Schaffner, creva les écrans des studios Américains en 67. Le héros principal fut Taylor (Charlton Heston) et sa compagne Nova (Linda Harrison), aux formes d’une Eve plantureuse . Le film contribua à une forte controverse quand c’était tout le peuple américain qui était perçu dans cette image de l’humanité au masque simiesque ridicule. Il ne pouvait que s’effaroucher de la vision de ces gorilles grotesques, bardés de cuirs dans lesquels ils se sentaient ostensiblement noyés.   Mais l’idée première du roman de La planète des singes suggère la doctrine donnée par Darwin dans De l’origine des espèces parue en 1859, « et selon laquelle la lutte pour la vie et la sélection naturelle sont considérées comme les mécanismes essentiels de l’évolution des êtres vivants ». Mais aujourd’hui l’homme n’a pas entièrement recours à la sélection «naturelle» puisque lui seul en est l’exécuteur. Par le climat social qu’il établit il favorise un «modèle d’humanité» par rapport à un autre différent. D’ailleurs, on constate malheureusement que la politique actuelle encourage visiblement les plus forts socialement au détriment des plus faibles ! En d’autres termes, l’homme par son avidité économique et ses capacités cognitives exerce une maîtrise quasi-totale sur l’évolution de son espèce ! Par ailleurs, il est vrai que depuis Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward Scissorhands (1990) ou encore Sleepy Hollow (1999) et bien d’autres encore on était habitué à beaucoup plus de féerie et de poésie concernant les films de Tim Burton. C’est pourquoi, il est possible qu’on ressorte amer de cette adaptation de La planète des singes. Cependant, il est évident que Tim Burton, par sa vision originale, a su donner aux singes l’image des hommes ! En effet, on constate que le film échappe à toutes singeries, les primates de Tim Burton incitant à l’anthropomorphisme:  Limbo  (Paul Giamatti), aux mimiques espiègles, ne vit que pour le bizness ! Epris de son image, lorsqu’il fait tomber le dentier et sa perruque ! Thade (Tim Roth) a l’esprit d’un nationaliste extrémiste. Il vocifère par un jeu sublime son avidité de pouvoir. Ari (Helena Bonham Carter) et Daena (Estella Warren) sont à l’image des femmes, rivales et jalouses comme beaucoup, lorsqu’elles s’amourachent d’un bel étalon. Les enfants singes sont à l’image des petits humains lorsqu’ils manifestent leurs caprices et une forme de sadisme. Bien entendu, il y a Leo Davidson (Mark Wahlberg), pilote juvénile de la Royal Air Force, emblème de l’idéal américain. Enfin, le coup final et fatal, pareil à la première version ; quand Leo découvre, terrifié, la statue de Lincoln…  Finalement, on saisit que Tim Burton a souhaité rendre hommage aux hommes régis par leurs lois, en faisant l’apologie de la bestialité. Parce que peut-être pense-t-il que l’humanité est fichue, ou qu’elle n’a jamais eu lieu ! Ce sont des principes « macaques » qui gèrent le monde d’aujourd’hui ! D’ailleurs la séquence finale contribue beaucoup à cette idée. Il y a peut-être une scène du film qui l’appuie davantage : le père mourrant de Thade est joué par Charlton Heston, cette fois-ci au visage simiesque. Sa position implique l’idée cyclique, d’une évolution ou d’une involution de l’espèce humaine : qu’il aurait été lui-même humain lorsqu’il était Taylor, mais s’il meurt c’est peut-être pour réintégrer sa position humaine. Ou peut-être s’adonne-t-il totalement au règne animal parce qu’il le considère plus humain. D'ailleurs, l’affiche du film semble éveiller le débat quand on voit en arrière plan Daena puis successivement Ari, le chef gorille, Thade puis Léo. Faut-il comprendre, si l’on approuve l’inéluctable évolution ou involution de l’ Homme, que c’en est fini avec l’animalité ? Quand Léo en premier plan semble être le maillon final. Toutefois, et dans le souci de fermer cette boucle, il subsiste un vide quant à l'espèce reliant Léo à Daena ! Quelle forme vivante se cache derrière Léo ? L'affiche suggère peut-être l’évolution de la femme qui dans notre paysage social actuel se fond davantage à l’image des hommes ? Selon la chronologie de La planète des singes : «la chute de l'humanité commence de juillet 1991 à fin 1992. Les premières cités simiesques apparaissent dans la communauté de l’an 2001 à 2040. Les humains sont retournés à l’état sauvage et sont réduits en esclavage par les singes de 2220 à 2750. La dégénérescence de l’Humanité est complète, elle est retournée à l’état sauvage par l’action combinée des radiations nucléaires de 3085 à 3479. La fin du règne de l’Humanité s’est passée vers l’année 3400»

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Ma femme s’appelle Maurice  

A tous ceux qui n’ont pas lu Bazin.           

L’unité spatiale au cinéma n’est pas la même qu’au théâtre. Et, cette théorie s’est très bien révélée chez des auteurs comme par exemple Bazin. Au cinéma, il est dit que l’image est enfermée dans un cadre au sens propre comme au sens figuré. Au théâtre, vous n’avez pas cette dimension physique du cadre. Au cinéma, l’espace, on vous le montre en trois dimensions, enfermé dans ce cadre. Au théâtre, sur une scène avec des acteurs, l’espace est en deux dimensions, il n’est donc  pas  réellement possible  d’avoir un rapport  identique à l’espace . Toutefois, on peut parler, comme le rappelait Bazin, d’une dimension invisible au cinéma, appelée le hors-champ. Cette uniformité se dit aussi au théâtre mais elle ne peut pas être identique au cinéma car cette dernière est inhérente à la limite du cadre dans lequel vous enfermez l’image.  En d’autres termes, vous avez au cinéma une géométrie  qu’on vous montre,  une autre qui diverge du cadre, qu’on imagine. Au théâtre, l’espace visible comme celui qui n’est pas visible, représentent une unité essentiellement divergente et  imaginaire. Si vous adhérez à ce concept , il est évident alors qu’on ne traite pas l’espace au cinéma comme on le traite au théâtre ! Aussi, inspiré par cette analyse, on peut imaginer que même le rapport fictionnel cinématographique  n’est pas identique de celui que vous avez au  théâtre. Par exemple, on a vu, comment Griffith, par le mouvement, a su bousculer tout un acquis concernant la construction fictionnelle. Le traitement de l’espace de Griffith a été une innovation pour le scénariste comme il l’a été aussi pour d’autres auteurs  à  l’arrivée du son. Par ailleurs, on voit très bien aujourd’hui encore chez De Palma mais aussi Kubrick, comment l’exercice de l’espace joue en faveur de l’œuvre sur un plan strictement fictionnel. Par exemple, il aurait sans doute été difficile de raconter l’histoire de  Mission to Mars  de De plama (2000) comme l’auteur a pu le raconter s’il n’avait pas eu recours au mouvement comme il a pu en avoir le privilège. Il est par conséquent probable que le traitement de l’espace joue en faveur de l’histoire que vous racontez. Vous ne pouvez pas induire sur une scène de théâtre l’exemplaire exercice du mouvement du film de De Palma. C’est pourquoi, les outils fictionnels de la scène sont différents des outils que vous utilisez quand il s’agit de faire un film. Ne pouvons-nous pas dire, si on pousse plus loin notre analyse,  qu’on ne parle pas au théâtre comme on peut le faire au cinéma car  la représentation de l’espace,  importante dans le scénario, reste différente ? Au théâtre, vous pouvez vous exclamer : « je vais dans la cuisine ». Mais au cinéma ce propos se prête au risible. On se rappelle de ce que disait Sacha Guitry à Jacqueline Delubac dans Quadrille (1937). Elle qui ne cessait de lui répéter qu’elle désirait aller dans sa cuisine quand soudain Guitry exacerbé lui lançait d’arrêter de le dire mais de le faire. On comprend alors que l’idée de la paraphrase se  prête mieux à la scène qu’elle ne se prête à l’écran.Dans le film de Jean-Marie Poiré, Ma femme s’appelle Maurice, adapté de la fameuse pièce de théâtre de Raffy Shart , on sent que l’auteur n’a pas adhéré à ce concept de l’espace dont nous avons parlé. Le film tend à un espace cinématographique alors qu’il appartient à un espace  strictement  théâtral. Dans la pièce de Shart, l’entrée, de la maîtresse,par exemple, est  soudaine. Elle détonne sur la scène. Son arrivée, qu’elle formule au téléphone, à cet homme, volage, marié, jusqu’au moment ou elle arrive véritablement sur scène était pour les spectateurs une unité exclusivement imaginaire. Dans le film, le  parcours initiatique de Emmanuelle, cette jeune maîtresse qu’incarne Alice Evans,  dans les rues de la ville jusqu’à l’appartement, semble beaucoup trop long. C’est d’ailleurs, à l’écran, tout le  cheminement qui en quelque sorte désagrège son effet sur un plan fictionnel.  Au  théâtre, vous focalisez essentiellement sur l’acteur et sa gestuelle. A l’écran, le cadre nous offre une géométrie dans laquelle ces éléments-là sont en quelque sorte noyés dans l’image. Il est donc impossible d’avoir un rapport visuel identique. C’est pourquoi, les postures et les mimiques désopilantes  de  Maurice Lappin ( Régis Laspalés) sous l’œil goguenard  de Georges Audefey (Maurice Chevalier), hilarantes sur scène, tombent en désuétude à l’écran. De plus, on  note que l’appartement du mari infidèle semble démesuré, il ne peut pas retranscrire au mieux le jeu des acteurs. En revanche, Jacques Veber, dans son fameux  Dîner de con (1998)  semble avoir saisi ce principe lié à l’espace. On remarque que le film ne recèle pas énormément de scènes extérieures. C’est dans un espace réduit, proche d’une scène de théâtre que Jacques Veber fait évoluer l’acteur. Le sadisme  de Thierry Lhermitte, la naïveté de Jacques Villeret ou encore l’incrédulité de Francis Huster se soulignent mieux encore. On  peut aussi remarquer cet exercice solide de l’espace concernant une autre adaptation au cinéma que pouvait être, Les Parents terribles en 1948 de Cocteau.Mais il serait sans doute intéressant de voir aujourd’hui au grand  jour, sur scène, l’adaptation d’un film…    

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un homme et une femme.

 

 

La belle histoire


Tout d’abord, il nous est difficile d’évoquer le film sans  paraphraser ce que merveilleusement avait écrit Yvonne Baby dans Le Monde, en mai 1966. Le film de Lelouch nous donne une vision de ce qui  tous nous rattache… On  pourrait nonchalamment venir ergoter : «c’est un film d’amour, voilà tout !» Mais ce n’est pas une simple histoire d'amour. C’est un film qui parle de l'Amour, d'un Homme et d’une Femme !
Un amour, dans ce qu’il peut y avoir d’universel. Quand ce seront les enfants, caressés par l’image de Jean-Louis et d'Anne, radieux, ils se donneront à leur tour et mutuellement à tout ce qui les sépare. Le récit ne pose aucun concept de l’amour, il n’a pas prise sur les spectatrices ni même sur les spectateurs. C’est une page blanche. Claude Lelouch a créé les archétypes de la femme et de l’homme : Comme la plupart des garçons, Jean-Louis Duroc aime jouer avec les voitures de course ! Son cœur est un moteur qui tourne à treize mille cinq cents tours-minute pour Anne Gauthier, plus calme et réservée à l'image des petites filles dans les cours de récrés ! Sa voix est délicieuse. Elle est la vie puisqu’elle travaille dans le cinéma ? Jean-Louis est bagarreur, cependant, il s’effarouche, dubitatif, quand il doit lui avouer sa flamme. Et, c’est Anne la plus courageuse lorsqu’elle s’abandonne : «Bravo, je vous aime ! »C’est la mise en place sommaire, n’offrant aucune morale, qui nous pousse, soufflée par l’amour, à être un homme ou une femme…De plus, on pourrait dire deux mots concernant le scénario qui, habilement écrit, ouvre une quantité de contrecoups : le début avec son fils au volant de son automobile, la première invitation de Jean-Louis à Anne suspendue, qui ne tient qu’à un fil. La dilatation temporelle lorsqu’elle finit par lui souffler « bravo ! je vous aime ! ». La course exaltée de Jean-Louis au domicile d'Anne absente, puis jusqu’à la plage où ils s’enlacent entourés de leurs enfants. La chambre d’hôtel lorsqu’il lui murmure : «…mais il est mort ? », «non !», pour, plus tard à la gare, « …pour moi il n’est pas mort… »…Mais l’amour ne s’arrête pas là…il continue son ascension… D’ailleurs, c’est tout cet amour prétendu inéluctable qui rebondit littéralement pour se retrouver, lorsque Claude Lelouch réalise : Un homme et une femme, 20 ans plus tard.

 

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Trouble everyday

Mon étrange...

Coré (Béatrice Dalle), jeune femme, profite de toutes les opportunités pour aller vaquer au bord de l’autoroute. Elle est comme la mante religieuse : elle offre gracieusement ses atouts charnels aux hommes pour les déchiqueter sauvagement par la suite. Shane (Vincent Gallo) s’est marié depuis peu. Il semble vivre avec sa jeune épouse des instants délectables dans un avion qui les emmène à Paris pour leur lune de miel.  Le film nous apprend que tous deux souffrent du même «mal» . En effet, Shane finira par dévorer une jeune femme travaillant dans l’hôtel. Ce qui est intéressant c’est l’interpénétration des deux situations : Coré est atteinte de cannibalisme tendu aux hommes, alors que celui de Shane s’effectue à l’encontre des femmes. Le cannibalisme n’était-il pas la forme sublimée du vœu passionnel de saisir l’autre ? La notion de la possession reste très inscrite dans le récit. Mais la femme est un mystère intangible pour l’homme sage tout comme il doit l’être réciproquement pour la femme ? Ce qui pour Coré résulte de l’enfermement, représenté d’ailleurs par sa détention dans la maison, c’est son avidité de comprendre l’autre, de le saisir, de le posséder, dans ce qu’il peut avoir d’indicible. Il y a une récurrence dans le film quant à Coré et Shane, c’est l’idée de la prise circonscrite par le sexe. Il y a toujours l'image, aliénante, d’être prise ou de prendre. Comme si l’un et l’autre refusaientl’inconnu, l’autre dans ce qui n’est pas réellement tangible ! Ce refusd’ennivrement évoque la rigidité qui se transforme en impuissance. C’est pourquoi, Shane souffre de troubles sexuels comme Coré suggère une forme de frigidité. Ce qui les réunit c’est une sorte d'egocentrisme quant à la sexualité. Ils ne  peuvent jouir que seuls. Shane use de moyens solitaires pour atteindre l’orgasme tout comme Coré y accède par l'incitation à la violence. Ils sont seuls dans leur jouissance. Ils refusent l’autre dans ce qu’il peut être complémentaire dans la relation sexuelle. L’idée très nette qui se dégage du film c’est celle du désir passionnel (invoqué inconsciemment par les deux personnages principaux) de comprendre l’autre dans ce qu’il peut avoir de différent ! Par ailleurs, on peut sentir la notion légère d’un mouvement, d’un passage. La frontière que nous devrions, peut-être, nous interdire de transgresser lorsqu’on n'est plus sur notre terrain mais sur celui de l’autre. D'ailleurs, on peut constater que dans leur quête inconsciente, les deux personnages deviennent l’autre : Shane évoque l’image de la femme dans celle qu’il donne : un individu calme, réservé, qui se métamorphose soudainement en «bête» de sexe. Un peu à l’image de Mister Hyde. Mais ce n’est que dans l’esprit de posséder l’autre qu’il peut être un homme. Coré agit de manière réciproque. Ce n’est que par la provocation volontaire, lorsqu’elle appelle les hommes du regard, qu’elle peut être une femme.  Claire Denis n’oublie pas de souligner un élément capital dans le film, c’est celui de la science. Parallèlement à cette histoire nous avons des docteurs travaillant sur le corps humain, principalement sur le cerveau. Comme s’ils désiraient aussi saisir l’âme humaine dans ce qu’elle peut avoir d’étrange ! C’est cet autre, l’étrange, au quotidien, qui est l’élément fondamental, une sorte de trou dans le film dans lequel les deux personnages s’anéantissent. Aussi, il y aurait un lien logique à tout cela, c’est la mort de Coré provoquée par Shane. En effet, quoi de plus naturel pour celui qui refuse la différence que de vouloir en finir avec elle ! C’est parce qu’il refuse que la femme soit  une énigme qu’elle est pour lui source de frustration. Il croit, «pauvre animal» s’en délivrer par la mort…

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La pianiste

La douleur comme exutoire


Erika Kohut (Isabelle Huppert) vit seule avec une mère humiliante et brutale (Annie Girardot). Prof de piano, elle enseigne au conservatoire de Vienne. Au cours d’un concert privé elle rencontre Walter (Benoît Magimel), bellâtre, doué, au visage angélique. Celui d’Erika exprime la froideur insultante de ces filles qui déçues des hommes,  à cause d'une éducation morale étranglée, ne  pratiquent pas l’amour. Les traits émaciés du visage d'Erika sont très proches de ceux que décrivait Fernand Reynaud lorsqu’il  évoquait, sous les rires, Madame Lelanbeck : «elle a une tête à manger des gâteaux secs»…Erika est une petite fille qui n’a pas su grandir parce qu’elle n’a pas eu son espace ; sa mère l’étouffe. Elle se livre au masochisme auquel sont très liées les petites filles . On note la scène où minutieusement elle se coiffe, se lave les dents, devant la glace, comme le font les jeunes adolescentes préoccupées de leur image. Pour, au final, s’entailler nonchalamment le sexe avec une lame de rasoir, pendant qu’on entend sa maman dire : «le dîner est prêt !» On rigole, pour ne pas pleurer, parce que tout le style de Michael Haneke souligne avec réussite la légèreté. Mais le film, adaptation du roman d'Elfriede Jelinek, n’est pas une rigolade car il peut s’inscrire tout à fait dans notre société contemporaine. Où nous pouvons constater une montée sensible des pratiques sadomasochistes ? Ainsi qu’une très forte inhibition quant à l’expression affective : les couples divorcent,  les désirs s’expriment aussi par le biais d’Internet ou par téléphone… Il semble, d’ailleurs, que ce soit pour cette raison qu’on ne puisse pas rattacher le film à une temporalité exacte !En outre, le film s’inscrit dans une perspective où l’amour serait relié au sacrifice,  à la souffrance, au sang...  Par conséquent, il ne peut s'atteindre que par le biais de la douleur ! Plusieurs autres éléments du film circonscrivent cette idée du sacrifice : le jeune colombien exprime à la télé qu’il a vendu son rein pour pouvoir intégrer les Etats-Unis d’Amérique. La courte séquence animalière évoque le dévouement. La mère d’Erika parle de  sacrifice en faveur de sa fille. La pratique difficile du piano n’est-elle pas aussi une forme de sacrifice quand il faut y consacrer tout son temps ?
Finalement, le problème d’Erika rejoint celui de nombreux hommes et femmes. En effet, combien d’entre nous inclinent à un clivage de la sexualité et de l’amour ? L’amour est pur, intangible alors que le sexe révèle ce qui est primitif à l’Humanité. Il ne peut qu’entacher l’idéal de l’amour ! C’est pourquoi, le clivage se justifie. Aussi, la tare d’Erika c’est qu’elle ne peut intégrer une sexualité larvée, qu’elle pense rétrograde, à l’amour. Pour elle le sexe se rattache à la frustration, à la souffrance, à la domination, à l’urine, au voyeurisme. Bref, à tout ce qui est «sale». La chute vers l’animalité devient la condition fondamentale de son plaisir.  De plus, la séquence de la salle de bain, implique l’importance qu’elle donne à son image. Parce qu’elle se considère plus comme objet que sujet. D’ailleurs, il est simple de constater qu’elle est souvent vouée aux regards des autres. Aussi, ce qu’il y a de frappant c’est son désir de contrôle alors que tout lui échappe ! Elle finit par être objet passif, vouée aux aléas du masochisme et à toutes les convoitises des hommes.


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Mortel Transfert

ggg

 

 

 

immortelle

De La lune dans le caniveau de 1983, adaptation cinématographique du roman éponyme de David Goodis, en passant par 37°2 d’après le livre de Philippe Djean puis IP5, mettant en scène pour la dernière fois Yves Montand - ces œuvres, simples, exquises, d’un chemin pourtant important, car il existe pour l’auteur d’autres réalisations à son palmarès, ont le mérite de toujours nous bousculer dans notre conformisme. Les œuvres de Jean-Jacques Beineix ont la  particularité de rester inoubliables, de marquer nos mémoires tant elles sondent le cœur et l’esprit par le souffle délicat d’une mise en scène, d’une histoire et de ses personnages à la géométrie psychologique toujours très profonde. Il est simple d’imaginer plusieurs lectures à la première vision de Mortel transfert, dernier film de Beineix (adaptation du livre de Jean-Pierre Gattégno) mais celle qu’on peut vivement soulever du film est celle du trou ! En effet, on peut constater, une continuité d’éléments qui font appel à l’idée du trou : trou de la porte par lequel Michel Durand, le psychanalyste (Jean Hugues Anglade) regarde sa patiente arriver, trou dans lequel il tombera pour tenter de dissimuler le corps d’Olga Kubler (Hélène de Fougerolles), trou naturel et sublime du sexe de la femme dont l’image plane dans tout le film, trou encore dans lequel Michel ira retrouver sa girafe bleue, jusqu’au trou de mémoire rattaché au sommeil dans lequel nous avons la cristallisation de l’énigme. Oui, l’image du trou tient une grande place. Aussi, les petits larcins d’Olga, pratiqués jusqu’au cabinet de son psychanalyste qui sont en quelque sorte, des petits trous qu’elle effectue à son insu…Sans oublier, l’importance du trou quant à la scène inaugurale tout comme celle qui ferme le film, à l’image d’un sexe juvénile. D’ailleurs, l’œuvre de Beineix pourrait ce résumer à un trou tant il se suggère dans tout le film ! Ainsi, on prend conscience de son importance. Mais à quoi pourrait-il bien faire appel ? La première et la dernière scène intensifient le trou, symbolisant l’objet, la matrice, par lequel nous accédons au vivant ! Mais il est simple de saisir que tout individu qui n’accepte pas sa finitude cherche désespérément à l’intégrer pour ne plus en sortir. D’ailleurs, on constate que tous dans le film, degfggmanière très personnelle, cherchent à ne pas rompre avec le trou. Olga, est cleptomane, c’est une manière à elle de vivre sa sexualité (la prise) parce que le vol implique l’idée de la volupté. Idée, d’ailleurs, merveilleusement utilisée dans le film de Benoît Jacquot Le septième ciel. Aussi, les vols, les mensonges qu’elle commet chez son docteur est une manière de rester figée dans son trou, enfermée dans sa détresse. Ces éléments circonscrivent son refus de guérir. Son compagnon, Max Kubler, violent, interprété par Yves Rénier participe à sa névrose : il assume méticuleusement l’argent, et les objets qu’elle dérobe. Il ne souhaite pas briser la relation masochiste qu’il entretient avec Olga. C’est pour cela qu’il ira frapper Michel à son cabinet. Son action souligne le refus de sortir d’un piège dans lequel il est enfermé. La prof de maths (Catherine Mouchet), « j’suis bloquée », tout comme l’éjaculateur précoce (Jean-Pierre Becker), « Pourquoi, vous avez changé d’couverture ? » Ils évoquent des réponses aux questions qu’ils avancent sans décrire le ressentiment exact de leurs actions. Cette situation les met inéluctablement dans une position où ils sont soumis à l’attente. Hélène Maier (Valentina Sauca) veut comprendre les comportements hystériques de Michel. Le commissaire Chapireau (Denis Podalydes) et Erostrate (Miki Manojlovic), surveillent ostensiblement les mouvements de Michel. Leurs attitudes soulignent le désir de rester à leur place respective, dans le souhait peut-être jouissif de prendre l’autre, dont la sexualité est l’image. Michel, lui, est profondément pris dans un potage pas possible (lapsus, autorité, traumatisme infantile); « j’suis foutu » lorsqu’il évoque Olga. Ainsi, chacun dans le film entretient le désir inconscient de ne pas sortir de la place, de laquelle ils accèdent tous à leur existence qu’ils s'imaginent éternelle. Ils donnent l’impression de ne pas vouloir sortir d'une place parce qu’ils semblent avoir peur de la réalité qui les guette. La rupture à cette fixation c’est l’acceptation de la différence. C’est lorsque Michel s’accepte en tant qu’individu «mortel»qu’il accepte les autres. Notammentlorsqu’il s’autorise à l’amour qu’il voue à Hélène aussi, lorsqu’il participe en quelque sorte aux vols de Catherine. La mort volontaire de Armand Zubovic (Robert Hirsch) est traitée comme un mirage. En acceptant la mort, n’est-elle pas d’ailleurs, la forme –subliminale- de la différence, il adhère à la tolérance ? On note que les différentes interprétations, notamment celle taciturne, du père Noël SDF, jouée par Erostrate, rythmées de la mise en scène, apportent beaucoup de légèreté à tout le film. Si le film soulève l'idée de la prise, il évoque aussi notre mort éluctable, traitée par ailleurs avec beaucoup d'humour …La psychanalyse souligne dans le film l'idée d’une renaissance. C’est par elle qu’on finit par accepter tout ce « bourbier » humain, ce qui nous dépasse. On en ressort «plus vivant». D’où l’implication de l’image finale, où on sort de nouveau d’un sexe juvénile. Il semble que Beineix ait voulu nous faire partager son expérience de la psychanalyse : « le cabinet est un lieu de vie et non de mort. On  va chez le psy pour revivre. Ou bien si l’on y meurt, on y ressuscite… »

 

 

 

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Absolument fabuleux

La rupture

Eddie (Josiane Balasko) et Patsy (Nathalie Baye) sont deux quinquagénaires. Adhérentes
«woodstockiennes», elles ont surfé et participé aux cris déchirants, fans de Purple Eyes, Hey Joe, rythmés aux sons électriques des plus apocalyptiques. Mais les temps changent ! Cependant, nos deux héroïnes, vivant à Paris, n’ont rien perdu de leur vocabulaire trivial et excentrique lorsque jadis elles s’adonnaient aux cadences folles desguitares. Vêtues d’accoutrements hétéroclites, panthère au rouge vif orangé, elles traînent les milieux branchés dans l’espoir de décrocher de  nouveaux contrats. On rattache aux personnages une grande névrose, alimentée semble-t-il, par un manque affectif énorme ! Aussi, parce qu’elles se considèrent sans doute comme des has been ! Il est vrai, que Eddie et Patsy sont tout au long du film terriblement seules. Aussi, elles iront jusqu’à se payer des garçons dans l’espoir de s’affranchir de leur manque. Superficielles, pendues au téléphone, buvant du champagne à longueur de journée, Eddie et Patsy reflètent le goût amer de la défaite. On note Nathalie Baye méconnaissable. Josiane Balasko, euphorique, dont les débordements ne nous étaient pas inhabituels, dans une Nuit d'Ivresse de Bernard Nauer. Par ailleurs, nos deux protagonistes à l’effigie d’Edina et Patsy, héroïnes de la série Absolutly fabulous sur BBC dans les années 90, insufflent l’attachement aliénant de la mère pour sa progéniture. Quand la fille juvénile devient une rivale essentielle sous les regards aiguisés d’une mère jalouse ! En effet, Eddie a une fille, Safrane (Mairie Gillain) au visage angélique, réservée, sérieuse, ambitieuse, une sorte d’antithèse maternelle ! Elle voue des sentiments à Jonathan (Vincent Elbaz) qu’elle n’ose  manifester que par le biais de comportements plutôt froids : la soirée d’anniversaire, la rencontre à la fac et dans le café… Il est vrai que Vincent n’est pas clair dans son «travail d’approche» lorsque, par exemple, il rode autour de la maison de Safrane et de sa mère. N’aurait-il pas été plus simple de lui manifester directement son désir de la connaître davantage ? Le récit semble nous faire entendre les difficultés relationnelles rattachées à notre époque. Toutefois, le film révèle mieux encore le poids lourd que peut être une fille pour une mère, qui ne la considère pas comme un individu mais comme une continuité de sa personne. En d’autres termes, lorsque la mère ne comprend pas que sa fille puisse être Une Autre… On sent la mère envieuse et possessive lorsqu’elle adule explicitement Vincent sous les regards gênés de sa fille. Que ce serait-il passé si Vincent avait succombé à ses invitations ? Mais on la retrouve libérée quand Safrane, euphorique, l’appelle un matin, pas loin du pont Saint-Louis, pour lui dire qu’elle a fini par conclure avec Jonathan. La rupture parentale semble s’exprimer d’ailleurs par la mort du poisson rouge vivant dans le sac à main et donné auparavant par notre couturier national sous les implorations divines d’Eddie. Par ailleurs, il semble que la libération soit réciproque : Safrane est dorénavant radieuse tout comme sa mère agréablement surprise de la nouvelle. Cette fin qui en vérité n’en est pas une, puisqu’elle ouvre davantage le film qu’elle ne le ferme, justifie que Safrane était pour sa mère source d’incompréhension dont elle n’arrivait pas à se soustraire. La rupture, dont la mort du poisson rouge est l’allégorie, traduit assez bien une autonomie à venir…  Aurons-nous prochainement la chance de découvrir le portrait de Safrane en maman peut-être moins baroque aux côtés d’une grand-mère comblée...telle qu'a pu l'interpréter Claude Gensac, inoubliable dans "Hibernatus", sous les cris déchirants d'Hubert (Louis De Funès) : "Edmée, elle s'appelle Edmée..."

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Human Nature

"l'essentiel"


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Chaque individu est soumis au désir dont l’objet est la cristallisation. Il y a plus de 2000 ans un certain Platon en avait fait une large exposition ! Par ailleurs, l’homme ou la femme ne sont-ils pas l’objet sublimé du désir. Celui sexuel auquel l’individu ne peut échapper tant il contribue de manière essentielle à sa constitution. «Le cœur est grand mais la chair est faible» La pratique sexuelle est inéluctable à l’Homme. Tous les docteurs vous diront que son inexpérience contribue largement à toutes les névroses qui par glissements font émerger toutes les déviances sexuelles du monde : nécrophilie, zoophilie, pédophilie, scatophile, sadomasochisme etc... Allez voir Erika Kohut (Isabelle Huppert) dans le dernier film de Michael Haneke, La pianiste. Vous aurez une traduction, on vous rassure plus soft, plus aiguisée d’une absence charnelle ! Ainsi, l’Homme ne peut se soustraire de la pratique sexuelle qui est en fait un stade essentiel de son évolution, a contrario il sera voué à la divergence…   yyyPar ailleurs, si elle ne peut être vécue par le biais d’une indépendance elle ne pourra s’atteindre que par la dépendance, par conséquent, sous la forme d’une dictature ! En outre, on constate «comme c’est bizarre !» que beaucoup de religions se sont vivement acquitté depuis toujours de toute forme sexuelle ! Elles en font une condition mystérieuse redoutable dont elles seules souverainement se prétendent en connaître le mécanisme.Mais, je vous sens, nerveux, brûlant, sur le point d’ergoter : quel rapport ce court extrait pourrait avoir avec le film ?Eh bien c’est que le film y est visiblement tendu ! Nous avons dans l’œuvre de Michel Gondry (un Français !) tout un tas d’éléments qui le circonscrivent. Tout d’abord, Nathan Bronfman (Tim Robbins), employé studieux, allant voir son  Papa et sa Maman une fois la semaine, allégorie de l’individu socialement «normal.» Cependant, on constate que Nathan, élevé par des parents aux traits d’un Ronald et d’une Nancy Reagan passablement ineptes, reflètant l’Amérique rigide et austère, souffre d’un traumatisme infantile. Manichéen, visiblement très marqué par les bonnes manières lorsqu’il s’agit de choisir l’incontestable fourchette, qu’il essaie de transmettre à d’innocentes (mais que fait Brigitte Bardot) souris de laboratoire. Lila Jute ah ! (Patricia Arquette), couverte de poils, nous renvoie, semble-t-il,  l’essence même de la différence que peut être une femme pour l'homme ! Aussi, elle devient l’archétype de la «femelle» captive du concept marital masculin, archaïque des années 60. Lorsque, notamment, elle a «vendu son âme à son mari», oubliant qu’elle pouvait être sujet ! Appliquée, elle patiente adorablement, pour son mari qui rentre de son travail, un livre à la main, assise dans un fauteuil, c’est beau…Gabrielle (Miranda Otto) Wouah… aux reflets volontaires sataniques, semble être l’antithèse de la femme modèle. Pourquoi ? Parce qu’elle est autonome, de plus, elle s’adonne au sexe, elle ! Elle ne peut qu’entacher l’image immaculée que peut être Lila. Puff (Rhys Ifans), qui devait être dans une vie antérieure "le chien de Gabrielle", exprime la trivialité la plus déconcertante. Surtout lorsqu’il se frotte inéluctablement à l’onanisme, intrinsèque à chaque individu, sous le regard effaré de Lila. Par ailleurs, on note le tribunal, symbolisant l’ordre, élément important du film, puisqu’il contribue à sa bonne finalité. Puff sort en quelque sorte vainqueur de ses expériences sexuelles que le film attribue à l’animalité. D’ailleurs, c’est à cet effet que Nathan tente vainement de l’éduquer. C’est parce qu’il considère la pratique sexuelle rattachée à l’animal qu’il désire en écarter Puff. Mais comme nous le disions si, «le cœur est grand la chair est faible.» Puff, n’est pas stupide. Il prétend avoir droit, comme Gabrielle et Nathan ayant sous ses yeux fait l’amour, «sa part de gâteau» dira-t-il au tribunal. D’ailleurs, s’il devient fourbe, c’est qu’il saisit très vite que c’est le seul moyen d’accéder au plaisir charnel. Il semble, par ailleurs, assez malheureux de cette réalité quand on le voit une bouteille à la main jonchant les trottoirs bordés de prostituées. Il sent que l’homme proscrit la sexualité : celui qui désire l’atteindre devient l’esclave du maître qui la condamne. C’est pourquoi, il revient à sa nature animale, aidé de Lila. Tout comme Puff elle ne veut plus être esclave de Nathan. Si l’on étire davantage le film jusqu’à la synthèse, on peut imaginer que l’autorité étatique actuelle, par l’exhibition sexuelle qu’elle autorise, domestique toutes les couches prolétaires. C’est à la sueur de son front, esclave de son maître que l’individu accède à tous ses plaisirs…

   

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La Répétition

"On ne badine pas avec l'amour"

Catherine Corsini nous montre dans  son film que la vie peut s’avérer une vaste scène ! D'ailleurs ne l'est-elle pas ? Parce qu’elle accède au jeu, Nathalie (Emmanuelle Béart), comédienne, semble mieux vivre son existence que ne peut la vivre Louise (Pascale Buissières), son amie d’enfance, retrouvée dix ans plus tard. Mais Louise ne s’adonne plus au théâtre; comme elles le faisaient ensemble adolescentes . Elle tient avec son conjoint un cabinet dentaire, alors que Nathalie est une actricereconnue. Dès lors on saisit rapidement que Nathalie est multiple dans ses attitudes. Elle joue alors que Louise ne joue pas lorsque qu’elle dit l’aimer depuis toujours. Louise n’arrive pas à saisir que la seule expérience homosexuelle à laquelle Nathalie ait consenti n'était en définitif qu’un jeu. Mais c’est un comble que Nathalie puisse jouer ainsi avec les sentiments, elle devrait savoir qu’«on ne badine pas avec l’amour…» En outre, on ne peut soustraire au film la dialectique du bourreau et de la victime, transperçant la toile pour nous atteindre parfois dans notre propre couple…Lorsque Nathalie se refuse, Louise s’imagine peut-être abandonnée. C’est cet abandon qui l’aspire d’ailleurs à la position de victime, qui à son tour insuffle celle du bourreau ! «Elle ne m’aime plus donc elle m’abandonne, pense-t-elle… ?». On constate que plus Louise se soumet plus elle est prédestinée à l’humiliation de Nathalie. Elle, pleine d’attentions à son égard : lui préparant le petit déjeuner avant d’aller aux répétitions de la pièce de Walter Amar (Jean-Pierre Kalfon) pour laquelle elle l’a aidée pour en être le personnage central. Aussi, la séquence où elle l’aide dans son jeu concernant une scène difficile. Finalement, on s’aperçoit qu’elle lui est totalement soumise, notamment, lorsqu’elle est ballottée par les indécisions de Nathalie. Aussi, lorsqu’elle lui demande de partir ou lorsqu’elle la gifle…En outre, nous savons que ce type de relation est voué à la réciprocité, c’est-à-dire, lorsque la victime désire se venger des humiliations qu’elle estime avoir subies. C’est un peu identique au film de Diane Kurys A la folie, interprété par Béatrice Dalle et Anne Parillaud. On retrouve dans le film à peu près la même structure névrotique des personnages : «Puisque mon amour ne peut t’atteindre, tu devras souffrir comme je souffre de ne pas être aimée». Mais en vérité, et c’est là peut-être le plus tragique, c’est qu’il s’agit toujours d’amour : « si mes sentiment ne peuvent aboutir, seule ma haine survivra à notre amour ! » L’élément commun, qui dans le film réunit Nathalie et Louise, est leur impuissance à définir réellement la part de jeu qu’il peut y avoir dans la vie. Louise souffre parce qu’elle est incapable d’inscrire dans sa vie le jeu. Comme son expériencehomosexuelle, alors que Nathalie souffre probablement aussi que la vie ne puisse être un jeu. En d’autres termes, nous avons Nathalie qui joue de trop et Louise qui ne joue pas assez ! Seulement, le film s’ouvre à l’injustice car Nathalie comédienne, rayonne dans le jeu d’être une autre. Louise en est incapable. Son activité de chirurgienne prothésiste insuffle le pragmatisme, alors que celle de Nathalie offre une place très large à la légèreté.Comme nous l’avons posé au début, il s’agit de savoir si la vie est vraiment une vaste scène de théâtre ? Avons-nous recours au jeu ? Est-ce que nous nous dissimulons en toutes circonstances derrière plusieurs visages ? Est-ce que la vie est une scène vouée à la répétition, est-ce qu'elle une farce, est-ce que l'amour en est une ?

 

 

 

 

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The Pledge.

Il était une fois...

"Il était une fois, un homme, il s’appelait Jerry Black (Jack Nicholson). Il était policier. Un soir, où il y a avait de la neige et où il faisait froid, il entre dans un bar. Quand il entre, c’est pour lui une grande surprise. Tous ses amis l’attendaient pour lui souhaiter une joyeuse retraite. Jack est heureux, il reçoit plein de cadeaux, dont un très gros qui lui fait vraiment plaisir : c’est un voyage au Mexique pour aller pêcher le poisson. Jack adore pêcher. Souvent on pouvait le voir seul aller au bord des eaux glacées des environs de Reno, entouré des montagnes et des forêts, pêcher le saumon. Pendant la soirée ily a une catastrophe. Une terrible nouvelle. Jack apprend de ses collègues de travail qu’on a retrouvé une petite fille assassinée, dans la neige, habillée d’une robe rouge. Jack se doit d’aller apprendre la terrible nouvelle aux parents de la petite fille qui étaient éleveurs de dinde. Il prend beaucoup de courage avant d’entrer dans la grange. Mais Jack est courageux, il est policier. La nouvelle entendue, la maman fond en larmes, aussi, le papa de la petite fille. Ils sont tous les deux très tristes. Sous les pleurs douloureux de la mère, Jack finit par accepter la promesse qu’elle lui demande : retrouver le coupable de la chose horrible qu’on a faite à sa petite fille. Jack jure devant le crucifix qu’il retrouvera le fautif. Il engage avec sa promesse le salut de son âme. Pour son bonheur à tout jamais dans le ciel il fallait maintenant que Jack retrouve coûte que coûte le coupable du crime de la petite fille. Un petit garçon qui était passé par-là, par hasard, avait vu un homme proche de la forêt. A l’endroit où la petite fille avait été retrouvée par les policiers. Il a très peur. Mais il finit par parler à la police. L’homme est identifié et fait prisonnier par Jack et ses amis. Puis, l’homme que tout le monde imagine être le coupable du meurtre de la petite fille, se donne la mort dans le commissariat de police. Jack ne croit pas que l’homme qui s’est donné la mort sous ses yeux soit le vrai coupable. Alors, il part dans la forêt et les montagnes, survolées de grands oiseaux migrateurs, pour chercher le vrai meurtrier. Il l’a promis. Il doit le trouver sinon son âme n’ira pas au paradis. Seul dans la forêt il cherche, cherche et cherche encore sans jamais trouver. Finalement, il comprend qu’il n’y a pas de coupable mais qu’il n'y a que des victimes, alors, il devient fou…"

C’est un peu sous cet angle qu’on pourrait parler du film de Sean Penn. Pourquoi ? Parce que tous les éléments du film y participent ! Tout d’abord, il faut souligner que Sean Penn, bad boy du cinéma américain, aux allures rock’ n’roll, dissimulant, nous en sommes sûr, une grande sensibilité, s’attaque à un sujet très explosif : le crime d’enfant. Il avait déjà mis les doigts à la poudrière lors de son précédent film, The Crossing Guard, accompagné de son complice de toujours, Jack Nichloson. Il faut bien dire que c’est un sujet épineux. Y participer c’est un peu se faire l’avocat du diable comme avait pu le faire Fritz Lang, réalisateur germano- américain, lorsqu’il avait fait M le maudit (1931). Sean Penn, réalisateur de The pledge, a su merveilleusement sublimer le sujet du film. Principalement lorsqu’il arrive, aidé du style, à l’intégrer au conte. Une histoire qu’on raconterait aux enfants avant de s’endormir. L’assassin éventuel est représenté dans le dessin de la petite fille, établi avant qu’elle ne soit assassinée dans la forêt. Il est à l’image d’un géant habillé en noir. Il ressemble à un porc-épic. Il est dessiné à côté d’arbres élevés, près d’une grande voiture noire. Le dessin est en quelque sorte la pièce maîtresse, énigmatique, autour duquel le film semble avoir été construit. De plus, les montagnes, les lacs, la neige, le froid, les oiseaux, sont des éléments qui insufflent au film une grande part d’étrangeté et de féerie importantes dans tous les contes. Aussi, la forêt est un élément qui appuie l’idée du mystère et de la perdition. La robe rouge, les petits porcs-épics achetés par Jack ; le bonhomme de neige fait par la fille de Lori (Robin Wright Penn) sont des objets qu’il est facile d’intégrer aux histoires. C’est pourquoi, tout le film est traité sous une forme de conte… Une histoire qu’on raconterait aux enfantsavant de s’endormir. D’ailleurs, il est important de rappeler que le film découle d’un roman La promesse de Friedrich Dürrenmatt. Cette construction, où l’atrocité semble alors se liquider plus facilement, a été probablement pour Sean Penn le moyen pour évoquer ce terrible sujet qui tous nous rattache. Elle y contribue davantage lorsque finalement on s’aperçoit qu’il n’y pas de coupable mais qu’il n’y a que des victimes ! Des victimes innocentes ! Le géant, habillé en noir, reste invisible. Jack dans son avidité de trouver le coupable parce qu’il y a engagé le salut de son âme finit par tout perdre : sa femme Lori et sa petite fille. Il finit ivre, seul et abandonné, dans sa quête impossible...

 

 

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Fast and Furious

Des gens très sympathiques.

On peut constater que tous les personnages tentent d’acquérir une valeur aux yeux de leurs camarades. Hé, c’est normal ! On note le jeune mécano aux doigts de fée. L’acolyte de Dominic, Jhonny Trap (Rick Yune),  s’exprimant au cours d’une soirée terriblement seul à la guitare. La petite copine de Dominic, Letty (Michelle Rodriguez), la rebelle de Girl Fight…Tous sont avides de revendications. Mais ce n’est que par leurs actions rocambolesques et leurs voitures de sport «boostées», aux couleurs exubérantes, qu’ils existent. Le problème, qui est celui de lagrande bourgeoisie, c’est que la valeur de l’individu n’est véhiculée que par les choses. Il n’y a que la voiture, ses performances et tout ce qui s’y rattache, compris comme valeur. On remarque très bien cela au début du film. Lorsque Brian o’ Conner introduit pour la première fois le gang Toretto. Le «mâle» victorieux, le plus rapide, héritera de la femme (on n’ose pas dire la femelle) la plus belle. Et peut-être même de deux ! D’ailleurs, si la valeur de l’homme n’est régie que par la voiture, celle de la femme n’est éclairée que par son physique. Dans le gang Toretto on constate qu'il n’y a pas de place pour les «moches» ! De cette construction allégorique, la femme émerge comme objet purement sexuel. Il est simple de percevoir, Mia (Jordanna Brewster), petite sœur de Dominic Toretto, comme une simple et très charmante jeune femme mais manifestement assez superficielle. Dans ce paysage très porté sur l’objet, il se dégage Brian, jeune flic, interprété par Paul Walker (il est chargé d’intégrer la bande) et Dominic (Vin Diesel), chef du groupe Toretto. On les sent si loin et très proches. Parce qu’ils représentent peut-être l’opposition sociale. Toutefois, seuls le courage et la tolérance semblent les réunir. Le courage lorsqu’ils bondissent ensemble au-dessus de la voie de chemin de fer. La tolérance concernant la différence quand Dominic doute de l’identité de Brian. D’ailleurs, on imagine qu’il sait… qu’ils savent respectueusement tous les deux ce qu’ils sont, ce qu’ils sont dans le monde…Mais cette partie est une partie hélas minuscule cachée de l’iceberg construit principalement autour d’automobiles vrombissantes. C’est un peu l’histoire du Lieutenant Hanna et de Neil Mc Cauley, dans Heat (95) de Michael Mann. Sans les voitures…

 

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Le Pornographe.

Sexe et pouvoir.

Le film évoque un clivage une séparation quand nous avons d’un côté, l’idée de la répression liée au pouvoir, véhiculée essentiellement par le jeune Joseph Laurent (Jérémie Rénier) et ses camarades, menant la lutte contre une société qui semble les affliger. Puis Jacques Laurent (Jean-Pierre Léaud) son père pornographe qu’il avait quitté quelques années auparavant et qu’il retrouve. Cette dualité nous fait découvrir toute la partie cachée où s’ouvre la « substantifique moelle » du  film : le porno, ce qu’il représentait et ce qu’il est devenu aujourd’hui… En 67, Jacques Laurent, né à Lyon, issu d’une famille bourgeoise, monte à Paris où il y fait des rencontres. Très vite il fait son premier film pornographique…il devient pornographe. Après une quinzaine d’années d’inactivité il accepte pour des raisons financières de tourner un nouveau film. Lors de l’interview menée, par la journaliste (Catherine Mouchet), Jacques explique que la pornographie à son début, dans les années 70, invoquait plus l’idée d’une liberté, la liberté sexuelle, que celle du pouvoir. Faire de la pornographie n’impliquait pas obligatoirement un étalage sexuel (comme on peut le constater aujourd’hui) il était « acte politique », déclare Jacques. Un acte par lequel l’individu revendiquait un droit sur sa personne, sur son plaisir sexuel que l’autorité ecclésiastique, les gens bien pensant de la bourgeoisie ne cessaient ne condamner. Faire de la pornographie était sexuellement un moyen de transmette aux gens leurs capacités à s’affirmer en tant qu’individus libres et indépendants.  Ainsi, la pornographie insufflait davantage la liberté que le pouvoir. Car aujourd’hui, la pornographie n’est plus guidée par cette doctrine. Elle doit répondre à des obligations purement commerciales. D’où la nécessité de toute une stylistique (gros plan, coït, fellation, sodomie) qui sont des réponses à une demande. De plus, il est simple de constater à quel point la pornographie d’aujourd’hui induit l’image très forte de la domination de l’homme sur la femme. C’est en cela, qu’elle n’est plus l’élément d’une liberté mais de la domination, aussi parce qu’elle est liée à des enjeux essentiellement économiques. D’ailleurs, on sent Jacques réellement fatigué de tout ce changement. « j’en ai marre, j’suis à bout, j’en peux plus… »  dit-il un soir à Jeanne (Dominique Blanc), sa femme. Jacques est désenchanté de ce qu’il découvre de la pornographie d’aujourd’hui. Elle résonne comme un requiem de ce qu’elle pouvait être. Il prend conscience qu’il est totalement à côté de la plaque. Qu’il est en la matière complètement Has been ! Jacques en est encore à l’importance du scénario. Il est soucieux de la lumière. Ce qu’elle peut animer dans l’image et sur le corps d’Ovidie « j’étais pas belle aujourd’hui… », « c’est pas de ta faute la lumière n’est pas belle ici » expliquera-t-il. Contre tout ce qui est superficiel, il a le souci de la profondeur. Par exemple quand il demande à Ovidie d’enlever le verni qu’elle porte aux doigts. En outre, on le sent passionné lorsqu’il essaie de faire paraître à son Producteur l’originalité que pourrait être la fin du film : un accouchement. Il y a une scène qui résume très bien tout le décalage de Jacques face à la profession : quand il essaie de partager cet engouement final lorsque tout à coup le producteur, agacé, dirige toute la scène… Si la pornographie de nos jours, est liée davantage au pouvoir, doit-elle le rester ? Comment insuffler à la pornographie ce qu’elle semble avoir perdu ?

 

 

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Le lait de la tendresse Humaine

"New Birth"

Christelle (Maryline Canto) vit avec Laurent (Patrick Bruel). Ils ont deux enfants, Remi et Cédric, et un troisième, une fille, Sandrine, qui visiblement fait émerger chez la mère une angoisse telle qu’elle la quitte un matin pour aller se réfugier chez les voisins Claire (Dominique Blanc) et Serge (Sergi Lopez). Le film fait apparaître l’idée de la naissance sous toutes ses formes : l’eau de la baignoire où elle baigne Sandrine, son bébé. Cette eau qui déborde de la salle de bain et qui nous suggère le liquide amniotique. Cette place qu’elle quitte un matin abandonnant son nouveau-né. La naissance ou plutôt la renaissance d’un amour oublié pour les personnages de Babette et Jean-Claude qu’interprètent Yolande Moreau et Olivier Gourmet. Cette intrusion de Christelle, ouvre le renforcement de l’amour de Claire et Serge. Aussi, celui retrouvé lorsqu’elle regagne l’appartement, son mari et ses enfants. De plus, on constate que sa fuite aide à clarifier un  rapport qui serait de l’ordre familial, jusqu’ici éludé par Laurent. Tout comme elle y participe dans la relation de Claire avec son ex le docteur Cafarelli (Claude Brasseur). En d’autres termes, cette naissance abandonnée n'est pas néfaste aux personnages. Elle fait émerger des conséquences qui aident les protagonistes dans leurs difficultés quotidiennes jusqu'ici figées. C’est elle qui est le noyau central de tout le film. De plus, Dominique Cabrera, auteur de L’autre coté de la mer (95), Nadia et les hippopotames (99), nous exprime ce que la naissance d’un bébé peut avoir de détonnant dans la vie d’un couple. «Ou peut-être dans la vie tout court… ». Aussi, la réalisatrice tente de saisir ce que la mère peut traverser comme angoisse d’être une maman. Ce que nous pouvons appeler le Baby blues… Cependant, la question qu’on se pose c’est pourquoi n’a-t-elle pas vécu cette crise lors des deux naissances précédentes ?

Parce que les éléments du film supposent qu’il s’agit de la première fois ! Cet enfant, Sandrine, c’est une fille. Elle est le reflet de Christelle, de la femme qu’elle sera dans le monde. Sa naissance implique la perte. Mais qui serait beaucoup plus grande dans la mesure où il s’agit de sa moitié. Une partie de son identité de femme qui lui échappe, et qu’elle ne retrouvera plus jamais... D’ailleurs, on constate Christelle tout au long du film prise dans un potage pas possible. Elle semble ne plus avoir de repères. Parce que, cette dernière naissance implique l’idée qu’elle aurait désormais tout perdu de ce qu’elle a offert dans la naissance de ses trois enfants. Cette fille, c’est le dernier maillon qui la reliait à elle-même et par glissement au monde. Elle est seule désormais. Cette solitude, elle la vit comme une chute. Elle tombe de ne plus être parce qu’elle a tout donné…Sa peur, c’est celle d’une découverte : son corps nouveau, qu’elle tente de réintégrer, vidé de tout ce qu’elle a perdu…

 

 

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Sur mes lèvres.

C’est écrit sur mes lèvres…

Elle s’appelle Carla Bhem, elle travaille à la Sédim, une entreprise immobilière. Carla semble enfermée dans un mutisme : elle ne dit rien quand ses assistants renversent du café sur ses dossiers ni même quand ce sont les coursiers. Elle n’ose pas dire grand-chose lorsque Monsieur Keller, un collègue, s’acquitte régulièrement, comme les autres, de tout son travail pour aller semble-t-il s’en glorifier par la suite au patron de la boîte. En vérité, c’est parce qu’elle estmalentendante et qu’elle souffre sûrement d’un complexe d’infériorité qu’elle reste muette à la vie comme au travail. On se souvient de sa crainte, résultat de son évanouissement quand son patron l’appelle dans son bureau. Elle lui dira « vous voulez me remplacer» croyant qu’il voulait la licencier. Dans sa vie on la devine terriblement seule. On saisit que l’annonce qu’elle passe à l’ANPE pour se faire aider dans son travail, ressemble plus à celle que pourrait faire une jeune femme dans une agence matrimoniale. Elle dit vouloir, « …un homme… 25 ans…plutôt gentil, avec des belles mains… ». Lorsqu’elle prend son train pour aller à son travail elle ne voit que des gens qui s’aiment. Le film s’ouvre à l’injustice, on sait qu’elle peut lire sur les lèvres des autres, ceux qui se prennent la main et qu’elle ne peut atteindre que du bout des lèvres. A la cantine ce sont des magazines, des photos d’amour, qu’elle survole et qu’elle ne vit pas. On la sent terrifiée par l’autre, par l’idée d’une relation « …c’est compliqué la vie de couple» dira-t-elle à son amie Annie, qui vient fréquemment squatter chez elle pour s’adonner à l’adultère. Très vite, on saisit que Carla c’est la brave fille de l’histoire qui ne sait jamais refuser et qui prend tout sur elle. De plus, innocente, quand le jeune Paul Angeli, ancien de Fleury,  embauché par elle dans l’entreprise, lui dit devoir 70000 francs à Marchand (Olivier Gourmet) : « si vous ne les avez pas qu’est-ce qui vont vous faire ? » Aussi, un brin frustrée sexuellement quand cette copine Annie, lui parle tout le temps sous ses regards gênés, de sa relation sulfureuse avec Richard « …j’pensais pas que ça existait…le cul comme ça …n’être plus qu’un morceau de viande et d’être souillée à ce point-là ». Pour tout cela, on sent Carla pas sûre d’elle, candide, frustrée. Un peu déconnectée avec la vie, au sens propre comme au sens figuré. Tourmentée par le monde. D’ailleurs, on a la sensation que la société lui fait peur. Souvent, elle se coupe délibérément des autres lorsqu’elle débranche ses appareils auditifs. On se souvient de son rendez-vous dans la boîte, le Rubis. Aussi, du bébé d’Annie... De plus, lorsqu’on lui parle, elle ne saisit pas toujours la première fois. On imagine qu’elle aurait tendance à débrancher volontairement sa mécanique auditive  afin de n’être plus en contact avec les autres. Finalement, on saisit que le film raconte l’histoire d’une jeune femme qui par un handicap semble complètement tronquée sur le plan affectif. Il y a quelques scènes qui traduisent bien son incapacité et son manque d’assurance, ce sont celles où devant la glace elle se prête régulièrement à une sorte de rituel nue face au miroir. Visiblement dubitative devant son corps, humant la chemise ou le duvet du jeune Paul Angeli. Lorsqu'elle s'entraîne seule chez elle au rendez-vous avec lui à la boîte. Aussi, quand son amour pour lui n’est véhiculé que par son aide à lui trouver un appartement ou à l’aider dans son travail. Pour cela, on comprend que Carla est une jeune femme avec laquelle il faut tout deviner, tout ce qu’elle dissimule dans sa tête. D’ailleurs, il ne sait pas réellement ce qu’elle veut, le sait-elle elle-même ? Tous les faits et gestes qu’elle fait à l’encontre du jeune Angeli évoquent l’idée d’un amour alambiqué, qu’il faudrait sans cesse décrypter et analyser sur ses lèvres. Il y a une scène qui résume assez bien cette idée où tout serait écrit sur la bouche de Carla. C’est la séquence où Paul, prisonnier de l’appartement d’en face, lui dit ce qu’elle doit faire. Il y a là l’idée très nette d’un véritable orgasme. On ressort du film changé. On a le réflexe peut-être un peu puéril de comprendre à tout le moins de saisir un peu mieux, l’amour de ces femmes timides et silencieuses.

 

 

 

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Ghosts of Mars.

« J’aime tes genoux ! »

Très vite on constate que le lieutenant Melanie Ballard interprétée par Natascha Henstridge a de très beaux genoux et qu’on pourrait en parler des heures ! A l’âge de 14 ans, elle se lance dans une carrière de mannequin. Depuis, cette jeune canadienne de l’Alberta a fait beaucoup de chemin : elle a posé pour la couverture du magazine « Cosmopolitain » puis a fait quelques spots publicitaires pour Lady Stetson. Puis, elle incarne son premier grand rôle dans la Mutante (1995) de Roger Donaldson…Le dernier film de John Carpenter Ghosts of mars se situe en l’an 2176. Elle incarne un policier, le lieutenant Mélanie Ballard. Accompagnée de son équipe, composée principalement d’Helena, interprétée par Pam Grier (la black plantureuse de Jackie Brown en 1997 de Quentin Tarantino) et du pétillant  Jericho (Jason Statham), elle a un but : se rendre à Shining Canyon. Une ville minière proche de Chryse, capitale de la vallée sud de Mars, afin de transférer un détenu « Désolation Williams » (Ice Cube). L’état conflictuel  de cette histoire est principalement mené par des visions fantomatiques que les habitants de la mine, horrifiés, vivent au quotidien. Ces esprits, omniprésents, les aliènent tant que les habitants s’adonnent au sacrifice et à la mutilations des corps de tous les étrangers de la ville. Le film s’apparente à une petite production américaine qui n’a visiblement pas coûté très cher puisque les effets spéciaux ne constituent pas l’élément essentiel de l’œuvre. Aussi, parce la ville minière, Shining Canyon, tout comme le maquillage des habitants littéralement ensorcelés par les esprits n’expriment pas une réalité exemplaire. D’entrée, on est partagé par l’idée d’un Alien ou d’un Zombie dont le budget aurait été coupé en quatre ? Cependant, quand on finit (avec difficulté) par ne plus fixer du regard les genoux stupéfiants du Lieutenant Mélanie, il se dégage du film toute sa profondeur. Premièrement, l’esprit ensorceleur, raison d’actes sauvages des travailleurs de la mine, à l’encontre des Terriens, n’est qu’une excuse ! En vérité, ils coupent des têtes avant tout parce qu’ils sont contre le colonialisme. C’est Helena Braddock qui le souligne «Ils sont comme ça parce qu’ils se sentent menacés». On est très proche de l’image des Indiens, jugés sauvages par le peuple américain qui ne cessaient  de les coloniser. On ressort du film avec une idée fixe : foutez la paix aux Martiens ! Par ailleurs, le film exprime l’idée très originale d’une police moderne, constituée essentiellement de femmes aux formes sensuelles et plantureuses. Il est vrai, que si la police actuelle pouvait s’identifier au Lieutenant Ballard  et à ses genoux, les arrestations seraient beaucoup moins musclées. Néanmoins, ce qu’il  a de consternant c’est qu’à aucun moment il n'est question de dialogue avec les mineurs ! John Carpenter nous dresse l’image d’une police qui n’est régie que par les armes, la violence et l’extasie. De plus, l’esprit mercantile des Hommes semble-t-il infini reste très fort dans le film. En 2176, l’humanité ne semble pas faite, elle est encore régie apparemment  par le gain. Finalement, on se retrouve un peu comme Taylor, (Charlton Heston, de Planet of alps, dirigée par Franklin J. Schaffner en 1967) effondré au pied de l’oeuvre de Bartholdi ! Enfin, on reste sensible au cinéma de Carpenter parce qu’il recèle un esprit juvénile, un brin subversif à l’encontre du film «commercial» Hollywoodien. Aussi, parce que le film fait appel aux grands du cinéma. En effet, l’attaque de la prison où  toute l’équipe s’est réfugiée pour se protéger des antagonistes, semble s’apparenter à celle de Rio Bravo de Howard Hawks…  Aussi, on n’oublie pas la modernité narrative que l’auteur de Ghosts of mars utilise, très proche de celle de Welles. Lorsque le film s’ouvre à sa fin et par des séquences successives on remonte à son début…

 

 

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J’ai faim

« Victimes de la mode »

Florence Quentin, collaboratrice d’Etienne Chatiliez signe là comme une grande son premier long métrage s’intitulant : J’ai faim. Ce qu’il y a de singulier dans le film c’est l’idée malheureusement d’actualité qui ne cesse de s’afficher : la femme soumise à l’exigence  physique aliénante d’une société essentiellement phallocrate ! Mais la femme n’est-elle pas de nos jours indépendante. Tendue à l’expression quant à ses choix, ses  désirs, son physique ? Beaucoup d’hommes passablement archaïques sauront se reconnaître dans le film ! Lily (Catherine Jacob), Arlette et Corinne, deux grandes copines (Michèle Laroque, Isabelle Candelier) sous le joug du pèse-personne, échappent à cette liberté. Il est simple de  deviner que si elles s’entretiennent c’est avant tout pour autrui. C’est pourquoi, on les sent tout au long du film obsédées par le regard de l’autre. D’ailleurs, c’est au travers de ce regard qu’elles s’aliènent pour tomber dans une sorte de dépendance totale où elles n’existent plus, puisqu’elles  vivent plus pour les autres que pour elles-mêmes. On remarque qu’il y a l’idée d’une perte, à tout le moins, d’un débordement très fort quand elles se vengent de cette jeune et charmante publicitaire, Anaïs, (Alexandra Martines). Ce qu’il y a de significatif dans leur démarche c’est qu’elles se vengent plus du reflet que cette femme leur renvoie que pour sauvegarder le couple de Lily. En d’autres termes, c’est à travers le regard d’Anaïs qu’elles se découvrent finalement imparfaites. C’est pourquoi, elles estiment légitimes leurs actions vengeresses. Par ailleurs, il est vrai que les gloussements qu’elles poussent, évoquant la dernière méthode amaigrissante ou leurs innocences aveugles, appuient davantage l’immaturité des personnages. On sourit à la vue de Arlette envoûtée par ses repas concombre, carotte et choux fleurs ou quand Lily se rend chez ce diététiciengrosse comme «une baleine». On note qu’il n’oublie pas de lui soustraire un maximum démerger ’argent, des livres qu’il lui vend ! Tout comme le salon de coiffure pas très net chez lequel elle se rend accompagnée de sa copine. Cette hantise du corps les fait toutes comme des objets purement sexuels soumises aux hommes et Aussi, on à leurs convoitises. D’ailleurs, Lily est obéissante à son copain, Barnabé (Yvan le Bolloc’h). constate que Corinne est dcaprices sexuels écidément seule, enfermée et promise semble-t-il aux aléas du célibat. Enfin, Arlette évoque l’image de la femme captive des des hommes, principalement quand on la dCorinne parle d’Anaïs : écouvre un matin menottée au lit. La dépendance du regard suggère celle financière notamment quand «dépendance monétaire des c’est une ruine pour un mec une fille comme ça.» On en déduit chez elle l’idée très fort d’une servitude quant à l’exigence  physique et la hommespar s’arracher de tout ce . On finit par saisir que ces trois jeunes ravissantes femmes ont essentiellement faim de liberté et d’indépendance ! C'est Lily qui finit systfois de la viande… Par ème dirigeant. Spécialement quand sortie du restaurant elle dit à son kinésithérapeute (Samuel Labarthe) amoureux avoir repris plusieurs ailleurs, le film est en quelque sorte un hymne que la seule qui n’est à la jeunesse lorsqu’il insuffle l’idée de la femme moderne. Notamment quand on prend conscience jamais vBarnabé. Aperçue dans éritablement enfermée dans cette société dominante  reste et demeure la très jeune Yolande (Garance Clavel) totalement opposée à Chacun cherche son chat (1995) de Cédric Klapisch avec Zinedine Soualem il semble s’ouvrir à elle de prochains rendez-vous.

 

 

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Le vélo

Quand tu tombes de haut

Le film nous raconte l’histoire de Ghislain Lambert, coureur cycliste belge des années 70 dont toute la Belgique se souviendra. Même s’il ne fut pas l’équivalent d’un Fausto Coppi (deux fois vainqueur du tour de France et cinq fois du tour d’Italie) ou d’Eddy Merckx, titulaire d’un remarquable palmarès (Champion du monde professionnel en 67 et 74, cinq fois vainqueur du tour de France) Ghislain, cycliste occulte et marginal, restera gravé dans les mémoires. C’est Benoît Poelvoorde que Philippe Harel choisit pour interpréter ce coureur zélé ainsi qu’un frère, Claude Lambert (José Garcia). Ils vivent chez leurs parents dans une ferme à la campagne avec Denis (Sacha Bourdo) , un ami taciturne visiblement un peu attardé qui deviendra le masseur de Ghislain. Depuis toujours, il s’émane de  Lambert un rêve : celui d’être à l’affiche des plus grands du monde du vélo. D’ailleurs, quand il le peut ce coureur amateur s’adonne assidûment avec beaucoup d’efforts sur son vélo de course. Par hasard, un matin qu’il rentre de son entraînement quotidien, il rencontre Maurice Focodel (Daniel Ceccaldi) entraîneur de l’équipe «Magicrème». C’est avec lui qu’il connaîtra ses premières victoires de petites courses de village. Sa femme, ainsi que son coéquipier Riccardo Fortuna (Emmanuel Quatra) . Aux premières images du film, rythmées par le commentaire d’Antoine De Caunes, il se dégage l’idée très forte du rêve. En effet, on saisit que l’échappée à laquelle fait allusion Antoine fait appel en quelque sorte à la sortie dont tous les individus rêvent. D’ailleurs, il est vrai que le vélo ouvre, par ses éléments comme la course, l’effort, la persévérance et la victoire attachée un peu au narcissisme, le chemin auquel aspire tout individu noyé dans l’anonymat. C’est pourquoi, Ghislain Lambert, sans études, aux allures ordinaires souhaite éblouir son entourage sous l’effet d’une victoire. Pourtant, Ghislain tombe de haut quand il prend conscience que le monde du vélo n’a rien d'extraordinaire, qu’il est lié aussi aux rapports de force et à la hiérarchie. Sur une petite route de campagne, il confira à Riccardo passablement résigné, ses incompréhensions quant à la course d’un coéquipier dont il considère la victoire injuste. Aussi, Ghislain finit par se soumettre, silencieux sur des méthodes pas très orthodoxes quand il s’agit de gagner des courses. On le retrouve sur un petit marché de campagne, fatigué, désenchanté, le visage vieilli. Pour jouir d’un peu de prestige supplémentaire il ira se vendre sur une chaîne de télé passablement minable. Ghislain reflète la défaite amère d’un homme qui tombe de haut, désillusionné, un peu à l’image que décrivait Daniel Balavoine lorsqu’il interprétait «Le chanteur.»

 

 

 

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Le sortilège du scorpion de jade.

L’amour sans rien autour…

On connaît de Woody Allen son engouement très fort pour la psychologie, toutefois, dans son dernier film il évoque surtout l’hypnose. Dès lors, onpense peut-être que l’auteur l’a sacrifiée en faveur d’une pratique  éricksonienne ? Mais, finalement on s’aperçoit qu’il s’agit toujours de psychologie dont l’hypnose est l’élément fondateur. Betty Ann Fitzgerald (Helen Hunt) est embauchée dans la société d’assurances new-yorkaise «North Coast», dirigée par Chris Magruder (Dan Aykroyd), pour y effectuer le «ménage». Cependant, c’est par la suite qu’on discerne les réelles raisons pour lesquelles Chris a fait venir cette charmante jeune femme, au regard espiègle, déjà vue aux côtés de Mel Gibson dans, Ce que veulent les femmes. A la «North Coast», jusqu’à ce jour, les arnaques à l’assurance étaient clarifiées par C.W Briggs, aux allures nonchalantes, d’un enquêteur déçu par une relation brisée. On remarque que Woody Allen opte pour un comportement très proche de celui de Humphrey Bogart, son idole, en détective désenchanté, habillé d’un long manteau et coiffé d’un chapeau de feutre. On devine que l’arrivée de Betty Ann est un danger pour sa position professionnelle, semble-t-il inébranlable. C’est pourquoi, il lui manifeste tout de suite beaucoup d’aversion. Mais Betty est une femme moderne, elle a compris qu’elle n’était pas objet mais sujet dans la société. Les hommes ne lui font pas peur, ils ne sont pas pour elle «les patrons» mais de futurs «maris», à tout le moins, des individus égaux. Dès lors, nous avons avec les deux protagonistes, un état conflictuel inévitable. A fortiori, pour C.W qui semble considérer les femmes telles des objets purement sexuels, qu’il va chercher, de manière ponctuelle, dit-on dans les bars de la grande ville. Comme par exemple, cette jeune femme, qu’il rencontre lors du premier vol, à l’effigie sexuelle diabolique soulignée par Laura Kensington (Charlize Theron). Par ailleurs, au cours d’une soirée d’anniversaire, par le biais d’un jeu hypnotique, dirigé par Voltan (David Ogden Stiers), un grand magicien, l’amour qu’on croyait impossible entre C. W et Betty devient réalité. Toutefois, cette passion amoureuse ne peut émerger que lorsque l’un ou l’autre est sous l’effet de la transe hypnotique, scellée par des mots qui sont  en quelque sorte des clés dans l’esprit de nos deux personnages. En fait, Voltan utilise ces mots «magiques» afin de mettre sous hypnose donc dans l’inconscience, nos deux protagonistes pour les diriger à commettre des vols. C.W ne comprend pas lorsque Betty découvre les bijoux volés dans sa chambre, tout comme elle ne croit pas au désir sulfureux qu’elle lui aurait susurré durant sa perte de conscience. En premier lieu, il se dégage du film que l’appareil  psychologique, véhiculé par le magicien Voltan, en hypnotiseur escroc, serait en fait l’élément d’une domination. Parce que c’est par l’intermédiaire de mots dont lui seul connaît le secret qu’il arrive à les manipuler. Mais cette souveraineté se désagrège, pour littéralement tomber lorsque psychologiquement désarmée, Betty Ann répond favorablement à la déclaration amoureuse et courageuse de C.W Briggs. Finalement, on prend conscience qu’il y a en chacun de nous un potentiel d’amour qui sommeille, enfoui, terré, peut-être à jamais, dans l’inconscient et qui pourrait s’émanciper sous l’effet de mots clé à notre esprit… 

 

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Tanguy

La fin du capitalisme…

Tanguy Guetz (Eric Berger) est un jeune homme de 28 ans, éternel étudiant, qui vit encore chez ses parents. On semble comprendre que la thèse de chinois qu’il termine, après normale Sup, une agrégation de philo, de japonais, s’avère être en quelque sorte un stratagème pour rester une année supplémentaire, chez Edith et Paul, ses parents, qu’incarnent Sabine Azéma et André Dussollier. Peut-être a-t-il peur de se lancer dans la vie active ? Se venger de parents terribles, ou encore reste-t-il frappé des paroles maternelles entendues lorsqu’il n’était encore qu’un bébé : « …Tanguy, si tu veux tu pourras rester à la maison toute ta vie…», disait-elle. Tout semble parfaitement réglé chez les Guetz ! Les petits déjeuners de Tanguy, accompagné d’une nouvelle copine, sous l’œil familier de Edith et de Paul, sont une tradition. Les repas au restaurant avec maman Andrée (Hélène Duc), tout comme les soirées ponctuées des cris d’amour que Tanguy arrache à une nouvelle maîtresse, sont des habitudes dont tout le monde semble tirer une forme de satisfaction. Jusqu’au soir où la coupe est pleine ! Edith craque… Appuyée par son mari, désormais, ils s’efforceront ensemble de gâcher la vie de Tanguy afin qu’il quitte le nid familial. Parallèlement aux écrits de  François De Singly, sociologue, on constate que le film s’ouvre sensiblement à l’actualité sociale. En effet, on voit que les jeunes actuels, pour des raisons qu’il souligne, essentiellement, économiques, restent de plus en plus tard chez leurs parents, parfois jusqu’à 30 ans et plus…  Mais, le film semble particulièrement s’inscrire dans un contexte politico-économique parce que Etienne Chatiliez évoque, dans ce dernier opus, la famille. Nous savons combien elle est importante pour l’Etat quant à l’économie et l’autorité, valeurs, qu’elle transmet, par son intermédiaire, aux générations, pour le bien-être de la communauté. En vérité, l’idée centrale du film semble exprimer une chute, celle du capitalisme. En effet, la famille Guetz, évoque les signes de la bourgeoisie, à tout le moins, elle n’est pas prolétaire ! Leur appartement, proche de l’hôtel du Louvre semble immense. On remarque que la maman n’offre pas ses aptitudes professionnelles aux plus pauvres. De plus, André a fréquenté les meilleures écoles comme polytechnique. Ils ne semblent pas avoir de problème financier car en effet, il n’est pas permis à tout le monde de payer un aller simple pour Pékin 34000 francs… Aussi, l’attitude, les habits comme la toilette de la grand-mère, reflètent l’opulence. Il est simple de remarquer que maman Andrée semble financièrement  très à l’aise ! Toutefois, comme l’ancienne morale familiale bourgeoise l’insuffle, elle reste impatiente que ce «grand bébé» quitte la famille pour la faire prospérer mieux encore…C’est pour cela qu’elle articule, peut-être, sévèrement le vœu d’une rupture familiale ! Elle sait que cette forme d’acharnement que manifeste ce fils unique à rester dans sa famille la condamne à la sclérose. La chute émerge quand on sait l’engouement que manifeste Tanguy pour la Chine, dont l’image exprime celle du communisme. Mieux encore, quand il choisit pour femme une jeune Chinoise, rencontrée avec ses parents pas très loin de la pyramide du Louvre. C’est toute la famille bourgeoise qui est attaquée, qui tremble, quand elle devra se reconnaître et s'unir à celle de son jeune fils dont l’image exprime une sorte de désillusion …

     

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Atlantis : The lost Empire.

Exercice de style

Milo Thatch, visage juvénile, le regard pétillant, est un jeune savant explorateur. Terré dans une modeste demeure, il poursuit les travaux inachevés de son grand-père concernant la recherche de l’Atlantide. Cette île fabuleuse qui selon Platon aurait existé, environ 9000 ans auparavant, au-delà des colonnes d’Hercule dans l’Océan Atlantique. Sous l’effet, d’un terrible cataclysme, elle aurait disparu pour former sous la mer un continent relié par un passage secret. Rappelons que la légende fut source de grande inspiration littéraire pour plusieurs  auteurs tels que Pierre Benoît, romancier français, ( l’Atlantide, grand prix du roman de l’Académie française en 1919), Jacinto Verdaguer, poète espagnol ( l’Atlantide en 1877) ou encore pour l’homme d’état, Francis Bacon…Milo Thatch, est seul à pouvoir lire le mystérieux manuscrit, révélant l’emplacement de l’île, que lui remet un millionnaire excentrique, Preston B. Whitmore, jadis ami de son grand-père. Aidé de sa fortune, il s’embarque avec une équipe d’explorateurs pour un grand voyage commandé par le capitaine Rourke… On peut soulever du film de Gary Trousdale et Kirk Wise écrit par Tab Murphy, deux éléments : Premièrement, le travail précieux du scénario et des personnages ainsi qu’un engouement très fort pour le «melting pot». Thème central du cinéma américain, controversé, par Spike Lee lorsqu’il fit Do the right thing (1989), incarnant Mookie, avec Danny Aiello sous le personnage de Sal. En effet, on constate que l’histoire de ce dernier Disney, évolue sans cesse parce que les personnages ont chacun une identité particulière et qu’ils sont évolutifs. Cette transformation de l’histoire contribue énormément à toute une dynamique. Il semble que les personnages soient travaillés selon les écrits de Linda Seger. Scénariste, qui a beaucoup contribué dans ce domaine, où les personnages ont chacun une particularité et qu’ils sont régis selon trois critères essentiels : la motivation, l’action et le but, le tout dynamisé par le conflit ! D’ailleurs, il est simple de noter que les personnages n’échappent pas réellement à cette règle : Milo Thatch, est à l’image d’un jeune vivifiant intellectuel, alors que Vincenzo, dynamiteur de l’équipe, exprime un visage taciturne. Aussi, Gaétan, la taupe, en géologue, passablement, dégoûtant, un peu fou, guidé par son avidité de creuser des trous partout où il se trouve. Le docteur, Amadou, l’archétype du « gentil, archétype critiqué d’ailleurs plus d’une fois par Spike Lee. La Princesse Kida, invoque la sagblack»esse. Tous dirigés par le capitaine Rourke aux allures d’un Reagan, austère, symbole de l’Amérique ancienne. Tous se rattachent à un univers particulier parce qu’ils sont différents les uns des autres. Cette différence entraîne inéluctablement des états conflictuels qui dynamisent toute l’histoire. Aussi, la motivation comme le but changent au fur et à mesure qu’on avance dans le film : le projet de Milo est compromis par les adversaires de son grand-père. On devine son départ difficile. Le livre de l’Atlantide est censé être en Irlande, mais il est, en vérité, détenu par Whitmore. On imagine le vaisseau sur lequel ils s’embarquent, éternel à l’histoire, mais, non, il disparaît rapidement par l’attaque du Léviathan, gardien de l’Atlantide. Les vaisseaux volants de l’île mystérieuse, sont laissés dans l’histoire pour être repris plus tard. Aussi, on croyait l’équipe infaillible, mais on tombe de haut lorsqu’on apprend la véritable identité du capitaine et les motivations réelles de toute l’équipe …Toutes les scènes sont travaillées de manière à ce qu’il y ait un déséquilibre constant pour tendre alors à un nouvel objectif. Le «melting pot», comme nous l’avons évoqué, semble très présent dans le film. Il y a un engouement pour le brassage des cultures. Il y a Milo, un anglais, Gaétan, en géologue français, le dynamiteur est turc, Le Docteur en afro-américain, la jeune mécano est espagnole, le capitaine semble personnifier l’Amérique abrupte d’autrefois, la princesse vient d’un autre monde…

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Ma femme est une actrice

Hors sujet ?

L’idée  directrice de ce site est de ne pas juger, ce que nous nous efforçons de faire dans notre travail. Aussi, comme beaucoup d’autres, il nous serait simple de nous acharner sur le film de Yvan Attal. Mais comme l’exige notre éthique  nous essaierons de dégager du film une ligne directrice. Aussi, d’élaguer, ce que nous pensons être néfaste, à tout le moins, inutile, dans cette première réalisation de l’auteur. Je me revois à l’université lorsque nous parlions accompagnés de Denis Guedz, du scénario. Ses mots me reviennent encore à mes oreilles : «on fait une scène pour montrer quelque chose ! » disait-il. Nous parlions de La maman et la putain, réalisé et écrit par Jean Eustache. Il tentait de nous saisir dans notre conscience, de nous souligner combien les protagonistes ne boivent, fument et baisent pas innocemment dans le film. En dehors de l’interprétation particulièrement sublime parce que profonde de Françoise Lebrun, il semblait se dégager de cette œuvre le refus de toute une jeune génération. S’ils sont montrés dans les bars,  ce n’est pas pour remplir de l’image mais bien pour manifester un ras le bol d’une actualité sociale guidée par des valeurs passablement archaïques ! S’ils baisent, fument et boivent c’est dans la tentation de s’exprimer, par ces éléments fondateurs, comme des individus libres et égaux. Il y a un sens dans l’attitude de Alexandre (Jean-Pierre Léaud) à ne rien faire de sa vie. Tout comme dans celle de son ami, élément qu’on devine, subversif et néfaste à une génération austère, répondant à la question, « Qu’est-ce que tu fais demain à quatre heures ? », « Rien bien sûr. Pourquoi ? » Le but est ici d’évoquer combien l’action comme le texte ne sont pas un élément de pur «remplissage» mais bel et bien celui qui donne un sens à tout le film. Le problème dans celui de Yvan Attal, Ma femme est une actrice, c’est que l’action participe trop peu au film. La circoncision probable du fils de Nathalie (Noémie Lvosky),encore à l’état de fécondité, et pour laquelle elle se querelle avec Vincent (Laurent Bateau), son mari, est l'élément de nombreuses scènes qu’on a du mal à inscrire dans le film. De plus, il y a des séquences comme des personnages qui disparaissent sans nous en laisser la raison… Par exemple, celle où on voit Ophélie Winter, en vedette,  accompagnée de son homme (Roschdy Zem) dont Yvan sera la victime physique… Pourtant il y a une substance au film mais qui semble avoir été laissée en cours de route. L’idée fondatrice c’est la jalousie, ou peut-être le vœu passionnel, presque maladif de tous les hommes ? de comprendre l’autre (la femme) pour mieux encore la posséder…Yvan (Yvan Attal) écrit des critiques sportives pour une chaîne câblée alors que sa jeune femme, Charlotte (Charlotte Gainsbourg), «illumine» dans le métier d’actrice. Un matin, dans un bar accompagné de sa sœur Nathalie, un jeune homme, jaloux, lui met dans la tête l'impossibilité de vivre avec une actrice. Désormais, Yvan doute, il devient jaloux… On le sent plus attentif, s’efforçant de comprendre sa femme dans ses attitudes pour finalement mieux appréhender sa jalousie inéluctable à l’encontre de John (Terence Stamp), comédien avec lequel travaille sa femme. L'idée fondatrice semble très proche de celle du film de Orson Welles Othello, adaptation de la pièce de William Shakespeare. Lorsque Iago (Michael Mac LIAMMOIR), le fourbe, inscrit, aidé d’un mouchoir, dans la tête de Othello, général de la flotte vénitienne, la jalousie, son doute quant à la fidélité de sa jeune femme Desdémone interprétée par Suzanne Cloutier. Toutefois, si la jalousie comme le désir de comprendre l’autre renferment le thème de cette première réalisation, les éléments stylistiques ne participent véritablement pas à cette directive. Parce qu’il y a de nombreuses scènes qui ne sont pas comprises comme essentielles à l’œuvre. Pourtant, il y a des idées intéressantes comme celle où Yvan prend des cours de théâtre afin de sentir mieux encore la sensation du statut de comédien ainsi que pour mieux saisir le regard que pourraient lui renvoyer les autres… Mais cette idée est délaissée en faveur d’une ingérence pulsionnelle ou peut-être s’avère-t-elle élément d’une jalousie qu’il renvoie à sa femme, sur le palier de la porte, lorsque qu’elle rentre d’un tournage…On peut noter que la jalousie s’avère en définitive un élément salvateur dans le couple, lorsqu’il permet de régénérer la relation victime du quotidien. Car finalement tout se termine pour le mieux...

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A  vendre.

Born to be back.                      

France Robert (Sandrine Kiberlain), jeune femme passionnée de course, vit chez ses parents dans une ferme en Champagne Pouilleuse. Les propos de Marie-Pierre Chénu (Caroline Baehr), jeune coiffeuse du village, interviewée par Luigi Primo (Sergio Castellitto), chargé lui-même par Pierre Lindien ( Jean-François Stévenin) de retrouver  France,  décrit la  fugitive comme une jeune femme discrète, relativement fermée aux autres : « France, elle était amie avec personne…s’était une coincée » explique-t-elle au détective. Après une première relation amoureuse, passionnelle, avec Eric Pacard (Samuel Le Bihan), « jeune séducteur du village », déchue, France quitte la Champagne Pouilleuse pour Roissy, Paris, Grenoble, Marseille, New York, dans l’éventualité d’aller à Gênes en Italie… D’emblée, on semble très loin de ce que nous insufflait Jean Renoir dans Une partie de campagne (1936), Nouvelle de Maupassant adaptée au cinéma. Lorsque le milieu champêtre intègrait inéluctablement  aux personnages du récit la volupté et la joie de vivre.Mais France n’est pas heureuse dans ce petit village de Champagne Pouilleuse. Notamment un jour, lors d’une compétition, lorsqu’elle se voit tout à coup trahie par le jeune Eric Pacard accompagné alors d’une autre jeune femme. Aussi, si plus tard, elle fait payer les hommes, pour s’assurer, comme le soulignait d’ailleurs la réalisatrice Laetitia Masson, de la véracité de leurs sentiments, c’est aussi, sans doute, pour reprendre ce que France Robert estime avoir laissé dans la relation. On se demande ce qu’elle désire réellement trouver en dehors du village qu’elle habitait, si ce n’est l’innocence et l’enivrement d’un premier amour. D’ailleurs, si par la suite notre héroïne joint New York, n’est-ce pas dans l’espoir inconscient d’y retrouver l’image du jeune Pacard rêvant lui aussi d’aller y travailler ?Ce qu’il y a d’étonnant dans le film, c’est cette volonté que peut avoir la jeune réalisatrice pour liquéfier la structure sociale des personnages ou de la rendre finalement futile. Tous les personnages émergent sur le plan social instables ou insatisfaits !Il est simple de constater, par exemple, chez France une réelle instabilité psychologique et même géographique. Aussi, le mariage de Marie-Pierre Chénu comme son travail ne font pas d’elle un individu réellement épanoui. On peut aussi constater cette insuffisance  chez le détective et son ex femme (Mireille Perrier). Comme on peut le sentir aussi chez Pierre Lindien et chez cette femme qu’incarne Valérie Dreville mariée au personnage de Frédéric Pierrot. Le seul qui semble échapper à cette instabilité c’est bien  le jeune Pacard, marié à cette jeune femme Noire. On pense alors que l’équilibre social est ailleurs, qu’il représente l’ inconnu …Il y a chez France l’idée véritable d’une fuite physique, morale et même, comme nous l’avons évoqué, géographique. Une inexorable course où l’effet boomerang la rejette alors dans cet espace, celui de l’ échec. D’ailleurs, toutes les histoires qu’elle connaît avec les hommes sont des fiascos. Il y a probablement chez France ce qu’on appelle le complexe de répétition. Lorsque la relation stigmatisée par la défaite, devient inlassablement un terrain dans lequel on espère en saisir davantage son sens…

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Minority Report

 

 

 

 

 

Do the right thing …

Le dernier opus de Spielberg,  Minority report, adapté du roman de Philip K. Dick semble mieux se révéler encore à la deuxième représentation. Une genèse qui s’accorde par ailleurs un peu avec les films de Godard. Lorsqu’il faut, pour en saisir davantage le sens, les voir une fois pour l’image et une nouvelle fois pour le son. Quoi qu’il en soit, il est inéluctable que Minority Report insuffle les événements tragiques que peuvent avoir connu récemment les Etats Unis d’Amérique. En vérité, c’est la première séquence, qui lors d’un deuxième visionnage, offre aux spectateurs toute la substance de l’œuvre. Notamment, les propos de cet homme marié, prenant sa femme en flagrant adultère. Lorsque précisément, déchu, il prend ses lunettes sous l’œil abattu de sa femme toute proche, accompagnée alors de son amant, « sans mes lunettes, je n’y vois plus rien », explique-t-il. On comprend alors un des éléments centrifuge du film, lorsqu’il vous faut vous approcher encore plus près de l’histoire pour mieux la comprendre. Car sous l’effet de sa myopie, cet homme n’aurait en définitive  rien vu. C’est précisément lorsqu’il prend ses lunettes que toute sa vie bascule dans les affres d’une réalité qu’il refuse. Mais il nous semble que l’actuel président des Etats Unis d’Amérique jouisse d’une acuité parfaite. Il n’a donc pas la nécessité de prendre des lunettes pour voir l’état géo-conflictuel dans lequel il a laissé ostensiblement glissé toute l’Amérique ! Minority Report, c’est aussi l’histoire de l'agent John Anderton( Tom Cruise) vivant essentiellement dans le passé alors qu’il vit dans une société tendue au futur. Ne peut-il émerger de tout cela un état équivoque inéluctable ? Anderton, jeune flic, travaille au département Precrime. Une unité qu’il a rejointe sous les conseils deLamar Burgess (Max von Sydow ), son dirigeant, après avoir perdu son fils, âgé de six ans, perte dont le jeune père se sent encore coupable. Un système juridictionnel, fondé en 2054 par Dr Iris Hineman ( Lois Smith),  dans lequel Lamar veut emmêler le jeune policier, figure juvénile par excellence. Precrime, un système « moderne » dans la mesure ou vous pouvez voir, par l’intermédiaire des visions des precogs, puis arrêter alors les meurtriers avant qu’ils ne commettent leurs crimes. Mais le système, infaillible selon Lamar, semble faire l’objet d’une vive controverse à Washington, c’est pourquoi, Precrime  se trouve sur un siège éjectable. Quand vint le jour où le jeune Anderton, terrifié,se voit lui-même tuer un dénommé Léo Crow (Mike Binder ). Poursuivi par un collègue,Ed Witwer(Colin Farrell),John Anderton doit alors fuir la ville, trouver une faille dans le système pour prouver son innocence. En outre, on note comment Spielberg a su merveilleusement retranscrire la société dualiste, imaginaire de l’auteur Philip K.Dick. Une société qui ressemble beaucoup à la nôtre dans laquelle sont intégrés pareillement des individus socialement structurés puis les autres, les exclus du système. Tout cela régi par Precrime à l’effigie de notre Mère la Justice. Nous saurons plus tard dans le film que c’est malheureusement toujours « les gens d’en haut » qui jouissent entièrement des bienfaits de Precrime. On reste perplexe lorsque Anderton, embarrassé par la vision de son propre homicide coupe délibérément le système. Mais aussi lorsqu’il dissimule l’objet qui le compromet. On ne peut s’empêcher de penser aux propos de Olivier Marchal, réalisateur de Gangsters, qui souffle à Madame la procureur, «  la vérité n’appartient à personne, elle se partage ». Il y a dans le film de Spielberg, un réel exercice de style, exclusivement visuel : ces images, visions des precogs, manipulées avec beaucoup d’aisance par Anderton, sur un écran invisible. Mais il y a ici à chercher dans ce que cette aisance fait apparaître aux spectateurs. Dans le film cette image, numérique, on la prend, on la tord, on la stoppe, on la fouille puis on la jette. Bref, on la presse pour en sortir l’essentiel mais un essentiel seulement pour les employés de Precrime ! On pense encore à Godard lorsqu’il évoque son doute quant à la véracité d’une image,  «Ce n’est pas un image juste, c’est juste une image ! » expliquait-il. Alors, il est difficile de ne pas faire une extension avec les attentats qui ont secoué New York. Précisément, cette séquence, lorsque les Twins Towers s’écroulent, une séquence aussi numérisée, malléable,dont on a pu par exemple étirer sa durée. Des images méticuleusement choisies qui ont fait le tour du monde, occultant ce que vous n’avez pas vu de toute cette histoire sordide. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont face à tout un passé, nous avons le nôtre, qui leur surgit au visage. Des histoire anciennes qu’ils ne veulent pas voir et qu’ils tentent de fuir, « anybody runs… » explique amèrement Anderton à Fitcher… « anybody runs… »Pense-t-il, sans doute, que les Hommes ont peur d’affronter leurs responsabilités ? C’est d’ailleurs, cette dimension, la volonté de ce jeune agent à faire  face à un futur qu’il connaît déjà, qui le rend magnifique.Il sait qu’il va tuer Leo Crow mais choisira-t-il réellement de le faire ? Par ailleurs, iL aurait été intéressant de savoir si ce mari trompé, sachant qu’il allait tuer sa femme, l’aurait-il fait  comme l’avaient prévu les precogs?Les Etats Unis d’Amériques sont aujourd’hui face à leur futur, comme l'agent John Anderton dans le film, ils ont la possibilité de le changer… ils le peuvent. Ils doivent le faire…

 

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   La merveilleuse visite.  

Un hymne à l’Amour.                 La merveilleuse visite( 1974), est un des derniers films de Carné. Il s’agit d’un conte de Herbert George Wells adapté à l’écran par l’auteur lui-même  mais aussi par Didier Decoin et Robert Valey, aidé de la musique de Allan Stivell. On peut tout de suite, sans doute, penser aux Visiteurs du soir, précisément lorsque le petit garçon amène Jean l’Ange (Gilles Kohler) proche de la fontaine. En  outre, ce qui est exact, c’est que ce dernier film de Carné n’a pas été véritablement reçu par les critiques de la même manière. La merveilleuse visite fut l’objet d’une vive controverse. En quelques lignes le sort en était jeté : il s’agissait pour beaucoup, avant tout, d’une œuvre incomplète où ce jeune premier, Gilles kohler, était jugé au plus mauvais. Aujourd’hui, excepté Gilles colpart (Revue du cinéma n°293) et Michel Ciment (Positif n°165), il est simple de lire sur le film qu’il n’est pas, en quelque sorte, raisonnable !  Mais celles et ceux qui sont venus ergoter le film ont-ils réellement pris le temps d’aller découvrir l’univers de l’auteur ? Il semble que les œuvres du cinéaste, Marcel Carné, soufflent l’idée où l’Amour ne peut se vivre vraiment que dans l’innocence. Il expose alors inéluctablement ses alliés  au risible mais aussi à l’idée d’une chute probable. Cependant, pour l’auteur, l’amour n'est pas personnifié par un individu habillé de fanfreluches chantant avec emphase quelques divines harangues frivoles. Non ! L’amour est pour l’auteur un terrain qui nécessite de l’audace et du courage. Il faut sans doute se montrer courageux  pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. On reste admiratif et très ému devant le courage de Anne ( Marie Déa) dans Les Visiteurs du soir, poussée par ce diable, diablement réussi que pouvait être Jules Berry. Sa voix nous résonne encore dans nos oreilles : « Je suis le Diable. Mais vous ne comprenez pas ce que je vous dis, moi… ? Je suis le Diable…oui, le Diable ! ». Puis ce moment sublime, accompagné alors de Anne, lorsqu’il la pousse à formuler son amour pour Gilles. On ne peut qu’être touché par cette jeune femme, promise alors à Renaud (Marcel Herrand), seule à cette seconde, fragilisée, osant s’écrier devant toute une assemblée : «…Je suis enfermée ici parce qu’on m’empêche d’aimer celui que j’aime…j’aime Gilles…, non seulement je l’aime mais je n’ai qu’un seul désir, c’est d’être auprès de lui et de partager son sort…pour le meilleur et pour le pire… »Ainsi, on peut saisir que pour l’auteur l’amour n’est pas désuet, il peut mener à la mort. On se rappelle, par exemple, du sort tragique de Mic ( Pascale Petit) dans Les Tricheurs (1958). On croit entendre encore Alfred de Musset : « on ne badine pas avec l’amour ! ». Dans La merveilleuse visite, il semble que l’auteur atteint un paroxysme concernant son cinéma. Dans le film, le personnage incarné par Gilles Kohler est un peu l’archétype de l’innocence. Il est jeune, beau, novice. Son visage lisse, exprime la candeur. On reste perplexe, lorsqu’il fixe une antenne télé sur le toit du presbytère croyant qu’il s’agit d’un perchoir pour les oiseaux. Tout comme lorsqu’il ignore qu’il faut payer les bonbons qu’il offre au jeune enfant. On reste  enthousiaste face au  courage de  Jean, prétendant être un ange venu du ciel, lorsque seul il affronte tous ceux du village. Aussi, lorsqu’il dit à cette brute que peut interpréter  Jean-Pierre Castaldi, qu’il fréquente son amie, Délia ( Déborah Berger), de manière tout à fait chaste. C’est ici que le barbarisme des hommes le rattrape pour qu’il soit alors jugé et condamné. Comme le soulignait Michel Ciment, Marcel Carné a sans doute voulu nous faire partager son interrogation « purement » sexuel le concernant des anges. Il semble aussi que le réalisateur  ait souhaité nous souffler que l’innocence, élément sublime de l’amour, n’a plus réellement de place dans notre société. On comprend alors peut-être mieux le sort de Jean.Toutefois, on note qu’il y a toujours chez l’auteur un exutoire dans cet amour innocent voué aux affres d’une réalité parfois cruelle. On se rappelle de celui de Michel (Gerard Philippe), cette porte qu’il franchit dans Juliette ou la clé des songes (1950), où il est écrit Danger de mort . Une porte qu’il risque pour aller rejoindre Juliette que peut incarner la remarquable Suzanne Cloutier. Dans la merveilleuse visite, on note que notre Ange s’en sort. Aussi, on pense qu’il échappe à ses poursuivants parce qu’il n’est pas seul à croire en cette innocence. C’est ici qu’on peut constater le merveilleux personnage, Mesnard, campé par Roland Lesaffre, figure emblématique des films de Carné. Mesnard est seul lorsqu’il refuse les théories du recteur (Lucien Barjon). Il est seul dans le film à croire à l’angélisme de ce jeune homme parce qu’il en est lui-même sans doute imprégné.

 

 

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Le Miroir à deux faces.

Femme

Au-delà d’une simple histoire esthétique, le film met surtout l’accent sur l’esprit petit bourgeois conservateur et phallocrate porté à la femme. On remarque tout d’abord dans ce film de Cayatte un Bourvil méconnaissable. Cet acteur formidable qu’on avait pris trop l’habitude de voir acculé au même rôle. Dans Le miroir à deux faces (1958), le comédien excelle dans la cruauté et le mépris. On est encore surpris d’entrevoir dans ce personnage, si doux d’habitude, tant d’incivilité. Précisément, pendant les vacances de noces lorsque Bourvil refuse à sa femme cet hôtel de Venise beaucoup trop coûteux au profit d’un autre terriblement laid. D’autre part, nous pouvons dire que Melville, aussi, semble avoir à sa manière véritablement participé à l’épanouissement de cet acteur que pouvait être Bourvil. En effet, ce dernier avait l’habitude d’incarner un peu les mêmes personnages. Dans le Cercle rouge par exemple l’acteur à un rôle à l’opposé de ce que les maisons de productions avaient l’habitude de lui proposer. Dans Le miroir à deux faces, Bourvil flamboie dans la vileté qu’on se demande pourquoi avoir attendu tout ce temps…Bourvil incarne Pierre Tardivet, il est dans cette œuvre professeur de Mathématiques, situation très noble dans les années soixante. Cependant, quand il s’agit de parler aux femmes notre professeur courbe l’échine comme un petit élève qui n’aurait pas bien appris sa leçon. Il lui faut passer par tout un stratagème pour accéder enfin à sa bien aimée. Celle-ci s’appelle Marie-José, elle est jouée par Michèle Morgan. Nous avons droit à leur union et bien entendu en bonne et fidèle épouse, elle se retrouve au foyer avec la mère de son mari et plus tard  deux enfants qu’elle élève difficilement. Elle représente d’autre part un peu l’archétype de la femme docile et dépendante de l’après guerre. Aussi, enlaidie pour le film, Michèle Morgan interprète un personnage timide, fragilisé par un visage disgracieux. Mais tout éclate véritablement chez ce couple modèle quand vient le jour où le Docteur Bosc, chirurgien plasticien(Gérard Oury) lui propose un beau visage. L’opération réussie, ce qui effraie Pierre c’est bien entendu la liberté que peut dorénavant s’offrir sa femme. Celle-ci qui vivait jusqu’à ce jour sous le regard d’un seul homme. Suite à l’intervention Marie-José prend conscience du désir qu’elle insuffle aux autres, elle prend donc conscience de sa propre existence ! Mise en confiance, elle commence alors un travail de vendeuse que lui avait évidemment interdit son mari. Delors, Marie-José devient psychologiquement et physiquement autonome. C’est d’ailleurs ce dernier sentiment qui n’est pas supportable pour son époux, lui qui était attaché à tant d’avidité. C’est alors pour cet homme austère et possessif un événement qu’il ne peut pas gérer. Il préfère se réfugier dans son conformisme. On perçoit d’ailleurs que cet homme n’est pas adulte, fâcheux pour cet individu censé représenter l’Etat, car celui-ci vit encore enfermé dans les principes de sa mère interprétée par cette inoubliable comédienne au regard bleu glacial que pouvait être Sylvie. Il est regrettable que François Truffaut ait tiré à bout portant sur ce réalisateur car nous croyons que André Cayatte a su participer à sa manière à la modernité, (celle de la femme) que pouvait être la Nouvelle Vague quelques mois plus tard.

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L’homme qui rétrécit.

 

…et si c’était vrai ?

 Jack Arnold, réalisateur américain né en 1916 fut l’un des maîtres incontestés du genre fantastique. On se rappelle encore de ce monstre merveilleux en trois dimensions, bien que parfois trop naïf dans ses attitudes, que pouvait être celui que l’auteur avait crée dans L’étrange créature du lac Noir en 1954. Mais encore de ce monstre cyclope, un peu trop kitch, venu de l’espace pour réparer son vaisseau spatial dans Le météore de la nuit ( It came from outer space 1953). Un film qui d’ailleurs était prévu également en trois dimensions. Des oeuvres souvent à petit budget dont certaines réalisées en studio, comme Le météore de la nuit révélant toutefois un grand professionnalisme. L’auteur voulant sans doute se diversifier, s’est essayé au western tel que Man in the shadow avec Orson Welles et Jeff Chandler mais encore No name on the bullet qui n’ont pas eu, semble-t-il l’écho attendu. Il n’en demeure pas moins que Jack Arnold réalisant L’homme qui rétrécit ( the incredible shrinking man en 1957 renforce ici son art. Ses œuvres sont toujours profondes insufflant une réflexion incontestable sur la nature Humaine. L’homme qui rétrécit participe à tout un concept philosophique du plus petit à l’infiniment grand. On reste perplexe face aux paroles de Scott, protagoniste de ce film : « A l’échelle de la nature, le néant n’existe pas ! ». D’autre part, cette œuvre fait apparaître les dangers que peuvent être les expériences nucléaires. Une idée qui se retrouve aussi beaucoup dans les films de Robert Wise, précisément l’inoubliable The day the Earth stood still (1951). En outre, le film de Jack Arnold raconte l’histoire de Scott Carey (Grant Williams) qui pendant un voyage en mer sur son bateau accompagné de sa femme qu’incarne Randy Stuart croisent inopinément un nuage radioactif. Parce qu’il a été le seul à y être exposé notre protagoniste ne cesse de rétrécir sous l’œil impuissant de sa femme et d’un grand spécialiste. Acculé à un monde toujours plus petit Scott vivra des moments inoubliables révélant toute son Humanité. On s’émoustille encore de cette séquence où celui-ci vit alors dans une maison de poupée « Barbie » et lorsqu’il est attaqué par le chat oublié par sa maîtresse. Mais encore lorsqu’il combat vaillamment une araignée pour un malheureux morceau de gâteau oublié à la cave, objet délectable pour une survie. On pourrait penser que Scott est devenu un petit sauvage. En vérité, ses actions et son crime sont guidés par ce sentiment primitif que portent tous les animaux sauvages : tuer pour survivre ! C’est d’ailleurs paradoxalement ce sentiment bestial mais légitime  qui élève Scott  au dessus de tous les Hommes. Car si du sang coule aujourd’hui ce n’est pas exactement pour des raisons alimentaires. Il semble que l’Homme depuis sa création de cesse de croître dans son désir de posséder et d’asservir. Faut-il penser que Scott, ce minuscule petit homme soit ainsi noyé lui-même dans le tourbillon d’une Humanité plus grande et incertaine ?

 

 

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 Quant tu liras cette lettre.

The power of love.

 Cette œuvre de Melville semble avoir gêné beaucoup de monde, probablement les plus rigides ? Aussi, il a été dit que le scénario était invraisemblable et qu’il ne s’agissait pas là du meilleur film du réalisateur. Mais existe-t-il pour ce dernier la notion du meilleur ? Nous pensons que chaque film est pour son auteur le plus beau quand il est pour lui le premier expliquait un peu près dans ces termes François Truffaut. Quoi qu’il en soit, on trouve dans ce film l’idée sympathique, comme l’avait fait Aurenche pour Hôtel du Nord d’après Eugène Dabit, d’unir deux histoires dans une. Quand il est bien fait, nous pensons que ce style de réalisation donne plus d’épaisseur à la fiction. Quand tu liras cette lettre (1953) est issue de ce fondement. Le film raconte l’histoire de Max (Philippe Lemaire), beau garçon aux allures nonchalantes insufflant quelquefois l’image du petit minet irrésistible. Celui-ci travaille dans un garage mais il veut comme tous ceux de son âge goûter aux joies célestes de la vie. Avec la participation de son inséparable Robiquet (Daniel Gauchy), il devient le chauffeur puis l’amant de Irène (Yvonne Samson). Une femme riche, plantureuse, mûre mais seule vivant dans un hôtel de luxe. Des jours paisibles s’offrent alors au jeune Max dans cet hôtel cinq étoiles sous l’œil de Robiquet jaloux et impatient de voir enfin un retour d’ascenseur. Décidément trop bavard, Max décide de le supprimer mais il tue malencontreusement Irène. On croit vivre alors le moins connu complexe d’Electre. Ce qui ferait de Max une petite fille amoureuse de son père…Freud où est-tu ? Puis, parallèlement à cette histoire, nous avons Thérèse (Juliette Greco) qui renonce d’entrer au Carmel à la mort de ses parents pour mieux s’assurer de l’éducation de sa jeune sœur Denise (Irène Galtier). Thérèse en bonne dévote excelle ici dans le glacial et la rigidité. Max en tombeur redoutable charme évidemment la jeune innocente pour finalement la violer dans l’hôtel. Connaissant le passé de Max, Thérèse oblige alors le jeune homme à se marier avec sa sœur qui depuis lui a pardonné son «geste». Mais tout chavire vraiment quand Max avoue enfin sa flamme à Thérèse. On peut rapidement soustraire de ce film un scénario alambiqué mais aussi réellement plausible. Mais la substance véritable semble se révéler en dehors de l’image, en dehors de tout ce qui n’est pas vu véritablement à l’écran, c’est d’ailleurs là un grand paradoxe du cinéma… Il s’agit semble-t-il d’afficher une hypocrisie partielle inscrite chez la plupart des partisans de Dieu. Aussi, quoi qu’on en dise l’idée d’une rémission impossible. Sans compter, tout ce que l’individu doit renoncer et refréner sous l’effet d’une éducation religieuse trop stricte… Aussi, on reste perplexe par ce dîner de famille. Précisément quand on voit Max, cabotin, débordant d’amabilité envers les grands-parents de Denise sous l’œil sévère de Thérèse. On ne peut s’empêcher de penser à cette image qu’on a des gens bien pensants qui se révèlent dans l’intimité tout autrement. On se demande si le loup n’était pas ce jour-là dans la Bergerie de Dieu.

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Daddy nostalgie

Caroline ne veut pas grandir

Ce qui caractérise cette œuvre de Bertrand Tavernier, c’est une proximité très intime qu’elle nous offre. En quelques secondes, on croit être le frère ou la sœur au coté de Caroline (Jane Birkin) ou de redevenir l’enfant qu’on a été qu’on est toujours peut-être,  témoin et ému par la vision d’une mère et d’un père qui se dechirent. On irai parfois jusqu’à rougir par tant d’indiscrétion. Mais nous croyons que le film dépasse l’espace d’une fiction pour toucher une limite sociale très forte. D’ailleurs, les films de cet auteur font parfois échos aux œuvres de Laetitia Masson, jeune réalisatrice, parce qu’elles révèlent aussi les stigmates d’une société décidément trop fragile. Daddy nostalgie (1990) met ici en scène les difficultés que nous avons tous quant il s’agit d’évoquer à nos parents des souvenirs inavouables. En effet, nous avons tous des instants qui restent en nous sans réponses. Des irrésolus dont on espère voir arriver un jour des explications comme une lumière douce qui vous caresse toute une vie. En voyant le film, il est probable de penser aux propos de Chéreau lancés à la comédienne Dominique Blanc qu’il dirigeait dans Phédre lui expliquant qu’il ne fallait pas se «laisser avoir» par le texte. Dans le film de Bertrand Tavernier, on se laisse à contrario très souvent piéger par les sentiments qu’il révèle par ne plus pouvoir saisir parfois l’essentiel. On reste attentif par cette séquence où tout se dit ou presque, un soir, entre la fille Caroline et son père Daddy (Dirk Bogarde) dans une voiture proche d’une station essence. Cet espace simple semblerait d’ailleurs renforcer peut-être mieux encore ce qu’ils se disent… Mais ce soir-là Caroline n’est pas satisfaite. On la devine déçue de ne pas avoir été davantage éclairée de cet inlassable souvenir. Des images où elle se voit petite fille apportant un poème qu’elle a écrit à son père qui occupé la renvoie alors un peu brutalement. Un souvenir qui semble l’avoir marquée, un peu comme une scène primitive. Mais on sent finalement que Caroline n’est pas adulte, elle se conduit encore comme une enfant qui attend et qui attend encore. De plus, elle ne semble pas mentalement et définitivement avoir quitté ses parents. Tout le long du film, elle émerge un peu comme une jeune adolescente qui fait inévitablement la balance entre sa mère et son père en discorde. En fait, elle souffre de ne pas savoir les réunir ensemble alors que la vie de tous les deux ne devrait plus lui appartenir…

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Daredevil

Une justice aveugle

Avant d’être avocat Matt Murdock (Ben Affleck) était un enfant qui adorait son père. Boxeur, Jack Murdock (David Keith), le papa du jeune fils, est englué malgré lui dans une affaire de matchs truqués. Un soir qu’il refuse d’aller au tapis, il se fait sérieusement arrangé par les hommes de Fisk (Michael Clarke Duncan), le chef de la bande, ce géant Noir qui creva réellement les écrans dans La ligne verte (The green mile) de Frank Darabont (1999). Mais la bagarre tourne mal, le père y laisse la vie. L’enfant témoin du meurtre et alors pris en chasse par les hommes de Fisk. Au cours d’une échappée le jeune garçon perd la vue. A l’âge adulte Matt Murdock devient avocat, il choisit le coté de la Loi. Le jour il exerce son métier d’avocat au service visiblement des plus démunis. Mais le soir et sous le masque de Daredevil, il continue en quelque sorte physiquement ses plaidoiries. Puis entre dans sa vie Electra (Jennifer Garner), jeune femme aux formes oblongues qui deviendra plus tard sa partenaire. Mais il y a sur le compte de son père un contrat : Bullseye (Colin Farrell), accolyte de Fisk, doit éliminer le papa de Electra. On imagine alors ce que peut ressentir Daredevil. C’est sans doute pour lui une occasion de renouer avec son passé et de se venger.Mais il y a dans Daredevil, le film de Maric Steven Johnson, deux dimensions convergentes importantes : la première c’est l’image de ce qui est légitime sur une limite essentiellement parentale. L’autre c’est la représentation  d’une justice réfléchie différente de celle qui est écrite dans les livres et qu’on enseigne aux jeunes avocats.Il est curieux aujourd’hui de constater que beaucoup de jeunes étudiants choisissent le droit. Se sentent-ils écrasés sous l’autorité parentale ? Désirent-ils connaître leurs véritables droits ? En outre, nous savons que les parents représentent pour l’enfant ce qui est intangible à ses yeux. Nous pouvons dire que Matt Murdock est un peu dans cette perspective de recherche. S’il choisit le droit, c’est sans doute pour mieux le connaître. Mais Matt Murdock est non-voyant et c’est précisément là que tout devient intéressant. Parce qu’il y a l’idée de voir ce qui est permis de faire mais aussi l’éventualité d’un refus car Matt est aveugle ! C’est pourquoi, on pense que la seule image de la Loi qu’il peut avoir c’est précisément la sienne ! Une justice qu’il se fait tout seul et qui se heurte à une autre dimension que nous évoquions tout à l’heure, c’est-à-dire, une qu’on lui a enseignée. Mais on imagine que Matt souffre de la dialectique qu’il peut avoir de la justice. On le sent replié sur lui-même, il vit dans des endroits exclusivement sombres. Il émerge aussi comme un individu déchu et coupé du monde : on reste perplexe lorsqu’on l’observe se glisser dans une eau noire et s’enfermer dans son sarcophage pour y passer la nuit. Il semble décidément que tout soit déjà fini pour ce jeune avocat vengeur, «  un homme qui n’a pas peur est un homme sans espoir », explique-t-il, les paroles du jeune Matt Murdock ne résument-elles pas suffisamment son malaise ?

 

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Matrix

Un film de l’avant-garde !

Les frère Andy et Larry Wachowski nous ont concocté un second volet de Matrix. On y retrouve à peu près tous les personnages dans une histoire hélas relativement identique. Bien que le scénario ne fût pas simple, le premier Matrix révéla cependant une consistance narrative certaine. Dans le premier film produit par Joël Silver et qui creva les écrans en 1999, il s’agissait semble-t-il de dévoiler une vision assez macabre de notre société : l’homme happé et broyé par l’objet de son invention, la machine ! Et, il est vrai que ce premier volet semblait nous offrir une vision assez juste du monde actuel où l’individu devient de plus en plus individualiste, dans un monde lui-même standardisé. Dans cette limite où l’homme étouffe, il oublie ses devoirs et ses responsabilités. Dans cette première oeuvre, les  frères Wachowski avaient tendance à poser l’homme comme un élément, aussi infime soit-il, d’un tout que représente le monde, responsable de sa propre existence, et qu’il est à lui tout seul tout un univers stimulant le monde…Quoi qu’il en soit, le premier récit fait apparaître une réelle dimension ésotérique, d’ailleurs il  a fait l’objet de nombreux ouvrages philosophiques et religieux. Andy et Larry qui avaient toujours envisagé Matrix comme une trilogie (Matrix révolution sortira en novembre prochain) nous offre aujourd’hui un nouvel opus de Matrix : Matrix reloaded, traduit en français Matrix redécolle dans les rôles principaux Néo incarné par le beau Keanu Reeves, l’étrange Morpheus (Laurence Fishburne) et la sombre Trinité (Carrie-Anne Moss). Tous ces mystérieux personnages aux regards profonds combattent dans une nouvelle « aventure » la matrice, objet d’une finitude incontestable, avec comme uniques armes des pouvoirs capables d’effrayer tous les supers héros de Marvel. Il est exact que le résultat du premier volet, aidé de la technologie « Bullet time » (procédé permettant la prise de vue des mouvements des acteurs par photo numérique) et mise au point par l’équipe Universal Capture et dirigée par John Gaeta offrait une qualité visuelle époustouflante. Les séquences du film avaient des égards révolutionnaires, les combats et les cascades révélaient des images à la fois brutales et gracieuses. Aussi, le premier film avait nécessité une réelle préparation physique de tous les acteurs. L’équipe, accompagnée de Yuen Wo Ping, chorégraphe et maître Kung-Fu, durent s’entraîner durant sept heures par jour pendant les quatre mois d’hiver 97-98 pour acquérir suffisamment de souplesse et de précision dans les mouvements nécessaires aux combats ! Mais dans le second volet dont le tournage débuta à Oakland en Californie en 2001 puis aux studios Fox de Sydney jusqu’en août 2002, Matrix Reloaded des frères Wochowski ne peut bien entendu plus jouer la surprise car on connaît les personnages du film et leurs techniques. Il est regrettable que le scénario ne se développe pas plus que ça ! On a l’impression de revoir les éléments du premier film et de les avoir soignés davantage avec le concours de Bill Pope, directeur de la photo, de R.A Rondell chef cascadeur et du  même maitre Kung-Fu Yuen WO Ping. Bien entendu, la bravoure, l’action, des cascades complexes et sophistiquées sont bien intégrées au film: Il y avait dans Matrix la création de 412 effets spéciaux Matrix Reloaded en génère plus de 1000 ! Aussi, les cascades ont triplés explique Laurence Fishburne. Ce fut aussi nettement plus difficile pour l’interprète Néo qui devait assimiler pour le «Burly Brawl», (lorsque Néo affronte simultanément une centaine d’agents Smith) de cinq minutes pas moins de 500 mouvements! On reste bien entendu perplexe par la méga poursuite de 14 minutes sur une longueur d’autoroute (en cercle) de 2,5 kilomètres entièrement reconstruite à la base navale de Alemeda. De plus, le graphisme délirant de Geof Darrow comme les décors du temple de Sion (une grotte assez grande pour accueillir 2000 figurants) du chef décorateur  Owen Paterson évoquent un look réellement industriel et très sophistiqué.Toutefois, tous ces éléments ne donnent peut-être pas suffisamment d’épaisseur au film. Ce qui est relativement irritant c’est que tout est prétexte à la bagarre ! Le combat où Néo affronte Seraph, gardien de l’oracle est-il bien nécessaire ? Ensuite, on irait presque jusqu’à se réjouir lorsque l’attaque( Burly Brawl) de Néo s’achève enfin avec les 99 sosies de l’agent Smith incarné par Hugo Weaving ! Aussi, la bande sonore parfois assommante finit par diluer le film et le révéler comme une œuvre finalement purement esthétique. On croit revivre cette grande périoded’avant-garde du cinéma français fin XIXième  où l’image était un tout, lorsque Germaine Dullac ou Epstein allait jusqu’à persifler volontiers le scénariste ! Si une oeuvre se joue principalement sur l’action comme, elle doit aussi révéler une histoire et son récit. D’ailleurs, on peut constater que la trilogie de Star wars  de George Lucas est un peu mieux évoluée sur un plan essentiellement narratif. De plus, cette suite de Matrix semble jouer de beaucoup de symboles portés aux super héros comme superman. Lorsque Néo décolle pour aller sauver la belle Trinité on est un peu gêné par ce manque d’ingénuité. On remerciera sans doute beaucoup Monica Bellucci et Lambert Wilson d’avoir su apporter au film un peu de champagne et ses bulles dans un film relativement plat…

 

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Les désaxés.

 

 

Au crépuscule d’un nouveau jour...

Roslyn Taber(Marylin Monroe)est une jeune femme qui vit dans le centre ville de Reno. Elle est accompagnée de son amie Isabelle Steers (Telma Ritter) plus âgée, avec laquelle elle partage la même maison. Tout juste sortie du palais de justice où Roslyn a divorcé de son mari Raymond, la jeune femme semble tout à coup gagnée par une liberté soudaine. Alors, Roslyn, poussée par Isabelle vont dans un bar de la ville pour semble-t-il fêter la nouvelle. En cours de route les deux femmes font la connaissance de Guido (Elli Wallach), un ancien militaire qui plus jeune raconte-t-il larguait des bombes sur des villes. Reconverti dans la mécanique et vivant de petits larcins de toutes sortes, Guido charme les deux femmes et les accompagne dans un bar du centre ville. Attablés autour d’un verre, Gay Langland (Clark Gable), ami de Guido, rejoint plus tard l’assemblée. Gay émerge alors tout de suite différent de Guido, c’est un « cow-boy épicurien », visiblement intègre, vivant un peu la vie comme elle vient. Là, commence pour eux tous une nouvelle existence…Tout d’abord, avant d’aborder Les désaxés (The Misfits) de 1961, adaptation de Arthur Miller, il faut dire que nous avons un peu de mal à ne pas parler d’une autre œuvre magistrale de l’auteur. En effet, Asphalt Jungle (1950) est à ce jour encore considéré comme l’archétype du film noir, plagié à plusieurs reprises mais jamais égalé. Même l’influence de l’adaptation de Melville, Deux hommes dans Manhattan (1958) n’est pas suffisante. Par ailleurs, il serait probablement intéressant de chercher les raisons de la réussite de Asphalt Jungle plus communément appelé Quand la ville dort. Nous pensons que Asphalt Jungle a incontestablement une dimension humaine. Tous les personnages sans exception jusqu’à l’avocat véreux sont réussis. Pourquoi ? Parce qu’ils sont tous différents, authentiques et bouleversants. Il est donc impossible d’échapper au phénomène d’identification   au personnage. John Huston nous tend ici une sorte de piège affectif duquel il est impossible de sortir. Pour nous recentrer sur Les désaxés, nous dirons que les personnages révèlent une profondeur. C’est pourquoi, le film apparaît tout aussi captivant. Au bar de la ville, durant l’échange, ce qu’il y a d’intéressant, c’est la rivalité féroce qui s’installe très vite alors entre les deux hommes. Guido comme son ami Gay sont tous les deux envoûtés par Roslyn. On comprend à ce moment que l’amitié est fragile et que l’esprit face à la chair est décidément faible. On résiste à tous sauf au désir, semble nous souffler l’auteur. Mais comment faire preuve de tant de faiblesses ! Car on sent bien que Guido est prêt à tous les stratèges y compris celui d’être la victime pour s’approprier de cette «  chose » délicate et merveilleuse que peut être Roslyn. Plus tard, malgré les efforts de Guido, le couple Gay et Roslyn se forme sous son œil goguenard et méfiant. Plus tard, ils rencontrent le jeune Perce Howard (Montgomery Clift) dont la mère semble entretenir avec lui un chantage affectif ! Perce est un ami de Gay, il est aussi un cow-boy et vit  des rodéos qu’il fait dans le pays. Plus tard, Roslyn sous l’influence de Gay, mais aussi de Guido et de Perce partent ensemble chasser dans le désert des mustangs, chevaux que les trois  hommes vendent dans une fabrique de viande pour chien. C’est peut-être là où l’œuvre livre toute sa substance… Roslyn est une femme, elle représente une pulsion de vie, elle ne peut donc pas partager le même engouement pour la chasse. D’ailleurs, pendant la capture,  Roslyn finit très vite par fondre en larmes. On reste sensible à cette scène où seule, elle livre toute son abjection pour les trois hommes. A cet instant, la rivalité semble émerger de nouveau car on saisit que l’homme qui mettra un terme à cette chasse et qui délivrera les chevaux  capturés gagnera sans doute le cœur de Roslyn ! On n’oublie pas les promesses de Guido qu’il formule alors piteusement à Roslyn avant que la chasse ne se termine. C’est finalement Perce qui cède le premier. Il libère les chevaux capturés. Mais le plus robuste cheval est rattrapé et maîtrisé par Gay sous l’œil de Roslyn puis aussitôt délivré. Mais que peut bien représenter cette scène ? Nous pensons que Gay est un peu à l’image de ces mustangs. Jadis, ils parsemaient par milliers les vallées et le désert. Aujourd’hui chassés, ils sont voués, semble-t-il, comme Gay à une disparition certaine. Gay fait parti d’un passé qu’on ne reverra plus, c’est en quelque sorte une « race d’homme » (pardonnez l’expression) en voie d’extinction.  Aussi, Gay  n’ignore pas que le monde est un bourbier, « le monde est barbouillé de sang » explique-t-il à Roslyn. Il sait que les  hommes sont vils et avides d’argent, d’ailleurs, on est sensible à cette conversation qu’il a avec Roslyn , expliquant  son attitude concernant les chevaux qu’il vend après la chasse. Il sait peut-être qu’il est seul au monde ou presque, prisonnier d’un réalisme dégoûtant dans lequel il se sent inéluctablement happé.  Nous pensons que Roslyn et Gay émergent finalement comme les seuls individus lucides de cette histoire. Gay ne fait preuve d’aucunes fourberies dans son désir pour Roslyn. Il a vis-à-vis d’elle une approche assez lourde (c’est un cow-boy) mais relativement saine.  Aussi, Roslyn qui a divorcé s’est affranchie de tout un dogmatisme social, c’est une femme libre… Au crépuscule d’un nouveau jour, il y a pour Gay et Roslyn une nouvelle vie qui commence…

 

 

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A ma soeur

Chacun son soleil...

Anaïs (Anaïs Reboux) est une jeune adolescente plutôt boulotte. Elle se départage vivement de sa sœur Elena (Roxane Mesquida) qui physiquement ne lui ressemble pas. Malgré ou peut-être grâce à une relation amour/haine, les deux jeunes filles sont inséparables. Au cours d'une sortie, Elena se fait séduire par Fernando (Libero De Rienzo), étudiant en médecine, qui lui promet une histoire d'amour sous le regard amusé de sa sœur. Catherine Breillat traite dans son film, A ma sœur, de l'isolement créé bien souvent par la différence. Il s'agit aussi dans cette œuvre d'évoquer les affres d'une première relation sexuelle chez des jeunes adolescentes. La réalisatrice avait déjà touché le sujet dans 36 fillette mais elle revient dans ce film sur ce thème qu'elle traite autrement. Ce qu'il a d'agréable et de remarquable chez Catherine Breillat, c'est qu'elle évoque légèrement des sujets toujours très forts. A ma sœur, échappe à tout voyeurisme. L'auteur connaît le hors champ et elle sait s'en servir ! Anaïs est un peu à l'image de ces jeunes filles isolées, engoncées dans un corps dodu et recroquevillées sur elles-mêmes. Comme Anaïs ces jeunes adolescentes éludent bien souvent tout romantisme, elles ont très souvent une approche plus réelle mais aussi plus brutale du monde qui les entoure mais aussi des relations les plus intimes justifiant peut-être ainsi la dernière scène d'une rare violence dans le film. D'ailleurs, Anaïs échappe contrairement à sa sœur au rêve. On voit bien cela par exemple durant la séquence au café. Fernando est assis à une terrasse, il regarde Elena alors accompagnée par Anaïs, et l'invite du regard à la table qu'il occupe. Elena se montre alors pleine d'emphases alors que Anaïs vient tout d'un coup s'asseoir à côté de Fernando. Plus tard, quand Fernando offre l'opale mauve à Elena enivrée, Anaïs trouve tout de suite cela " louche", explique-t-elle d'un air glacial. Pendant que Elena croit vivre un conte de fée merveilleux où elle serait princesse, mariée au beau Fernando dans un château rempli de lapins et de coquelicots, Anaïs pense tout simplement que l'histoire d'amour de Fernando reste physique. Par ailleurs, Anaïs se construit par l'humiliation et des sentiments d'infériorités. On montre très bien cela durant les repas mais aussi lorsqu'elle chante, seule, cette chanson dans la piscine puis une autre sur la plage. Finalement, Anaïs et Elena ont un point commun, c'est l'échec. L'échec de Elena ne pas avoir su garder Fernando mais aussi l'échec pour Anaïs de n'être pas comme Elena. Catherine Breillat arrive dans son film à diluer l'idée d'une primauté physique. On ne sait cependant pas de qui des deux filles laquelle s'en sort le mieux ?

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Influence (People I know)

Welcome to the jungle !

A New York, Eli Wurman (Al Pacino) intégré visiblement à une politique de gauche, travaille dans une association anti-raciale. Habitué des mondanités et chargé d'assister et d'organiser des soirées de soutien contre l'expulsion d'émigrés, un futur gouverneur, Cary Launer (Ryan O'Neal) lui propose un soir de préparer la fuite d'une jeune et jolie starlette droguée en prise avec la justice et dont il est amoureux. Eli accepte à condition que Cary intervienne dans une grande soirée qu'il arrange dans un établissement très connu de la ville appelé "The Palm". L'affaire semble en bonne voie quand, dans la nuit, après une soirée bien arrosée, la jeune femme est assassinée sous les yeux de Eli impuissant. Al Pacino incarne dans le film un homme respecté et connu dans le milieu politique. En revanche, il est terriblement affaibli, sans doute parce qu'il prend conscience que ses démarches sont de plus en plus difficiles à mettre en place. De plus, refuser les avances de son éblouissante belle-sœur, Victoria Gray (Kim Basinger) ne fait-il pas de Eli Wurman un homme plein de sagesse ? C'est donc en homme dévoué, intègre mais aussi abattu qu'il essaie par tous les moyens de pérenniser ce qu'il croit être bon. Eli est fatigué car il comprend probablement qu'il représente un peu une d’espèce en voie de disparition d'une société devenue complètement folle. Il est un peu à l'image de ce vieux cow-boy déchu, Gay Langland, qu'incarnait Clark Gable dans Les désaxés de John Huston tourné en 1961. Quoi qu'il en soit, Daniel Algran avec Influence (People I Know) nous dresse ici un film remarquable et d'une précision visuelle et narrative rarissime. Chaque séquence contribue parfaitement à l'évolution dramatique du récit. On entre doucement dans le film en on semble tout aussi désillusionné et anéanti que Eli tant l'œuvre nous montre combien notre société se sclérose. Notamment par le dernier et magnifique plan du film. Par ailleurs, l'auteur dévoile en quelques images comment les sociétés fonctionnent. On saisit très vite qu'il y a essentiellement deux pouvoirs sur lesquels s'appuient les gouvernements pour diriger le monde: l'argent et la religion. Il y a dans le film deux personnages qui insufflent très bien cette idée. Le premier personnage, c'est Elliot Sharansky (Richard Schiff), il est celui qui détient tous les capitaux de la ville. Puis, nous avons le Révérend Blunt (Bill Nunn), il symbolise la religion chrétienne et des serviteurs Noirs opprimés. Quand Eli Wurman tente de les réunir dans la cuisine du Palm, on comprend que cette séquence enferme toute la substance du film. Les plus riches dirigent les sociétés alors que la religion n'est qu'un remède à la misère. En vérité, il s'agit de deux éléments déterminants pour le pouvoir. L'argent agit sur l'individu et la religion agit sur celui qui n'en a pas ! On sent que Eli Wurman représente un peu un barrage entre ces deux frontières pour que la ville ne sombre pas dans la barbarie. Mais le travail de Eli est tellement épuisant que le jeune homme qui occupe avec lui l'association finit par jeter l'éponge. On pense que Eli est désormais seul pour la diriger. Mais qu'adviendra-t-il le jour où des gens comme Eli Wurman n'existeront plus ?

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Hulk

Après moi le déluge…

Après une première expérience au cinéma en 1993 avec Garçon d’honneur (The wedding banquet), Ang Lee a depuis habilement établi sa carrière de cinéaste. Remarqué par le surprenant et magique dernier Tigre et dragon (Crouching Tiger, Hidden dragon), l’auteur nous offre trois ans plus tard un nouvel opus de son art. Depuis maintenant quelques années nous vivons l’émergence d’adaptations cinématographiques des comics de Marvel. Dans ce film, Ang Lee met en scène l’incroyable Hulk. Ce géant vert qu’incarnait, il y a quelques années Lou Ferrigno, cet acteur aux formes athlétiques, aux cotés de David Banner (Hulk avant sa grosse colère), interprété par Bill Bixby ce dernier qui a depuis semble-t-il disparu des plateaux télés. Le réalisateur a du bénéficier pour cette adaptation d’un gros budget tant les effets spéciaux sont époustouflants. De plus, on croit parfois avoir la vision d’un héros de bande dessinée, dans sa clarté et sa brillance glacée, qui a été soustrait d’un magazine pour être introduit sur une pellicule de celluloïd. Mais Ang Lee a su donner à son film une réelle dimension. En effet, l’auteur aurait sans doute pu se barricader derrière des acquis visuels modernes et redoutables. En dehors bien entendu, de l’ histoire d’amour que nous offre l’auteur mais aussi l’originalité d’un cadrage et d’un montage rappelant l’univers de la Bd, il y a dans le film un regard assez tranchant et réellement actuel sur le nucléaire a fortiori ce qu’il laissera aux générations futures. En effet, le nucléaire est une source importante d’énergie, il prend aujourd’hui beaucoup de place dans notre société. Personne n’ignore que la fission nucléaire génère des déchets importants comme par exemple le plutonium d’une durée de vie de 1000 ans ! On ne peut s’empêcher de penser à ce que nous dit Hubert Reeves dans son dernier livre Mal de terre, « après moi le déluge ! ». Le film de Ang Lee, aussi étrange soit-il semble s’inscrire un peu dans cette perspective car on constate tout d’abord que nous sommes bien dans ce film sur le terrain du nucléaire. En effet, le père de Bruce, David Banner (Paul Kersey) était un scientifique. Il effectuait des recherches sur les modifications génétiques et les rayons gamma. Plus tard, le jeune fils, Bruce Banner suit le chemin de son père qu’il croit mort. Comme son père, Bruce devient scientifique. Accompagné par la jeune et ravissante Betty Ross (Jennifer Connelly), ils travaillent ensemble dans un institut nucléaire. Leurs recherches intéressent l’armée mais Bruce ne circulant qu’à vélo est un peu à l’image d’un écolo, il ne veut bien évidemment pas tout comme Betty s’associer à cet établissement. Quand vient le jour où Bruce est accidentellement exposé à une surdose de rayon gamma. Personne ne comprend alors que le jeune homme soit encore vivant. Bruce Banner ne sait pas qu’une mutation génétique vient de s’opérer en lui et qu’il représente désormais pour l’humanité le pire cauchemar. Le deuxième constat que nous pouvons faire dans le film, c’est l’idée d’un héritage inéluctable. En effet, bien avant sa conception, David Banner, le père de Bruce ne pouvant opérer sur un être humain, prend le risque de s’injecter le produit de ces recherches. Mais lorsque David et Edith Banner (Cara Buono) ont un enfant, le père prend conscience qu’il a transmis à son enfant le produit qu’il s’était inoculé des années auparavant. D’autre part, Betty, dont le père est militaire, est dans un cauchemar exposée à une explosion atomique. Ainsi, Bruce et Betty sont en quelque sorte tous les deux victimes d’une expérience qu’ils n’ont pas choisie. Aussi, nous pouvons dire que tous les deux sont à l’image d’une nouvelle génération post- nucléaire ? Le dernier constat, c’est ce que peut insuffler le personnage central, cette chose géante, verte, que représente Hulk. Ce monstre inaltérable désigne une menace terrifiante pour l’humanité comme l’explique le père de Betty, Thaddeus Ross, incarné par Sam Elliot. Hulk représente l’héritage d’une civilisation pour les générations futures. Il est l’élément effroyable et inéluctable d’une expérience que tout le monde souhaiterait détruire. Il représente tous les méfaits du nucléaire que les scientifiques redoutent. Hulk, c’est un peu le plutonium qu’ils voudraient voir disparaître pour toujours ! C’est pourquoi, cette adaptation de Ang Lee est un regard critique et précis sur les recherches nucléaires. Aussi, le film semble cependant faire écho à ceux de Robert Wise notamment Le mystère Androméde ( the androneda Strain) tourné en 1970. Par ailleurs, conscient du produit et de sa vivacité dans le film de Ang Lee, on  s’attend sans doute à de nombreuses suites de cet épisode. Enfin, vivant actuellement dans une société où le nucléaire tient une grande place, nous pouvons dire que nous avons été et que nous somme –encore- directement exposés aux dérives du nucléaire, qu’adviendra-t-il si nous étions comme Bruce exposés quelques secondes à une surdose de rayons gamma ?

 

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Sept ans de mariage

Lien avec Billy Wilder !

Découvrir, 7 ans de mariage, le premier film « solo » de Didier Bourdon donnait peut-être la possibilité de voir, sous une autre forme, le fameux, 7 ans de réflexion (the seven year Itch) de Billy Wilder tourné en 1955. En effet, il semblait difficile de ne pas anticiper et d’effectuer un lien entre les deux films tant leur sujet semblait les réunir. En outre, il serait sans doute indélicat, et ce serait une fumisterie, d’aller confondre les courbes torrides de Catherine Frot avec le charme plantureux de Marilyn Monroe. En vérité, après avoir vu le film de Didier Bourdon, on peut suggérer qu’il fait particulièrement émerger, tout comme le fait différemment celui de Billy Wilder, les affres du mariage. Car 7 ans de mariage nous montre Alain (Didier Bourdon), médecin de garde, la nuit dans une clinique, marié à Audrey (Catherine Frot) dont la relation après sept ans de vie commune bat sérieusement de l’aile. On irait presque jusqu’à dire que le film pourrait être le premier volet et que l’oeuvre de Wilder supposerait une suite logique ou alors plus exactement les conséquences d’un choix, peut-être inconscient, des deux époux. En effet, dans 7 ans de réflexion, on sent bien que la routine semble avoir déjà abîmé la relation de Richard Sherman (Tom Ewell) et de sa femme Helen, jouée par Evelyn Keyes. Mais, plus tard quand la voisine pointe le bout de son nez suivi de son corsage surdimensionné, le mari, qui a laissé sa femme et son fils à la gare, et célibataire pour quelques jours, ne peut s’empêcher de succomber à la tentation. Mais, en bon et loyal américain, c’est finalement la morale qui l’emporte chez Richard. On en déduit qu’il a fait alors le choix de ne pas franchir les limites d’un acte qu’il croit irréversible. Aussi, les actions de ce père de famille suppose que premièrement, il s’est désormais résigné à l’ennui, mais aussi et surtout, qu’il ne parle pas de son ennui à sa femme. Mais ce qu’il y a de salvateur dans le film de Didier Bourdon, c’est justement la solution dévoilée par l’auteur à tous les problèmes conjugaux : le dialogue ! Aussi, le deuxième point très intéressant du film, c’est que le réalisateur met l’accent sur les parents comme les gardiens d’une sexualité épanouie. Ce n’est qu’après avoir surpris l’adultère de sa mère jouée par Michlèle Moretti, mais aussi les déviances sexuelles de son père, que Audrey décide alors de prendre plaisir aux jeux sexuels que lui propose son mari. Tout comme, pour Alain, le mari, ce n’est qu’après avoir demandé conseil à son ami Claude (Jacques Weber), marié lui-même à Viviane (Claire Nadeau) aux allures parentales, et avec lequel il travaille à la clinique, que Alain assume ses phantasmes. N’y a-t-il pas dans le film de Bourdon l’idée d’une permission étrange et invisible que beaucoup d’individus demandent à leurs parents pour jouer avec l’érotisme ?

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L’attaque du fort Apache

 

 

L’autorité et ses obligations

Le lieutenant-colonel Owen Thursday qu’incarne Henry Fonda (accompagné de sa fille, Philadelphia par la comédienne Shirley Temple) est envoyé par Washington à Fort Apache pour y prendre le commandement. Plus tard, Owen Thursday relève de ses fonctions et sans concession le Lieutenant Michael O’Rourke (Ward Bond) et prend rapidement la direction de Fort Apache et des soldats. Tout d’abord, il faut remercier John Ford d’avoir, dans sa carrière de cinéaste, su concéder une place importante aux femmes. C’est pourquoi, on prendra sans doute plaisir à saluer aussi dans ce film l’interprétation des actrices et des acteurs mais également celle de Victor Mc Laglen qui interprète le sergent Mulcahy. Ce dernier acteur, Irlandais, semble-t-il estimé de John Ford et avec lequel le réalisateur tournera de nombreux film dont Rio Grande en 1950 mais aussi l’inoubliable The Quiet Man (L’homme tranquille), aux cotés d’un autre préféré de l’auteur, John Wayne, en 1952 où Victor Mc Laglen joue le rôle de Red Will Danaher, riche propriétaire et grognon d’Inisfree. A son arrivée au Fort, submergé par son grade et son autorité, le lieutenant-colonel Owen Thursday se montre très vite vindicatif. Tombe alors sur Fort Apache une ambiance relativement tenduePourtant, jusqu’à son arrivée, les soldats et leurs subordonnés  semblaient vivre en harmonie. Le lieutenant Michael O’Rourke avait transmis à ses hommes le respect et la loyauté. Mais ce qui détonne dans cet établissement militaire isolé en plein désert, c’est l’abus d’autorité de Thursday. D’ailleurs, au moment où le lieutenant-colonel prend le commandement de Fort Apache, il se montre tout de suite hostile envers le lieutenant Michael O’Rourke. Par ailleurs, ce dernier lui explique sagement qu’il n’y a ici aucun espoir de promotion  mais Thursday semble décider à se faire entendre par ses supérieurs basés à Washington. Le film dévoile alors deux grandes idées. La première c’est l’autorité en général, son accession, ce qu’elle représente chez beaucoup, c’est-à-dire, un moyen souvent d’asservir et aussi bien entendu, ce qu’elle fait des hommes. En vérité, il y a chez John Ford, frère du très célèbre cinéaste Francis Ford, un autre point, par ailleurs récurrent, c’est peut-être la volonté de donner systématiquement  à l’homme la chance de refaire l’humanité ! On peut sans doute sentir cette volonté par exemple dans Le Fils du désert (Three Godfathers) en 1948. Mais cette idée est plus profonde, il y a chez l’auteur un désir, celui peut-être d’isoler des hommes dans des paysages désertiques, récréer une sorte de microcosme humain,  puis de les inviter à reconstruire l’humanité. En outre, il est bien entendu assez clair que le film Fort Apache fait écho à la très célèbre débâcle de Little Big Horn dirigée par le général Custer le 25 juin 1876 où il trouva la mort auprès de ses cavaliers. Il faut peut-être évoquer que Raoul Walsh en 1941 avait déjà dévoilé ce tragique événement dans La charge fantastique (They died with their boots on) interprété par Errol Flynn. Mais l’auteur John Ford, comme nous l’avons souligné, met l’accent sur l’autorité, principalement l’autorité militaire. Elle semble représenter pour le réalisateur une limite dans laquelle des supérieurs, souvent très loin des terrains de bataille et confortablement assis, enferment des individus cupides et avides de pouvoir tel que le lieutenant- colonel Owen Thursday. L’homme alors entaché des pouvoirs qui lui incombent se trouve barricadé dans une sorte d’obligation gravement patriotique et de servir par tous les moyens cette autorité. D’ailleurs, Owen Thursday se montre extrêmement fermé presque arrogant, on devine très vite qu’on ne discute pas avec cet homme. Aussi, on comprend par la suite qu’il n’a visiblement aucune notion pratique du combat et semble véritablement muré à tout échange avec ses hommes dans la bataille. La récompense de cette rigidité et de cette obéissance totale, nous la connaissons, c’est dans tous les cas d’être reconnu mais aussi par la famille du défunt comme un brillant et honorable serviteur de l’armée. Après avoir trahi Cochise (Miguel Inclan), Owen Thursday se lance sans réfléchir avec ses hommes dans une attaque dont nous connaissons la fin tragique. Cependant, il y a dans le film un détail intéressant, lorsque le capitaine Kirby York (John Wayne) se trouve dans l’obligation de se séparer de son sabre. En effet, afin de mettre fin au bain de sang, le capitaine décide de se rendre à Cochise avec ses hommes. Il se sépare alors de son arme, ce qui pourrait constituer pour celui-ci la possibilité d’une trahison compte tenu du fait que Owen Thursday sera retrouvé mort, victorieux, son sabre à la main

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Jeux

 

 

 

 

1/ Connaissez-vous Claude Chabrol ?

 

 

1. Comment s'appelle Jean Yanne dans Le boucher (1969)?

"Pour celles et ceux qui l'ont vu qu'avez-vous pensé du film?"

2. Qui est Madame Cuno dans Poulet au vinaigre (1985)?

3. Quelle fonction principale exerce Marie dans le film, Une affaire de Femmes , (1988)?

4. A votre avis quels sont les reproches que pourrait faire Emma Bovary à Charles, et réciproquement, dans Madame Bovary (1991)?

5. Quels sont les prénoms des parents de l'actrice Virginie Ledoyen dans le film La cérémonie (1995)?

6. Rien ne va plus, quelle date?

7. Betty (1992) quel est l'auteur du livre?

8. L'enfer (1994), que représente l'affiche du film?

9. Quel est son dernier Film ?

10. Avez des nouvelles de Claude, comment va-t-il ?

 

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2. Le Cinéma américain et vous!

 

1. Quels ont été les trois grands genres du cinéma américain jusqu'aux années 60 ?

2. Hyper difficile ! Quel chef opérateur avait John Ford pour son film La frontière chinoise (1956)?

3. Quel était le grand producteur de Hitchcock?

4. Quelle est l'actrice principale du film Duel au soleil de King Vidor (1946)?

5. Quel est l'un des auteurs le plus reconnu concernant la comédie musicale?

6. Quel est l'auteur du Cameraman (1928)?

7. Il est au mouvement ce que Godard est à l'image ?

8. Quel est l'auteur de Johnny Guitare (1954) ?

9. De quelle couleur est la robe de Gene Tierney , lorsqu'elle se trouve sur le lac,dans Péché Mortel (1945)?

10. Quel est le dernier film américain que vous avez trouvé intéressant?

 

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