Jeux |
"Ce qu'il y a dordinaire dans la plupart des critiques, c'est qu'elles jugent ! Le film est bon ou mauvais. Rares sont les auteurs qui argumentent le bien ou le mauvais fondé dans leur travail d'écriture. Sont-ils victimes d'une autorité, d'un manque de savoir ou plus simplement dune paresse de lesprit que bien sûr nous ne pouvons imaginer. Si ce site existe cest que jai la volonté dapporter un «plus» à la critique, à tout le moins, de participer à son évolution ! Jessaierai dans mes travaux de déceler ce à quoi le film est tendu..Létirer mieux encore dans le souci qu'il soit compris non comme sujet à la critique mais comme une réponse à la vie de nous tous "
|
Je remercie Dafrec, Seb qui ont contribué largement à lélaboration de ce site. Je les remercie de leurs aides précieuses la patience quils mont apportée sans leurs contributions ce site naurait jamais vu le jour |
"Caution Live Animals" Cest à Pierre Boulle (1912-94), avignonnais, ingénieur, aventurier, prisonnier évadé, que nous devons le roman de La planète des singes. Dautres de ses récits tels Le pont de la rivière Kwai ou Contes de labsurde, suivis de Emc2 ont eu un succès des plus détonnant. La première adaptation de Planet of alps, dirigée par Franklin J. Schaffner, creva les écrans des studios Américains en 67. Le héros principal fut Taylor (Charlton Heston) et sa compagne Nova (Linda Harrison), aux formes dune Eve plantureuse . Le film contribua à une forte controverse quand cétait tout le peuple américain qui était perçu dans cette image de lhumanité au masque simiesque ridicule. Il ne pouvait que seffaroucher de la vision de ces gorilles grotesques, bardés de cuirs dans lesquels ils se sentaient ostensiblement noyés. Mais lidée première du roman de La planète des singes suggère la doctrine donnée par Darwin dans De lorigine des espèces parue en 1859, « et selon laquelle la lutte pour la vie et la sélection naturelle sont considérées comme les mécanismes essentiels de lévolution des êtres vivants ». Mais aujourdhui lhomme na pas entièrement recours à la sélection «naturelle» puisque lui seul en est lexécuteur. Par le climat social quil établit il favorise un «modèle dhumanité» par rapport à un autre différent. Dailleurs, on constate malheureusement que la politique actuelle encourage visiblement les plus forts socialement au détriment des plus faibles ! En dautres termes, lhomme par son avidité économique et ses capacités cognitives exerce une maîtrise quasi-totale sur lévolution de son espèce ! Par ailleurs, il est vrai que depuis Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward Scissorhands (1990) ou encore Sleepy Hollow (1999) et bien dautres encore on était habitué à beaucoup plus de féerie et de poésie concernant les films de Tim Burton. Cest pourquoi, il est possible quon ressorte amer de cette adaptation de La planète des singes. Cependant, il est évident que Tim Burton, par sa vision originale, a su donner aux singes limage des hommes ! En effet, on constate que le film échappe à toutes singeries, les primates de Tim Burton incitant à lanthropomorphisme: Limbo (Paul Giamatti), aux mimiques espiègles, ne vit que pour le bizness ! Epris de son image, lorsquil fait tomber le dentier et sa perruque ! Thade (Tim Roth) a lesprit dun nationaliste extrémiste. Il vocifère par un jeu sublime son avidité de pouvoir. Ari (Helena Bonham Carter) et Daena (Estella Warren) sont à limage des femmes, rivales et jalouses comme beaucoup, lorsquelles samourachent dun bel étalon. Les enfants singes sont à limage des petits humains lorsquils manifestent leurs caprices et une forme de sadisme. Bien entendu, il y a Leo Davidson (Mark Wahlberg), pilote juvénile de la Royal Air Force, emblème de lidéal américain. Enfin, le coup final et fatal, pareil à la première version ; quand Leo découvre, terrifié, la statue de Lincoln Finalement, on saisit que Tim Burton a souhaité rendre hommage aux hommes régis par leurs lois, en faisant lapologie de la bestialité. Parce que peut-être pense-t-il que lhumanité est fichue, ou quelle na jamais eu lieu ! Ce sont des principes « macaques » qui gèrent le monde daujourdhui ! Dailleurs la séquence finale contribue beaucoup à cette idée. Il y a peut-être une scène du film qui lappuie davantage : le père mourrant de Thade est joué par Charlton Heston, cette fois-ci au visage simiesque. Sa position implique lidée cyclique, dune évolution ou dune involution de lespèce humaine : quil aurait été lui-même humain lorsquil était Taylor, mais sil meurt cest peut-être pour réintégrer sa position humaine. Ou peut-être sadonne-t-il totalement au règne animal parce quil le considère plus humain. D'ailleurs, laffiche du film semble éveiller le débat quand on voit en arrière plan Daena puis successivement Ari, le chef gorille, Thade puis Léo. Faut-il comprendre, si lon approuve linéluctable évolution ou involution de l Homme, que cen est fini avec lanimalité ? Quand Léo en premier plan semble être le maillon final. Toutefois, et dans le souci de fermer cette boucle, il subsiste un vide quant à l'espèce reliant Léo à Daena ! Quelle forme vivante se cache derrière Léo ? L'affiche suggère peut-être lévolution de la femme qui dans notre paysage social actuel se fond davantage à limage des hommes ? Selon la chronologie de La planète des singes : «la chute de l'humanité commence de juillet 1991 à fin 1992. Les premières cités simiesques apparaissent dans la communauté de lan 2001 à 2040. Les humains sont retournés à létat sauvage et sont réduits en esclavage par les singes de 2220 à 2750. La dégénérescence de lHumanité est complète, elle est retournée à létat sauvage par laction combinée des radiations nucléaires de 3085 à 3479. La fin du règne de lHumanité sest passée vers lannée 3400» Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
A tous ceux qui nont pas lu Bazin. Lunité spatiale au cinéma nest pas la même quau théâtre. Et, cette théorie sest très bien révélée chez des auteurs comme par exemple Bazin. Au cinéma, il est dit que limage est enfermée dans un cadre au sens propre comme au sens figuré. Au théâtre, vous navez pas cette dimension physique du cadre. Au cinéma, lespace, on vous le montre en trois dimensions, enfermé dans ce cadre. Au théâtre, sur une scène avec des acteurs, lespace est en deux dimensions, il nest donc pas réellement possible davoir un rapport identique à lespace . Toutefois, on peut parler, comme le rappelait Bazin, dune dimension invisible au cinéma, appelée le hors-champ. Cette uniformité se dit aussi au théâtre mais elle ne peut pas être identique au cinéma car cette dernière est inhérente à la limite du cadre dans lequel vous enfermez limage. En dautres termes, vous avez au cinéma une géométrie quon vous montre, une autre qui diverge du cadre, quon imagine. Au théâtre, lespace visible comme celui qui nest pas visible, représentent une unité essentiellement divergente et imaginaire. Si vous adhérez à ce concept , il est évident alors quon ne traite pas lespace au cinéma comme on le traite au théâtre ! Aussi, inspiré par cette analyse, on peut imaginer que même le rapport fictionnel cinématographique nest pas identique de celui que vous avez au théâtre. Par exemple, on a vu, comment Griffith, par le mouvement, a su bousculer tout un acquis concernant la construction fictionnelle. Le traitement de lespace de Griffith a été une innovation pour le scénariste comme il la été aussi pour dautres auteurs à larrivée du son. Par ailleurs, on voit très bien aujourdhui encore chez De Palma mais aussi Kubrick, comment lexercice de lespace joue en faveur de luvre sur un plan strictement fictionnel. Par exemple, il aurait sans doute été difficile de raconter lhistoire de Mission to Mars de De plama (2000) comme lauteur a pu le raconter sil navait pas eu recours au mouvement comme il a pu en avoir le privilège. Il est par conséquent probable que le traitement de lespace joue en faveur de lhistoire que vous racontez. Vous ne pouvez pas induire sur une scène de théâtre lexemplaire exercice du mouvement du film de De Palma. Cest pourquoi, les outils fictionnels de la scène sont différents des outils que vous utilisez quand il sagit de faire un film. Ne pouvons-nous pas dire, si on pousse plus loin notre analyse, quon ne parle pas au théâtre comme on peut le faire au cinéma car la représentation de lespace, importante dans le scénario, reste différente ? Au théâtre, vous pouvez vous exclamer : « je vais dans la cuisine ». Mais au cinéma ce propos se prête au risible. On se rappelle de ce que disait Sacha Guitry à Jacqueline Delubac dans Quadrille (1937). Elle qui ne cessait de lui répéter quelle désirait aller dans sa cuisine quand soudain Guitry exacerbé lui lançait darrêter de le dire mais de le faire. On comprend alors que lidée de la paraphrase se prête mieux à la scène quelle ne se prête à lécran.Dans le film de Jean-Marie Poiré, Ma femme sappelle Maurice, adapté de la fameuse pièce de théâtre de Raffy Shart , on sent que lauteur na pas adhéré à ce concept de lespace dont nous avons parlé. Le film tend à un espace cinématographique alors quil appartient à un espace strictement théâtral. Dans la pièce de Shart, lentrée, de la maîtresse,par exemple, est soudaine. Elle détonne sur la scène. Son arrivée, quelle formule au téléphone, à cet homme, volage, marié, jusquau moment ou elle arrive véritablement sur scène était pour les spectateurs une unité exclusivement imaginaire. Dans le film, le parcours initiatique de Emmanuelle, cette jeune maîtresse quincarne Alice Evans, dans les rues de la ville jusquà lappartement, semble beaucoup trop long. Cest dailleurs, à lécran, tout le cheminement qui en quelque sorte désagrège son effet sur un plan fictionnel. Au théâtre, vous focalisez essentiellement sur lacteur et sa gestuelle. A lécran, le cadre nous offre une géométrie dans laquelle ces éléments-là sont en quelque sorte noyés dans limage. Il est donc impossible davoir un rapport visuel identique. Cest pourquoi, les postures et les mimiques désopilantes de Maurice Lappin ( Régis Laspalés) sous lil goguenard de Georges Audefey (Maurice Chevalier), hilarantes sur scène, tombent en désuétude à lécran. De plus, on note que lappartement du mari infidèle semble démesuré, il ne peut pas retranscrire au mieux le jeu des acteurs. En revanche, Jacques Veber, dans son fameux Dîner de con (1998) semble avoir saisi ce principe lié à lespace. On remarque que le film ne recèle pas énormément de scènes extérieures. Cest dans un espace réduit, proche dune scène de théâtre que Jacques Veber fait évoluer lacteur. Le sadisme de Thierry Lhermitte, la naïveté de Jacques Villeret ou encore lincrédulité de Francis Huster se soulignent mieux encore. On peut aussi remarquer cet exercice solide de lespace concernant une autre adaptation au cinéma que pouvait être, Les Parents terribles en 1948 de Cocteau.Mais il serait sans doute intéressant de voir aujourdhui au grand jour, sur scène, ladaptation dun film Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
La belle histoire
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Mon étrange... Coré (Béatrice Dalle), jeune femme, profite de toutes les opportunités pour aller vaquer au bord de lautoroute. Elle est comme la mante religieuse : elle offre gracieusement ses atouts charnels aux hommes pour les déchiqueter sauvagement par la suite. Shane (Vincent Gallo) sest marié depuis peu. Il semble vivre avec sa jeune épouse des instants délectables dans un avion qui les emmène à Paris pour leur lune de miel. Le film nous apprend que tous deux souffrent du même «mal» . En effet, Shane finira par dévorer une jeune femme travaillant dans lhôtel. Ce qui est intéressant cest linterpénétration des deux situations : Coré est atteinte de cannibalisme tendu aux hommes, alors que celui de Shane seffectue à lencontre des femmes. Le cannibalisme nétait-il pas la forme sublimée du vu passionnel de saisir lautre ? La notion de la possession reste très inscrite dans le récit. Mais la femme est un mystère intangible pour lhomme sage tout comme il doit lêtre réciproquement pour la femme ? Ce qui pour Coré résulte de lenfermement, représenté dailleurs par sa détention dans la maison, cest son avidité de comprendre lautre, de le saisir, de le posséder, dans ce quil peut avoir dindicible. Il y a une récurrence dans le film quant à Coré et Shane, cest lidée de la prise circonscrite par le sexe. Il y a toujours l'image, aliénante, dêtre prise ou de prendre. Comme si lun et lautre refusaientlinconnu, lautre dans ce qui nest pas réellement tangible ! Ce refusdennivrement évoque la rigidité qui se transforme en impuissance. Cest pourquoi, Shane souffre de troubles sexuels comme Coré suggère une forme de frigidité. Ce qui les réunit cest une sorte d'egocentrisme quant à la sexualité. Ils ne peuvent jouir que seuls. Shane use de moyens solitaires pour atteindre lorgasme tout comme Coré y accède par l'incitation à la violence. Ils sont seuls dans leur jouissance. Ils refusent lautre dans ce quil peut être complémentaire dans la relation sexuelle. Lidée très nette qui se dégage du film cest celle du désir passionnel (invoqué inconsciemment par les deux personnages principaux) de comprendre lautre dans ce quil peut avoir de différent ! Par ailleurs, on peut sentir la notion légère dun mouvement, dun passage. La frontière que nous devrions, peut-être, nous interdire de transgresser lorsquon n'est plus sur notre terrain mais sur celui de lautre. D'ailleurs, on peut constater que dans leur quête inconsciente, les deux personnages deviennent lautre : Shane évoque limage de la femme dans celle quil donne : un individu calme, réservé, qui se métamorphose soudainement en «bête» de sexe. Un peu à limage de Mister Hyde. Mais ce nest que dans lesprit de posséder lautre quil peut être un homme. Coré agit de manière réciproque. Ce nest que par la provocation volontaire, lorsquelle appelle les hommes du regard, quelle peut être une femme. Claire Denis noublie pas de souligner un élément capital dans le film, cest celui de la science. Parallèlement à cette histoire nous avons des docteurs travaillant sur le corps humain, principalement sur le cerveau. Comme sils désiraient aussi saisir lâme humaine dans ce quelle peut avoir détrange ! Cest cet autre, létrange, au quotidien, qui est lélément fondamental, une sorte de trou dans le film dans lequel les deux personnages sanéantissent. Aussi, il y aurait un lien logique à tout cela, cest la mort de Coré provoquée par Shane. En effet, quoi de plus naturel pour celui qui refuse la différence que de vouloir en finir avec elle ! Cest parce quil refuse que la femme soit une énigme quelle est pour lui source de frustration. Il croit, «pauvre animal» sen délivrer par la mort Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
La douleur comme exutoire
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
|
La rupture Eddie (Josiane Balasko) et Patsy (Nathalie
Baye) sont deux quinquagénaires. Adhérentes
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
"l'essentiel"
Chaque individu est soumis au désir dont lobjet est la cristallisation. Il y a plus de 2000 ans un certain Platon en avait fait une large exposition ! Par ailleurs, lhomme ou la femme ne sont-ils pas lobjet sublimé du désir. Celui sexuel auquel lindividu ne peut échapper tant il contribue de manière essentielle à sa constitution. «Le cur est grand mais la chair est faible» La pratique sexuelle est inéluctable à lHomme. Tous les docteurs vous diront que son inexpérience contribue largement à toutes les névroses qui par glissements font émerger toutes les déviances sexuelles du monde : nécrophilie, zoophilie, pédophilie, scatophile, sadomasochisme etc... Allez voir Erika Kohut (Isabelle Huppert) dans le dernier film de Michael Haneke, La pianiste. Vous aurez une traduction, on vous rassure plus soft, plus aiguisée dune absence charnelle ! Ainsi, lHomme ne peut se soustraire de la pratique sexuelle qui est en fait un stade essentiel de son évolution, a contrario il sera voué à la divergence Par ailleurs, si elle ne peut être vécue par le biais dune indépendance elle ne pourra satteindre que par la dépendance, par conséquent, sous la forme dune dictature ! En outre, on constate «comme cest bizarre !» que beaucoup de religions se sont vivement acquitté depuis toujours de toute forme sexuelle ! Elles en font une condition mystérieuse redoutable dont elles seules souverainement se prétendent en connaître le mécanisme.Mais, je vous sens, nerveux, brûlant, sur le point dergoter : quel rapport ce court extrait pourrait avoir avec le film ?Eh bien cest que le film y est visiblement tendu ! Nous avons dans luvre de Michel Gondry (un Français !) tout un tas déléments qui le circonscrivent. Tout dabord, Nathan Bronfman (Tim Robbins), employé studieux, allant voir son Papa et sa Maman une fois la semaine, allégorie de lindividu socialement «normal.» Cependant, on constate que Nathan, élevé par des parents aux traits dun Ronald et dune Nancy Reagan passablement ineptes, reflètant lAmérique rigide et austère, souffre dun traumatisme infantile. Manichéen, visiblement très marqué par les bonnes manières lorsquil sagit de choisir lincontestable fourchette, quil essaie de transmettre à dinnocentes (mais que fait Brigitte Bardot) souris de laboratoire. Lila Jute ah ! (Patricia Arquette), couverte de poils, nous renvoie, semble-t-il, lessence même de la différence que peut être une femme pour l'homme ! Aussi, elle devient larchétype de la «femelle» captive du concept marital masculin, archaïque des années 60. Lorsque, notamment, elle a «vendu son âme à son mari», oubliant quelle pouvait être sujet ! Appliquée, elle patiente adorablement, pour son mari qui rentre de son travail, un livre à la main, assise dans un fauteuil, cest beau Gabrielle (Miranda Otto) Wouah aux reflets volontaires sataniques, semble être lantithèse de la femme modèle. Pourquoi ? Parce quelle est autonome, de plus, elle sadonne au sexe, elle ! Elle ne peut quentacher limage immaculée que peut être Lila. Puff (Rhys Ifans), qui devait être dans une vie antérieure "le chien de Gabrielle", exprime la trivialité la plus déconcertante. Surtout lorsquil se frotte inéluctablement à lonanisme, intrinsèque à chaque individu, sous le regard effaré de Lila. Par ailleurs, on note le tribunal, symbolisant lordre, élément important du film, puisquil contribue à sa bonne finalité. Puff sort en quelque sorte vainqueur de ses expériences sexuelles que le film attribue à lanimalité. Dailleurs, cest à cet effet que Nathan tente vainement de léduquer. Cest parce quil considère la pratique sexuelle rattachée à lanimal quil désire en écarter Puff. Mais comme nous le disions si, «le cur est grand la chair est faible.» Puff, nest pas stupide. Il prétend avoir droit, comme Gabrielle et Nathan ayant sous ses yeux fait lamour, «sa part de gâteau» dira-t-il au tribunal. Dailleurs, sil devient fourbe, cest quil saisit très vite que cest le seul moyen daccéder au plaisir charnel. Il semble, par ailleurs, assez malheureux de cette réalité quand on le voit une bouteille à la main jonchant les trottoirs bordés de prostituées. Il sent que lhomme proscrit la sexualité : celui qui désire latteindre devient lesclave du maître qui la condamne. Cest pourquoi, il revient à sa nature animale, aidé de Lila. Tout comme Puff elle ne veut plus être esclave de Nathan. Si lon étire davantage le film jusquà la synthèse, on peut imaginer que lautorité étatique actuelle, par lexhibition sexuelle quelle autorise, domestique toutes les couches prolétaires. Cest à la sueur de son front, esclave de son maître que lindividu accède à tous ses plaisirs
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
"On ne badine pas avec l'amour" Catherine Corsini nous montre dans son film que la vie peut savérer une vaste scène ! D'ailleurs ne l'est-elle pas ? Parce quelle accède au jeu, Nathalie (Emmanuelle Béart), comédienne, semble mieux vivre son existence que ne peut la vivre Louise (Pascale Buissières), son amie denfance, retrouvée dix ans plus tard. Mais Louise ne sadonne plus au théâtre; comme elles le faisaient ensemble adolescentes . Elle tient avec son conjoint un cabinet dentaire, alors que Nathalie est une actricereconnue. Dès lors on saisit rapidement que Nathalie est multiple dans ses attitudes. Elle joue alors que Louise ne joue pas lorsque quelle dit laimer depuis toujours. Louise narrive pas à saisir que la seule expérience homosexuelle à laquelle Nathalie ait consenti n'était en définitif quun jeu. Mais cest un comble que Nathalie puisse jouer ainsi avec les sentiments, elle devrait savoir qu«on ne badine pas avec lamour » En outre, on ne peut soustraire au film la dialectique du bourreau et de la victime, transperçant la toile pour nous atteindre parfois dans notre propre couple Lorsque Nathalie se refuse, Louise simagine peut-être abandonnée. Cest cet abandon qui laspire dailleurs à la position de victime, qui à son tour insuffle celle du bourreau ! «Elle ne maime plus donc elle mabandonne, pense-t-elle ?». On constate que plus Louise se soumet plus elle est prédestinée à lhumiliation de Nathalie. Elle, pleine dattentions à son égard : lui préparant le petit déjeuner avant daller aux répétitions de la pièce de Walter Amar (Jean-Pierre Kalfon) pour laquelle elle la aidée pour en être le personnage central. Aussi, la séquence où elle laide dans son jeu concernant une scène difficile. Finalement, on saperçoit quelle lui est totalement soumise, notamment, lorsquelle est ballottée par les indécisions de Nathalie. Aussi, lorsquelle lui demande de partir ou lorsquelle la gifle En outre, nous savons que ce type de relation est voué à la réciprocité, cest-à-dire, lorsque la victime désire se venger des humiliations quelle estime avoir subies. Cest un peu identique au film de Diane Kurys A la folie, interprété par Béatrice Dalle et Anne Parillaud. On retrouve dans le film à peu près la même structure névrotique des personnages : «Puisque mon amour ne peut tatteindre, tu devras souffrir comme je souffre de ne pas être aimée». Mais en vérité, et cest là peut-être le plus tragique, cest quil sagit toujours damour : « si mes sentiment ne peuvent aboutir, seule ma haine survivra à notre amour ! » Lélément commun, qui dans le film réunit Nathalie et Louise, est leur impuissance à définir réellement la part de jeu quil peut y avoir dans la vie. Louise souffre parce quelle est incapable dinscrire dans sa vie le jeu. Comme son expériencehomosexuelle, alors que Nathalie souffre probablement aussi que la vie ne puisse être un jeu. En dautres termes, nous avons Nathalie qui joue de trop et Louise qui ne joue pas assez ! Seulement, le film souvre à linjustice car Nathalie comédienne, rayonne dans le jeu dêtre une autre. Louise en est incapable. Son activité de chirurgienne prothésiste insuffle le pragmatisme, alors que celle de Nathalie offre une place très large à la légèreté.Comme nous lavons posé au début, il sagit de savoir si la vie est vraiment une vaste scène de théâtre ? Avons-nous recours au jeu ? Est-ce que nous nous dissimulons en toutes circonstances derrière plusieurs visages ? Est-ce que la vie est une scène vouée à la répétition, est-ce qu'elle une farce, est-ce que l'amour en est une ?
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Il était une fois... "Il était une fois, un homme, il sappelait Jerry Black (Jack Nicholson). Il était policier. Un soir, où il y a avait de la neige et où il faisait froid, il entre dans un bar. Quand il entre, cest pour lui une grande surprise. Tous ses amis lattendaient pour lui souhaiter une joyeuse retraite. Jack est heureux, il reçoit plein de cadeaux, dont un très gros qui lui fait vraiment plaisir : cest un voyage au Mexique pour aller pêcher le poisson. Jack adore pêcher. Souvent on pouvait le voir seul aller au bord des eaux glacées des environs de Reno, entouré des montagnes et des forêts, pêcher le saumon. Pendant la soirée ily a une catastrophe. Une terrible nouvelle. Jack apprend de ses collègues de travail quon a retrouvé une petite fille assassinée, dans la neige, habillée dune robe rouge. Jack se doit daller apprendre la terrible nouvelle aux parents de la petite fille qui étaient éleveurs de dinde. Il prend beaucoup de courage avant dentrer dans la grange. Mais Jack est courageux, il est policier. La nouvelle entendue, la maman fond en larmes, aussi, le papa de la petite fille. Ils sont tous les deux très tristes. Sous les pleurs douloureux de la mère, Jack finit par accepter la promesse quelle lui demande : retrouver le coupable de la chose horrible quon a faite à sa petite fille. Jack jure devant le crucifix quil retrouvera le fautif. Il engage avec sa promesse le salut de son âme. Pour son bonheur à tout jamais dans le ciel il fallait maintenant que Jack retrouve coûte que coûte le coupable du crime de la petite fille. Un petit garçon qui était passé par-là, par hasard, avait vu un homme proche de la forêt. A lendroit où la petite fille avait été retrouvée par les policiers. Il a très peur. Mais il finit par parler à la police. Lhomme est identifié et fait prisonnier par Jack et ses amis. Puis, lhomme que tout le monde imagine être le coupable du meurtre de la petite fille, se donne la mort dans le commissariat de police. Jack ne croit pas que lhomme qui sest donné la mort sous ses yeux soit le vrai coupable. Alors, il part dans la forêt et les montagnes, survolées de grands oiseaux migrateurs, pour chercher le vrai meurtrier. Il la promis. Il doit le trouver sinon son âme nira pas au paradis. Seul dans la forêt il cherche, cherche et cherche encore sans jamais trouver. Finalement, il comprend quil ny a pas de coupable mais quil n'y a que des victimes, alors, il devient fou " |
Cest un peu sous cet angle quon pourrait parler du film de Sean Penn. Pourquoi ? Parce que tous les éléments du film y participent ! Tout dabord, il faut souligner que Sean Penn, bad boy du cinéma américain, aux allures rock nroll, dissimulant, nous en sommes sûr, une grande sensibilité, sattaque à un sujet très explosif : le crime denfant. Il avait déjà mis les doigts à la poudrière lors de son précédent film, The Crossing Guard, accompagné de son complice de toujours, Jack Nichloson. Il faut bien dire que cest un sujet épineux. Y participer cest un peu se faire lavocat du diable comme avait pu le faire Fritz Lang, réalisateur germano- américain, lorsquil avait fait M le maudit (1931). Sean Penn, réalisateur de The pledge, a su merveilleusement sublimer le sujet du film. Principalement lorsquil arrive, aidé du style, à lintégrer au conte. Une histoire quon raconterait aux enfants avant de sendormir. Lassassin éventuel est représenté dans le dessin de la petite fille, établi avant quelle ne soit assassinée dans la forêt. Il est à limage dun géant habillé en noir. Il ressemble à un porc-épic. Il est dessiné à côté darbres élevés, près dune grande voiture noire. Le dessin est en quelque sorte la pièce maîtresse, énigmatique, autour duquel le film semble avoir été construit. De plus, les montagnes, les lacs, la neige, le froid, les oiseaux, sont des éléments qui insufflent au film une grande part détrangeté et de féerie importantes dans tous les contes. Aussi, la forêt est un élément qui appuie lidée du mystère et de la perdition. La robe rouge, les petits porcs-épics achetés par Jack ; le bonhomme de neige fait par la fille de Lori (Robin Wright Penn) sont des objets quil est facile dintégrer aux histoires. Cest pourquoi, tout le film est traité sous une forme de conte Une histoire quon raconterait aux enfantsavant de sendormir. Dailleurs, il est important de rappeler que le film découle dun roman La promesse de Friedrich Dürrenmatt. Cette construction, où latrocité semble alors se liquider plus facilement, a été probablement pour Sean Penn le moyen pour évoquer ce terrible sujet qui tous nous rattache. Elle y contribue davantage lorsque finalement on saperçoit quil ny pas de coupable mais quil ny a que des victimes ! Des victimes innocentes ! Le géant, habillé en noir, reste invisible. Jack dans son avidité de trouver le coupable parce quil y a engagé le salut de son âme finit par tout perdre : sa femme Lori et sa petite fille. Il finit ivre, seul et abandonné, dans sa quête impossible...
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Des gens très sympathiques. On peut constater que tous les personnages tentent dacquérir une valeur aux yeux de leurs camarades. Hé, cest normal ! On note le jeune mécano aux doigts de fée. Lacolyte de Dominic, Jhonny Trap (Rick Yune), sexprimant au cours dune soirée terriblement seul à la guitare. La petite copine de Dominic, Letty (Michelle Rodriguez), la rebelle de Girl Fight Tous sont avides de revendications. Mais ce nest que par leurs actions rocambolesques et leurs voitures de sport «boostées», aux couleurs exubérantes, quils existent. Le problème, qui est celui de lagrande bourgeoisie, cest que la valeur de lindividu nest véhiculée que par les choses. Il ny a que la voiture, ses performances et tout ce qui sy rattache, compris comme valeur. On remarque très bien cela au début du film. Lorsque Brian o Conner introduit pour la première fois le gang Toretto. Le «mâle» victorieux, le plus rapide, héritera de la femme (on nose pas dire la femelle) la plus belle. Et peut-être même de deux ! Dailleurs, si la valeur de lhomme nest régie que par la voiture, celle de la femme nest éclairée que par son physique. Dans le gang Toretto on constate qu'il ny a pas de place pour les «moches» ! De cette construction allégorique, la femme émerge comme objet purement sexuel. Il est simple de percevoir, Mia (Jordanna Brewster), petite sur de Dominic Toretto, comme une simple et très charmante jeune femme mais manifestement assez superficielle. Dans ce paysage très porté sur lobjet, il se dégage Brian, jeune flic, interprété par Paul Walker (il est chargé dintégrer la bande) et Dominic (Vin Diesel), chef du groupe Toretto. On les sent si loin et très proches. Parce quils représentent peut-être lopposition sociale. Toutefois, seuls le courage et la tolérance semblent les réunir. Le courage lorsquils bondissent ensemble au-dessus de la voie de chemin de fer. La tolérance concernant la différence quand Dominic doute de lidentité de Brian. Dailleurs, on imagine quil sait quils savent respectueusement tous les deux ce quils sont, ce quils sont dans le monde Mais cette partie est une partie hélas minuscule cachée de liceberg construit principalement autour dautomobiles vrombissantes. Cest un peu lhistoire du Lieutenant Hanna et de Neil Mc Cauley, dans Heat (95) de Michael Mann. Sans les voitures
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Sexe et pouvoir. Le film évoque un clivage une séparation quand nous avons dun côté, lidée de la répression liée au pouvoir, véhiculée essentiellement par le jeune Joseph Laurent (Jérémie Rénier) et ses camarades, menant la lutte contre une société qui semble les affliger. Puis Jacques Laurent (Jean-Pierre Léaud) son père pornographe quil avait quitté quelques années auparavant et quil retrouve. Cette dualité nous fait découvrir toute la partie cachée où souvre la « substantifique moelle » du film : le porno, ce quil représentait et ce quil est devenu aujourdhui En 67, Jacques Laurent, né à Lyon, issu dune famille bourgeoise, monte à Paris où il y fait des rencontres. Très vite il fait son premier film pornographique il devient pornographe. Après une quinzaine dannées dinactivité il accepte pour des raisons financières de tourner un nouveau film. Lors de linterview menée, par la journaliste (Catherine Mouchet), Jacques explique que la pornographie à son début, dans les années 70, invoquait plus lidée dune liberté, la liberté sexuelle, que celle du pouvoir. Faire de la pornographie nimpliquait pas obligatoirement un étalage sexuel (comme on peut le constater aujourdhui) il était « acte politique », déclare Jacques. Un acte par lequel lindividu revendiquait un droit sur sa personne, sur son plaisir sexuel que lautorité ecclésiastique, les gens bien pensant de la bourgeoisie ne cessaient ne condamner. Faire de la pornographie était sexuellement un moyen de transmette aux gens leurs capacités à saffirmer en tant quindividus libres et indépendants. Ainsi, la pornographie insufflait davantage la liberté que le pouvoir. Car aujourdhui, la pornographie nest plus guidée par cette doctrine. Elle doit répondre à des obligations purement commerciales. Doù la nécessité de toute une stylistique (gros plan, coït, fellation, sodomie) qui sont des réponses à une demande. De plus, il est simple de constater à quel point la pornographie daujourdhui induit limage très forte de la domination de lhomme sur la femme. Cest en cela, quelle nest plus lélément dune liberté mais de la domination, aussi parce quelle est liée à des enjeux essentiellement économiques. Dailleurs, on sent Jacques réellement fatigué de tout ce changement. « jen ai marre, jsuis à bout, jen peux plus » dit-il un soir à Jeanne (Dominique Blanc), sa femme. Jacques est désenchanté de ce quil découvre de la pornographie daujourdhui. Elle résonne comme un requiem de ce quelle pouvait être. Il prend conscience quil est totalement à côté de la plaque. Quil est en la matière complètement Has been ! Jacques en est encore à limportance du scénario. Il est soucieux de la lumière. Ce quelle peut animer dans limage et sur le corps dOvidie « jétais pas belle aujourdhui », « cest pas de ta faute la lumière nest pas belle ici » expliquera-t-il. Contre tout ce qui est superficiel, il a le souci de la profondeur. Par exemple quand il demande à Ovidie denlever le verni quelle porte aux doigts. En outre, on le sent passionné lorsquil essaie de faire paraître à son Producteur loriginalité que pourrait être la fin du film : un accouchement. Il y a une scène qui résume très bien tout le décalage de Jacques face à la profession : quand il essaie de partager cet engouement final lorsque tout à coup le producteur, agacé, dirige toute la scène Si la pornographie de nos jours, est liée davantage au pouvoir, doit-elle le rester ? Comment insuffler à la pornographie ce quelle semble avoir perdu ?
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Le lait de la tendresse Humaine "New Birth" Christelle (Maryline Canto) vit avec Laurent (Patrick Bruel). Ils ont deux enfants, Remi et Cédric, et un troisième, une fille, Sandrine, qui visiblement fait émerger chez la mère une angoisse telle quelle la quitte un matin pour aller se réfugier chez les voisins Claire (Dominique Blanc) et Serge (Sergi Lopez). Le film fait apparaître lidée de la naissance sous toutes ses formes : leau de la baignoire où elle baigne Sandrine, son bébé. Cette eau qui déborde de la salle de bain et qui nous suggère le liquide amniotique. Cette place quelle quitte un matin abandonnant son nouveau-né. La naissance ou plutôt la renaissance dun amour oublié pour les personnages de Babette et Jean-Claude quinterprètent Yolande Moreau et Olivier Gourmet. Cette intrusion de Christelle, ouvre le renforcement de lamour de Claire et Serge. Aussi, celui retrouvé lorsquelle regagne lappartement, son mari et ses enfants. De plus, on constate que sa fuite aide à clarifier un rapport qui serait de lordre familial, jusquici éludé par Laurent. Tout comme elle y participe dans la relation de Claire avec son ex le docteur Cafarelli (Claude Brasseur). En dautres termes, cette naissance abandonnée n'est pas néfaste aux personnages. Elle fait émerger des conséquences qui aident les protagonistes dans leurs difficultés quotidiennes jusqu'ici figées. Cest elle qui est le noyau central de tout le film. De plus, Dominique Cabrera, auteur de Lautre coté de la mer (95), Nadia et les hippopotames (99), nous exprime ce que la naissance dun bébé peut avoir de détonnant dans la vie dun couple. «Ou peut-être dans la vie tout court ». Aussi, la réalisatrice tente de saisir ce que la mère peut traverser comme angoisse dêtre une maman. Ce que nous pouvons appeler le Baby blues Cependant, la question quon se pose cest pourquoi na-t-elle pas vécu cette crise lors des deux naissances précédentes ? Parce que les éléments du film supposent quil sagit de la première fois ! Cet enfant, Sandrine, cest une fille. Elle est le reflet de Christelle, de la femme quelle sera dans le monde. Sa naissance implique la perte. Mais qui serait beaucoup plus grande dans la mesure où il sagit de sa moitié. Une partie de son identité de femme qui lui échappe, et quelle ne retrouvera plus jamais... Dailleurs, on constate Christelle tout au long du film prise dans un potage pas possible. Elle semble ne plus avoir de repères. Parce que, cette dernière naissance implique lidée quelle aurait désormais tout perdu de ce quelle a offert dans la naissance de ses trois enfants. Cette fille, cest le dernier maillon qui la reliait à elle-même et par glissement au monde. Elle est seule désormais. Cette solitude, elle la vit comme une chute. Elle tombe de ne plus être parce quelle a tout donné Sa peur, cest celle dune découverte : son corps nouveau, quelle tente de réintégrer, vidé de tout ce quelle a perdu
Réagir à la critique: Conte2@caramail.comConte2@caramail.com |
Cest écrit sur mes lèvres Elle sappelle Carla Bhem, elle travaille à la Sédim, une entreprise immobilière. Carla semble enfermée dans un mutisme : elle ne dit rien quand ses assistants renversent du café sur ses dossiers ni même quand ce sont les coursiers. Elle nose pas dire grand-chose lorsque Monsieur Keller, un collègue, sacquitte régulièrement, comme les autres, de tout son travail pour aller semble-t-il sen glorifier par la suite au patron de la boîte. En vérité, cest parce quelle estmalentendante et quelle souffre sûrement dun complexe dinfériorité quelle reste muette à la vie comme au travail. On se souvient de sa crainte, résultat de son évanouissement quand son patron lappelle dans son bureau. Elle lui dira « vous voulez me remplacer» croyant quil voulait la licencier. Dans sa vie on la devine terriblement seule. On saisit que lannonce quelle passe à lANPE pour se faire aider dans son travail, ressemble plus à celle que pourrait faire une jeune femme dans une agence matrimoniale. Elle dit vouloir, « un homme 25 ans plutôt gentil, avec des belles mains ». Lorsquelle prend son train pour aller à son travail elle ne voit que des gens qui saiment. Le film souvre à linjustice, on sait quelle peut lire sur les lèvres des autres, ceux qui se prennent la main et quelle ne peut atteindre que du bout des lèvres. A la cantine ce sont des magazines, des photos damour, quelle survole et quelle ne vit pas. On la sent terrifiée par lautre, par lidée dune relation « cest compliqué la vie de couple» dira-t-elle à son amie Annie, qui vient fréquemment squatter chez elle pour sadonner à ladultère. Très vite, on saisit que Carla cest la brave fille de lhistoire qui ne sait jamais refuser et qui prend tout sur elle. De plus, innocente, quand le jeune Paul Angeli, ancien de Fleury, embauché par elle dans lentreprise, lui dit devoir 70000 francs à Marchand (Olivier Gourmet) : « si vous ne les avez pas quest-ce qui vont vous faire ? » Aussi, un brin frustrée sexuellement quand cette copine Annie, lui parle tout le temps sous ses regards gênés, de sa relation sulfureuse avec Richard « jpensais pas que ça existait le cul comme ça nêtre plus quun morceau de viande et dêtre souillée à ce point-là ». Pour tout cela, on sent Carla pas sûre delle, candide, frustrée. Un peu déconnectée avec la vie, au sens propre comme au sens figuré. Tourmentée par le monde. Dailleurs, on a la sensation que la société lui fait peur. Souvent, elle se coupe délibérément des autres lorsquelle débranche ses appareils auditifs. On se souvient de son rendez-vous dans la boîte, le Rubis. Aussi, du bébé dAnnie... De plus, lorsquon lui parle, elle ne saisit pas toujours la première fois. On imagine quelle aurait tendance à débrancher volontairement sa mécanique auditive afin de nêtre plus en contact avec les autres. Finalement, on saisit que le film raconte lhistoire dune jeune femme qui par un handicap semble complètement tronquée sur le plan affectif. Il y a quelques scènes qui traduisent bien son incapacité et son manque dassurance, ce sont celles où devant la glace elle se prête régulièrement à une sorte de rituel nue face au miroir. Visiblement dubitative devant son corps, humant la chemise ou le duvet du jeune Paul Angeli. Lorsqu'elle s'entraîne seule chez elle au rendez-vous avec lui à la boîte. Aussi, quand son amour pour lui nest véhiculé que par son aide à lui trouver un appartement ou à laider dans son travail. Pour cela, on comprend que Carla est une jeune femme avec laquelle il faut tout deviner, tout ce quelle dissimule dans sa tête. Dailleurs, il ne sait pas réellement ce quelle veut, le sait-elle elle-même ? Tous les faits et gestes quelle fait à lencontre du jeune Angeli évoquent lidée dun amour alambiqué, quil faudrait sans cesse décrypter et analyser sur ses lèvres. Il y a une scène qui résume assez bien cette idée où tout serait écrit sur la bouche de Carla. Cest la séquence où Paul, prisonnier de lappartement den face, lui dit ce quelle doit faire. Il y a là lidée très nette dun véritable orgasme. On ressort du film changé. On a le réflexe peut-être un peu puéril de comprendre à tout le moins de saisir un peu mieux, lamour de ces femmes timides et silencieuses.
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
« Jaime tes genoux ! » Très vite on constate que le lieutenant Melanie Ballard interprétée par Natascha Henstridge a de très beaux genoux et quon pourrait en parler des heures ! A lâge de 14 ans, elle se lance dans une carrière de mannequin. Depuis, cette jeune canadienne de lAlberta a fait beaucoup de chemin : elle a posé pour la couverture du magazine « Cosmopolitain » puis a fait quelques spots publicitaires pour Lady Stetson. Puis, elle incarne son premier grand rôle dans la Mutante (1995) de Roger Donaldson Le dernier film de John Carpenter Ghosts of mars se situe en lan 2176. Elle incarne un policier, le lieutenant Mélanie Ballard. Accompagnée de son équipe, composée principalement dHelena, interprétée par Pam Grier (la black plantureuse de Jackie Brown en 1997 de Quentin Tarantino) et du pétillant Jericho (Jason Statham), elle a un but : se rendre à Shining Canyon. Une ville minière proche de Chryse, capitale de la vallée sud de Mars, afin de transférer un détenu « Désolation Williams » (Ice Cube). Létat conflictuel de cette histoire est principalement mené par des visions fantomatiques que les habitants de la mine, horrifiés, vivent au quotidien. Ces esprits, omniprésents, les aliènent tant que les habitants sadonnent au sacrifice et à la mutilations des corps de tous les étrangers de la ville. Le film sapparente à une petite production américaine qui na visiblement pas coûté très cher puisque les effets spéciaux ne constituent pas lélément essentiel de luvre. Aussi, parce la ville minière, Shining Canyon, tout comme le maquillage des habitants littéralement ensorcelés par les esprits nexpriment pas une réalité exemplaire. Dentrée, on est partagé par lidée dun Alien ou dun Zombie dont le budget aurait été coupé en quatre ? Cependant, quand on finit (avec difficulté) par ne plus fixer du regard les genoux stupéfiants du Lieutenant Mélanie, il se dégage du film toute sa profondeur. Premièrement, lesprit ensorceleur, raison dactes sauvages des travailleurs de la mine, à lencontre des Terriens, nest quune excuse ! En vérité, ils coupent des têtes avant tout parce quils sont contre le colonialisme. Cest Helena Braddock qui le souligne «Ils sont comme ça parce quils se sentent menacés». On est très proche de limage des Indiens, jugés sauvages par le peuple américain qui ne cessaient de les coloniser. On ressort du film avec une idée fixe : foutez la paix aux Martiens ! Par ailleurs, le film exprime lidée très originale dune police moderne, constituée essentiellement de femmes aux formes sensuelles et plantureuses. Il est vrai, que si la police actuelle pouvait sidentifier au Lieutenant Ballard et à ses genoux, les arrestations seraient beaucoup moins musclées. Néanmoins, ce quil a de consternant cest quà aucun moment il n'est question de dialogue avec les mineurs ! John Carpenter nous dresse limage dune police qui nest régie que par les armes, la violence et lextasie. De plus, lesprit mercantile des Hommes semble-t-il infini reste très fort dans le film. En 2176, lhumanité ne semble pas faite, elle est encore régie apparemment par le gain. Finalement, on se retrouve un peu comme Taylor, (Charlton Heston, de Planet of alps, dirigée par Franklin J. Schaffner en 1967) effondré au pied de loeuvre de Bartholdi ! Enfin, on reste sensible au cinéma de Carpenter parce quil recèle un esprit juvénile, un brin subversif à lencontre du film «commercial» Hollywoodien. Aussi, parce que le film fait appel aux grands du cinéma. En effet, lattaque de la prison où toute léquipe sest réfugiée pour se protéger des antagonistes, semble sapparenter à celle de Rio Bravo de Howard Hawks Aussi, on noublie pas la modernité narrative que lauteur de Ghosts of mars utilise, très proche de celle de Welles. Lorsque le film souvre à sa fin et par des séquences successives on remonte à son début
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
« Victimes de la mode » Florence Quentin, collaboratrice dEtienne Chatiliez signe là comme une grande son premier long métrage sintitulant : Jai faim. Ce quil y a de singulier dans le film cest lidée malheureusement dactualité qui ne cesse de safficher : la femme soumise à lexigence physique aliénante dune société essentiellement phallocrate ! Mais la femme nest-elle pas de nos jours indépendante. Tendue à lexpression quant à ses choix, ses désirs, son physique ? Beaucoup dhommes passablement archaïques sauront se reconnaître dans le film ! Lily (Catherine Jacob), Arlette et Corinne, deux grandes copines (Michèle Laroque, Isabelle Candelier) sous le joug du pèse-personne, échappent à cette liberté. Il est simple de deviner que si elles sentretiennent cest avant tout pour autrui. Cest pourquoi, on les sent tout au long du film obsédées par le regard de lautre. Dailleurs, cest au travers de ce regard quelles saliènent pour tomber dans une sorte de dépendance totale où elles nexistent plus, puisquelles vivent plus pour les autres que pour elles-mêmes. On remarque quil y a lidée dune perte, à tout le moins, dun débordement très fort quand elles se vengent de cette jeune et charmante publicitaire, Anaïs, (Alexandra Martines). Ce quil y a de significatif dans leur démarche cest quelles se vengent plus du reflet que cette femme leur renvoie que pour sauvegarder le couple de Lily. En dautres termes, cest à travers le regard dAnaïs quelles se découvrent finalement imparfaites. Cest pourquoi, elles estiment légitimes leurs actions vengeresses. Par ailleurs, il est vrai que les gloussements quelles poussent, évoquant la dernière méthode amaigrissante ou leurs innocences aveugles, appuient davantage limmaturité des personnages. On sourit à la vue de Arlette envoûtée par ses repas concombre, carotte et choux fleurs ou quand Lily se rend chez ce diététiciengrosse comme «une baleine». On note quil noublie pas de lui soustraire un maximum démerger argent, des livres quil lui vend ! Tout comme le salon de coiffure pas très net chez lequel elle se rend accompagnée de sa copine. Cette hantise du corps les fait toutes comme des objets purement sexuels soumises aux hommes et Aussi, on à leurs convoitises. Dailleurs, Lily est obéissante à son copain, Barnabé (Yvan le Bolloch). constate que Corinne est dcaprices sexuels écidément seule, enfermée et promise semble-t-il aux aléas du célibat. Enfin, Arlette évoque limage de la femme captive des des hommes, principalement quand on la dCorinne parle dAnaïs : écouvre un matin menottée au lit. La dépendance du regard suggère celle financière notamment quand «dépendance monétaire des cest une ruine pour un mec une fille comme ça.» On en déduit chez elle lidée très fort dune servitude quant à lexigence physique et la hommespar sarracher de tout ce . On finit par saisir que ces trois jeunes ravissantes femmes ont essentiellement faim de liberté et dindépendance ! C'est Lily qui finit systfois de la viande Par ème dirigeant. Spécialement quand sortie du restaurant elle dit à son kinésithérapeute (Samuel Labarthe) amoureux avoir repris plusieurs ailleurs, le film est en quelque sorte un hymne que la seule qui nest à la jeunesse lorsquil insuffle lidée de la femme moderne. Notamment quand on prend conscience jamais vBarnabé. Aperçue dans éritablement enfermée dans cette société dominante reste et demeure la très jeune Yolande (Garance Clavel) totalement opposée à Chacun cherche son chat (1995) de Cédric Klapisch avec Zinedine Soualem il semble souvrir à elle de prochains rendez-vous.
Retour au sommaire |
Quand tu tombes de haut Le film nous raconte lhistoire de Ghislain Lambert, coureur cycliste belge des années 70 dont toute la Belgique se souviendra. Même sil ne fut pas léquivalent dun Fausto Coppi (deux fois vainqueur du tour de France et cinq fois du tour dItalie) ou dEddy Merckx, titulaire dun remarquable palmarès (Champion du monde professionnel en 67 et 74, cinq fois vainqueur du tour de France) Ghislain, cycliste occulte et marginal, restera gravé dans les mémoires. Cest Benoît Poelvoorde que Philippe Harel choisit pour interpréter ce coureur zélé ainsi quun frère, Claude Lambert (José Garcia). Ils vivent chez leurs parents dans une ferme à la campagne avec Denis (Sacha Bourdo) , un ami taciturne visiblement un peu attardé qui deviendra le masseur de Ghislain. Depuis toujours, il sémane de Lambert un rêve : celui dêtre à laffiche des plus grands du monde du vélo. Dailleurs, quand il le peut ce coureur amateur sadonne assidûment avec beaucoup defforts sur son vélo de course. Par hasard, un matin quil rentre de son entraînement quotidien, il rencontre Maurice Focodel (Daniel Ceccaldi) entraîneur de léquipe «Magicrème». Cest avec lui quil connaîtra ses premières victoires de petites courses de village. Sa femme, ainsi que son coéquipier Riccardo Fortuna (Emmanuel Quatra) . Aux premières images du film, rythmées par le commentaire dAntoine De Caunes, il se dégage lidée très forte du rêve. En effet, on saisit que léchappée à laquelle fait allusion Antoine fait appel en quelque sorte à la sortie dont tous les individus rêvent. Dailleurs, il est vrai que le vélo ouvre, par ses éléments comme la course, leffort, la persévérance et la victoire attachée un peu au narcissisme, le chemin auquel aspire tout individu noyé dans lanonymat. Cest pourquoi, Ghislain Lambert, sans études, aux allures ordinaires souhaite éblouir son entourage sous leffet dune victoire. Pourtant, Ghislain tombe de haut quand il prend conscience que le monde du vélo na rien d'extraordinaire, quil est lié aussi aux rapports de force et à la hiérarchie. Sur une petite route de campagne, il confira à Riccardo passablement résigné, ses incompréhensions quant à la course dun coéquipier dont il considère la victoire injuste. Aussi, Ghislain finit par se soumettre, silencieux sur des méthodes pas très orthodoxes quand il sagit de gagner des courses. On le retrouve sur un petit marché de campagne, fatigué, désenchanté, le visage vieilli. Pour jouir dun peu de prestige supplémentaire il ira se vendre sur une chaîne de télé passablement minable. Ghislain reflète la défaite amère dun homme qui tombe de haut, désillusionné, un peu à limage que décrivait Daniel Balavoine lorsquil interprétait «Le chanteur.»
Retour au sommaire |
Le sortilège du scorpion de jade. Lamour sans rien autour On connaît de Woody Allen son engouement très fort pour la psychologie, toutefois, dans son dernier film il évoque surtout lhypnose. Dès lors, onpense peut-être que lauteur la sacrifiée en faveur dune pratique éricksonienne ? Mais, finalement on saperçoit quil sagit toujours de psychologie dont lhypnose est lélément fondateur. Betty Ann Fitzgerald (Helen Hunt) est embauchée dans la société dassurances new-yorkaise «North Coast», dirigée par Chris Magruder (Dan Aykroyd), pour y effectuer le «ménage». Cependant, cest par la suite quon discerne les réelles raisons pour lesquelles Chris a fait venir cette charmante jeune femme, au regard espiègle, déjà vue aux côtés de Mel Gibson dans, Ce que veulent les femmes. A la «North Coast», jusquà ce jour, les arnaques à lassurance étaient clarifiées par C.W Briggs, aux allures nonchalantes, dun enquêteur déçu par une relation brisée. On remarque que Woody Allen opte pour un comportement très proche de celui de Humphrey Bogart, son idole, en détective désenchanté, habillé dun long manteau et coiffé dun chapeau de feutre. On devine que larrivée de Betty Ann est un danger pour sa position professionnelle, semble-t-il inébranlable. Cest pourquoi, il lui manifeste tout de suite beaucoup daversion. Mais Betty est une femme moderne, elle a compris quelle nétait pas objet mais sujet dans la société. Les hommes ne lui font pas peur, ils ne sont pas pour elle «les patrons» mais de futurs «maris», à tout le moins, des individus égaux. Dès lors, nous avons avec les deux protagonistes, un état conflictuel inévitable. A fortiori, pour C.W qui semble considérer les femmes telles des objets purement sexuels, quil va chercher, de manière ponctuelle, dit-on dans les bars de la grande ville. Comme par exemple, cette jeune femme, quil rencontre lors du premier vol, à leffigie sexuelle diabolique soulignée par Laura Kensington (Charlize Theron). Par ailleurs, au cours dune soirée danniversaire, par le biais dun jeu hypnotique, dirigé par Voltan (David Ogden Stiers), un grand magicien, lamour quon croyait impossible entre C. W et Betty devient réalité. Toutefois, cette passion amoureuse ne peut émerger que lorsque lun ou lautre est sous leffet de la transe hypnotique, scellée par des mots qui sont en quelque sorte des clés dans lesprit de nos deux personnages. En fait, Voltan utilise ces mots «magiques» afin de mettre sous hypnose donc dans linconscience, nos deux protagonistes pour les diriger à commettre des vols. C.W ne comprend pas lorsque Betty découvre les bijoux volés dans sa chambre, tout comme elle ne croit pas au désir sulfureux quelle lui aurait susurré durant sa perte de conscience. En premier lieu, il se dégage du film que lappareil psychologique, véhiculé par le magicien Voltan, en hypnotiseur escroc, serait en fait lélément dune domination. Parce que cest par lintermédiaire de mots dont lui seul connaît le secret quil arrive à les manipuler. Mais cette souveraineté se désagrège, pour littéralement tomber lorsque psychologiquement désarmée, Betty Ann répond favorablement à la déclaration amoureuse et courageuse de C.W Briggs. Finalement, on prend conscience quil y a en chacun de nous un potentiel damour qui sommeille, enfoui, terré, peut-être à jamais, dans linconscient et qui pourrait sémanciper sous leffet de mots clé à notre esprit
Retour au sommaire |
La fin du capitalisme Tanguy Guetz (Eric Berger) est un jeune homme de 28 ans, éternel étudiant, qui vit encore chez ses parents. On semble comprendre que la thèse de chinois quil termine, après normale Sup, une agrégation de philo, de japonais, savère être en quelque sorte un stratagème pour rester une année supplémentaire, chez Edith et Paul, ses parents, quincarnent Sabine Azéma et André Dussollier. Peut-être a-t-il peur de se lancer dans la vie active ? Se venger de parents terribles, ou encore reste-t-il frappé des paroles maternelles entendues lorsquil nétait encore quun bébé : « Tanguy, si tu veux tu pourras rester à la maison toute ta vie », disait-elle. Tout semble parfaitement réglé chez les Guetz ! Les petits déjeuners de Tanguy, accompagné dune nouvelle copine, sous lil familier de Edith et de Paul, sont une tradition. Les repas au restaurant avec maman Andrée (Hélène Duc), tout comme les soirées ponctuées des cris damour que Tanguy arrache à une nouvelle maîtresse, sont des habitudes dont tout le monde semble tirer une forme de satisfaction. Jusquau soir où la coupe est pleine ! Edith craque Appuyée par son mari, désormais, ils sefforceront ensemble de gâcher la vie de Tanguy afin quil quitte le nid familial. Parallèlement aux écrits de François De Singly, sociologue, on constate que le film souvre sensiblement à lactualité sociale. En effet, on voit que les jeunes actuels, pour des raisons quil souligne, essentiellement, économiques, restent de plus en plus tard chez leurs parents, parfois jusquà 30 ans et plus Mais, le film semble particulièrement sinscrire dans un contexte politico-économique parce que Etienne Chatiliez évoque, dans ce dernier opus, la famille. Nous savons combien elle est importante pour lEtat quant à léconomie et lautorité, valeurs, quelle transmet, par son intermédiaire, aux générations, pour le bien-être de la communauté. En vérité, lidée centrale du film semble exprimer une chute, celle du capitalisme. En effet, la famille Guetz, évoque les signes de la bourgeoisie, à tout le moins, elle nest pas prolétaire ! Leur appartement, proche de lhôtel du Louvre semble immense. On remarque que la maman noffre pas ses aptitudes professionnelles aux plus pauvres. De plus, André a fréquenté les meilleures écoles comme polytechnique. Ils ne semblent pas avoir de problème financier car en effet, il nest pas permis à tout le monde de payer un aller simple pour Pékin 34000 francs Aussi, lattitude, les habits comme la toilette de la grand-mère, reflètent lopulence. Il est simple de remarquer que maman Andrée semble financièrement très à laise ! Toutefois, comme lancienne morale familiale bourgeoise linsuffle, elle reste impatiente que ce «grand bébé» quitte la famille pour la faire prospérer mieux encore Cest pour cela quelle articule, peut-être, sévèrement le vu dune rupture familiale ! Elle sait que cette forme dacharnement que manifeste ce fils unique à rester dans sa famille la condamne à la sclérose. La chute émerge quand on sait lengouement que manifeste Tanguy pour la Chine, dont limage exprime celle du communisme. Mieux encore, quand il choisit pour femme une jeune Chinoise, rencontrée avec ses parents pas très loin de la pyramide du Louvre. Cest toute la famille bourgeoise qui est attaquée, qui tremble, quand elle devra se reconnaître et s'unir à celle de son jeune fils dont limage exprime une sorte de désillusion
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Exercice de style Milo Thatch, visage juvénile, le regard pétillant, est un jeune savant explorateur. Terré dans une modeste demeure, il poursuit les travaux inachevés de son grand-père concernant la recherche de lAtlantide. Cette île fabuleuse qui selon Platon aurait existé, environ 9000 ans auparavant, au-delà des colonnes dHercule dans lOcéan Atlantique. Sous leffet, dun terrible cataclysme, elle aurait disparu pour former sous la mer un continent relié par un passage secret. Rappelons que la légende fut source de grande inspiration littéraire pour plusieurs auteurs tels que Pierre Benoît, romancier français, ( lAtlantide, grand prix du roman de lAcadémie française en 1919), Jacinto Verdaguer, poète espagnol ( lAtlantide en 1877) ou encore pour lhomme détat, Francis Bacon Milo Thatch, est seul à pouvoir lire le mystérieux manuscrit, révélant lemplacement de lîle, que lui remet un millionnaire excentrique, Preston B. Whitmore, jadis ami de son grand-père. Aidé de sa fortune, il sembarque avec une équipe dexplorateurs pour un grand voyage commandé par le capitaine Rourke On peut soulever du film de Gary Trousdale et Kirk Wise écrit par Tab Murphy, deux éléments : Premièrement, le travail précieux du scénario et des personnages ainsi quun engouement très fort pour le «melting pot». Thème central du cinéma américain, controversé, par Spike Lee lorsquil fit Do the right thing (1989), incarnant Mookie, avec Danny Aiello sous le personnage de Sal. En effet, on constate que lhistoire de ce dernier Disney, évolue sans cesse parce que les personnages ont chacun une identité particulière et quils sont évolutifs. Cette transformation de lhistoire contribue énormément à toute une dynamique. Il semble que les personnages soient travaillés selon les écrits de Linda Seger. Scénariste, qui a beaucoup contribué dans ce domaine, où les personnages ont chacun une particularité et quils sont régis selon trois critères essentiels : la motivation, laction et le but, le tout dynamisé par le conflit ! Dailleurs, il est simple de noter que les personnages néchappent pas réellement à cette règle : Milo Thatch, est à limage dun jeune vivifiant intellectuel, alors que Vincenzo, dynamiteur de léquipe, exprime un visage taciturne. Aussi, Gaétan, la taupe, en géologue, passablement, dégoûtant, un peu fou, guidé par son avidité de creuser des trous partout où il se trouve. Le docteur, Amadou, larchétype du « gentil, archétype critiqué dailleurs plus dune fois par Spike Lee. La Princesse Kida, invoque la sagblack»esse. Tous dirigés par le capitaine Rourke aux allures dun Reagan, austère, symbole de lAmérique ancienne. Tous se rattachent à un univers particulier parce quils sont différents les uns des autres. Cette différence entraîne inéluctablement des états conflictuels qui dynamisent toute lhistoire. Aussi, la motivation comme le but changent au fur et à mesure quon avance dans le film : le projet de Milo est compromis par les adversaires de son grand-père. On devine son départ difficile. Le livre de lAtlantide est censé être en Irlande, mais il est, en vérité, détenu par Whitmore. On imagine le vaisseau sur lequel ils sembarquent, éternel à lhistoire, mais, non, il disparaît rapidement par lattaque du Léviathan, gardien de lAtlantide. Les vaisseaux volants de lîle mystérieuse, sont laissés dans lhistoire pour être repris plus tard. Aussi, on croyait léquipe infaillible, mais on tombe de haut lorsquon apprend la véritable identité du capitaine et les motivations réelles de toute léquipe Toutes les scènes sont travaillées de manière à ce quil y ait un déséquilibre constant pour tendre alors à un nouvel objectif. Le «melting pot», comme nous lavons évoqué, semble très présent dans le film. Il y a un engouement pour le brassage des cultures. Il y a Milo, un anglais, Gaétan, en géologue français, le dynamiteur est turc, Le Docteur en afro-américain, la jeune mécano est espagnole, le capitaine semble personnifier lAmérique abrupte dautrefois, la princesse vient dun autre monde Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Hors sujet ? Lidée directrice de ce site est de ne pas juger, ce que nous nous efforçons de faire dans notre travail. Aussi, comme beaucoup dautres, il nous serait simple de nous acharner sur le film de Yvan Attal. Mais comme lexige notre éthique nous essaierons de dégager du film une ligne directrice. Aussi, délaguer, ce que nous pensons être néfaste, à tout le moins, inutile, dans cette première réalisation de lauteur. Je me revois à luniversité lorsque nous parlions accompagnés de Denis Guedz, du scénario. Ses mots me reviennent encore à mes oreilles : «on fait une scène pour montrer quelque chose ! » disait-il. Nous parlions de La maman et la putain, réalisé et écrit par Jean Eustache. Il tentait de nous saisir dans notre conscience, de nous souligner combien les protagonistes ne boivent, fument et baisent pas innocemment dans le film. En dehors de linterprétation particulièrement sublime parce que profonde de Françoise Lebrun, il semblait se dégager de cette uvre le refus de toute une jeune génération. Sils sont montrés dans les bars, ce nest pas pour remplir de limage mais bien pour manifester un ras le bol dune actualité sociale guidée par des valeurs passablement archaïques ! Sils baisent, fument et boivent cest dans la tentation de sexprimer, par ces éléments fondateurs, comme des individus libres et égaux. Il y a un sens dans lattitude de Alexandre (Jean-Pierre Léaud) à ne rien faire de sa vie. Tout comme dans celle de son ami, élément quon devine, subversif et néfaste à une génération austère, répondant à la question, « Quest-ce que tu fais demain à quatre heures ? », « Rien bien sûr. Pourquoi ? » Le but est ici dévoquer combien laction comme le texte ne sont pas un élément de pur «remplissage» mais bel et bien celui qui donne un sens à tout le film. Le problème dans celui de Yvan Attal, Ma femme est une actrice, cest que laction participe trop peu au film. La circoncision probable du fils de Nathalie (Noémie Lvosky),encore à létat de fécondité, et pour laquelle elle se querelle avec Vincent (Laurent Bateau), son mari, est l'élément de nombreuses scènes quon a du mal à inscrire dans le film. De plus, il y a des séquences comme des personnages qui disparaissent sans nous en laisser la raison Par exemple, celle où on voit Ophélie Winter, en vedette, accompagnée de son homme (Roschdy Zem) dont Yvan sera la victime physique Pourtant il y a une substance au film mais qui semble avoir été laissée en cours de route. Lidée fondatrice cest la jalousie, ou peut-être le vu passionnel, presque maladif de tous les hommes ? de comprendre lautre (la femme) pour mieux encore la posséder Yvan (Yvan Attal) écrit des critiques sportives pour une chaîne câblée alors que sa jeune femme, Charlotte (Charlotte Gainsbourg), «illumine» dans le métier dactrice. Un matin, dans un bar accompagné de sa sur Nathalie, un jeune homme, jaloux, lui met dans la tête l'impossibilité de vivre avec une actrice. Désormais, Yvan doute, il devient jaloux On le sent plus attentif, sefforçant de comprendre sa femme dans ses attitudes pour finalement mieux appréhender sa jalousie inéluctable à lencontre de John (Terence Stamp), comédien avec lequel travaille sa femme. L'idée fondatrice semble très proche de celle du film de Orson Welles Othello, adaptation de la pièce de William Shakespeare. Lorsque Iago (Michael Mac LIAMMOIR), le fourbe, inscrit, aidé dun mouchoir, dans la tête de Othello, général de la flotte vénitienne, la jalousie, son doute quant à la fidélité de sa jeune femme Desdémone interprétée par Suzanne Cloutier. Toutefois, si la jalousie comme le désir de comprendre lautre renferment le thème de cette première réalisation, les éléments stylistiques ne participent véritablement pas à cette directive. Parce quil y a de nombreuses scènes qui ne sont pas comprises comme essentielles à luvre. Pourtant, il y a des idées intéressantes comme celle où Yvan prend des cours de théâtre afin de sentir mieux encore la sensation du statut de comédien ainsi que pour mieux saisir le regard que pourraient lui renvoyer les autres Mais cette idée est délaissée en faveur dune ingérence pulsionnelle ou peut-être savère-t-elle élément dune jalousie quil renvoie à sa femme, sur le palier de la porte, lorsque quelle rentre dun tournage On peut noter que la jalousie savère en définitive un élément salvateur dans le couple, lorsquil permet de régénérer la relation victime du quotidien. Car finalement tout se termine pour le mieux... Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Born to be back. France Robert (Sandrine Kiberlain), jeune femme passionnée de course, vit chez ses parents dans une ferme en Champagne Pouilleuse. Les propos de Marie-Pierre Chénu (Caroline Baehr), jeune coiffeuse du village, interviewée par Luigi Primo (Sergio Castellitto), chargé lui-même par Pierre Lindien ( Jean-François Stévenin) de retrouver France, décrit la fugitive comme une jeune femme discrète, relativement fermée aux autres : « France, elle était amie avec personne sétait une coincée » explique-t-elle au détective. Après une première relation amoureuse, passionnelle, avec Eric Pacard (Samuel Le Bihan), « jeune séducteur du village », déchue, France quitte la Champagne Pouilleuse pour Roissy, Paris, Grenoble, Marseille, New York, dans léventualité daller à Gênes en Italie Demblée, on semble très loin de ce que nous insufflait Jean Renoir dans Une partie de campagne (1936), Nouvelle de Maupassant adaptée au cinéma. Lorsque le milieu champêtre intègrait inéluctablement aux personnages du récit la volupté et la joie de vivre.Mais France nest pas heureuse dans ce petit village de Champagne Pouilleuse. Notamment un jour, lors dune compétition, lorsquelle se voit tout à coup trahie par le jeune Eric Pacard accompagné alors dune autre jeune femme. Aussi, si plus tard, elle fait payer les hommes, pour sassurer, comme le soulignait dailleurs la réalisatrice Laetitia Masson, de la véracité de leurs sentiments, cest aussi, sans doute, pour reprendre ce que France Robert estime avoir laissé dans la relation. On se demande ce quelle désire réellement trouver en dehors du village quelle habitait, si ce nest linnocence et lenivrement dun premier amour. Dailleurs, si par la suite notre héroïne joint New York, nest-ce pas dans lespoir inconscient dy retrouver limage du jeune Pacard rêvant lui aussi daller y travailler ?Ce quil y a détonnant dans le film, cest cette volonté que peut avoir la jeune réalisatrice pour liquéfier la structure sociale des personnages ou de la rendre finalement futile. Tous les personnages émergent sur le plan social instables ou insatisfaits !Il est simple de constater, par exemple, chez France une réelle instabilité psychologique et même géographique. Aussi, le mariage de Marie-Pierre Chénu comme son travail ne font pas delle un individu réellement épanoui. On peut aussi constater cette insuffisance chez le détective et son ex femme (Mireille Perrier). Comme on peut le sentir aussi chez Pierre Lindien et chez cette femme quincarne Valérie Dreville mariée au personnage de Frédéric Pierrot. Le seul qui semble échapper à cette instabilité cest bien le jeune Pacard, marié à cette jeune femme Noire. On pense alors que léquilibre social est ailleurs, quil représente l inconnu Il y a chez France lidée véritable dune fuite physique, morale et même, comme nous lavons évoqué, géographique. Une inexorable course où leffet boomerang la rejette alors dans cet espace, celui de l échec. Dailleurs, toutes les histoires quelle connaît avec les hommes sont des fiascos. Il y a probablement chez France ce quon appelle le complexe de répétition. Lorsque la relation stigmatisée par la défaite, devient inlassablement un terrain dans lequel on espère en saisir davantage son sens Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Do the right thing Le dernier opus de Spielberg, Minority report, adapté du roman de Philip K. Dick semble mieux se révéler encore à la deuxième représentation. Une genèse qui saccorde par ailleurs un peu avec les films de Godard. Lorsquil faut, pour en saisir davantage le sens, les voir une fois pour limage et une nouvelle fois pour le son. Quoi quil en soit, il est inéluctable que Minority Report insuffle les événements tragiques que peuvent avoir connu récemment les Etats Unis dAmérique. En vérité, cest la première séquence, qui lors dun deuxième visionnage, offre aux spectateurs toute la substance de luvre. Notamment, les propos de cet homme marié, prenant sa femme en flagrant adultère. Lorsque précisément, déchu, il prend ses lunettes sous lil abattu de sa femme toute proche, accompagnée alors de son amant, « sans mes lunettes, je ny vois plus rien », explique-t-il. On comprend alors un des éléments centrifuge du film, lorsquil vous faut vous approcher encore plus près de lhistoire pour mieux la comprendre. Car sous leffet de sa myopie, cet homme naurait en définitive rien vu. Cest précisément lorsquil prend ses lunettes que toute sa vie bascule dans les affres dune réalité quil refuse. Mais il nous semble que lactuel président des Etats Unis dAmérique jouisse dune acuité parfaite. Il na donc pas la nécessité de prendre des lunettes pour voir létat géo-conflictuel dans lequel il a laissé ostensiblement glissé toute lAmérique ! Minority Report, cest aussi lhistoire de l'agent John Anderton( Tom Cruise) vivant essentiellement dans le passé alors quil vit dans une société tendue au futur. Ne peut-il émerger de tout cela un état équivoque inéluctable ? Anderton, jeune flic, travaille au département Precrime. Une unité quil a rejointe sous les conseils deLamar Burgess (Max von Sydow ), son dirigeant, après avoir perdu son fils, âgé de six ans, perte dont le jeune père se sent encore coupable. Un système juridictionnel, fondé en 2054 par Dr Iris Hineman ( Lois Smith), dans lequel Lamar veut emmêler le jeune policier, figure juvénile par excellence. Precrime, un système « moderne » dans la mesure ou vous pouvez voir, par lintermédiaire des visions des precogs, puis arrêter alors les meurtriers avant quils ne commettent leurs crimes. Mais le système, infaillible selon Lamar, semble faire lobjet dune vive controverse à Washington, cest pourquoi, Precrime se trouve sur un siège éjectable. Quand vint le jour où le jeune Anderton, terrifié,se voit lui-même tuer un dénommé Léo Crow (Mike Binder ). Poursuivi par un collègue,Ed Witwer(Colin Farrell),John Anderton doit alors fuir la ville, trouver une faille dans le système pour prouver son innocence. En outre, on note comment Spielberg a su merveilleusement retranscrire la société dualiste, imaginaire de lauteur Philip K.Dick. Une société qui ressemble beaucoup à la nôtre dans laquelle sont intégrés pareillement des individus socialement structurés puis les autres, les exclus du système. Tout cela régi par Precrime à leffigie de notre Mère la Justice. Nous saurons plus tard dans le film que cest malheureusement toujours « les gens den haut » qui jouissent entièrement des bienfaits de Precrime. On reste perplexe lorsque Anderton, embarrassé par la vision de son propre homicide coupe délibérément le système. Mais aussi lorsquil dissimule lobjet qui le compromet. On ne peut sempêcher de penser aux propos de Olivier Marchal, réalisateur de Gangsters, qui souffle à Madame la procureur, « la vérité nappartient à personne, elle se partage ». Il y a dans le film de Spielberg, un réel exercice de style, exclusivement visuel : ces images, visions des precogs, manipulées avec beaucoup daisance par Anderton, sur un écran invisible. Mais il y a ici à chercher dans ce que cette aisance fait apparaître aux spectateurs. Dans le film cette image, numérique, on la prend, on la tord, on la stoppe, on la fouille puis on la jette. Bref, on la presse pour en sortir lessentiel mais un essentiel seulement pour les employés de Precrime ! On pense encore à Godard lorsquil évoque son doute quant à la véracité dune image, «Ce nest pas un image juste, cest juste une image ! » expliquait-il. Alors, il est difficile de ne pas faire une extension avec les attentats qui ont secoué New York. Précisément, cette séquence, lorsque les Twins Towers sécroulent, une séquence aussi numérisée, malléable,dont on a pu par exemple étirer sa durée. Des images méticuleusement choisies qui ont fait le tour du monde, occultant ce que vous navez pas vu de toute cette histoire sordide. Aujourdhui, les Etats-Unis sont face à tout un passé, nous avons le nôtre, qui leur surgit au visage. Des histoire anciennes quils ne veulent pas voir et quils tentent de fuir, « anybody runs » explique amèrement Anderton à Fitcher « anybody runs »Pense-t-il, sans doute, que les Hommes ont peur daffronter leurs responsabilités ? Cest dailleurs, cette dimension, la volonté de ce jeune agent à faire face à un futur quil connaît déjà, qui le rend magnifique.Il sait quil va tuer Leo Crow mais choisira-t-il réellement de le faire ? Par ailleurs, iL aurait été intéressant de savoir si ce mari trompé, sachant quil allait tuer sa femme, laurait-il fait comme lavaient prévu les precogs?Les Etats Unis dAmériques sont aujourdhui face à leur futur, comme l'agent John Anderton dans le film, ils ont la possibilité de le changer ils le peuvent. Ils doivent le faire
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Un hymne à lAmour. La merveilleuse visite( 1974), est un des derniers films de Carné. Il sagit dun conte de Herbert George Wells adapté à lécran par lauteur lui-même mais aussi par Didier Decoin et Robert Valey, aidé de la musique de Allan Stivell. On peut tout de suite, sans doute, penser aux Visiteurs du soir, précisément lorsque le petit garçon amène Jean lAnge (Gilles Kohler) proche de la fontaine. En outre, ce qui est exact, cest que ce dernier film de Carné na pas été véritablement reçu par les critiques de la même manière. La merveilleuse visite fut lobjet dune vive controverse. En quelques lignes le sort en était jeté : il sagissait pour beaucoup, avant tout, dune uvre incomplète où ce jeune premier, Gilles kohler, était jugé au plus mauvais. Aujourdhui, excepté Gilles colpart (Revue du cinéma n°293) et Michel Ciment (Positif n°165), il est simple de lire sur le film quil nest pas, en quelque sorte, raisonnable ! Mais celles et ceux qui sont venus ergoter le film ont-ils réellement pris le temps daller découvrir lunivers de lauteur ? Il semble que les uvres du cinéaste, Marcel Carné, soufflent lidée où lAmour ne peut se vivre vraiment que dans linnocence. Il expose alors inéluctablement ses alliés au risible mais aussi à lidée dune chute probable. Cependant, pour lauteur, lamour n'est pas personnifié par un individu habillé de fanfreluches chantant avec emphase quelques divines harangues frivoles. Non ! Lamour est pour lauteur un terrain qui nécessite de laudace et du courage. Il faut sans doute se montrer courageux pour dire à quelquun quon laime. On reste admiratif et très ému devant le courage de Anne ( Marie Déa) dans Les Visiteurs du soir, poussée par ce diable, diablement réussi que pouvait être Jules Berry. Sa voix nous résonne encore dans nos oreilles : « Je suis le Diable. Mais vous ne comprenez pas ce que je vous dis, moi ? Je suis le Diable oui, le Diable ! ». Puis ce moment sublime, accompagné alors de Anne, lorsquil la pousse à formuler son amour pour Gilles. On ne peut quêtre touché par cette jeune femme, promise alors à Renaud (Marcel Herrand), seule à cette seconde, fragilisée, osant sécrier devant toute une assemblée : « Je suis enfermée ici parce quon mempêche daimer celui que jaime jaime Gilles , non seulement je laime mais je nai quun seul désir, cest dêtre auprès de lui et de partager son sort pour le meilleur et pour le pire »Ainsi, on peut saisir que pour lauteur lamour nest pas désuet, il peut mener à la mort. On se rappelle, par exemple, du sort tragique de Mic ( Pascale Petit) dans Les Tricheurs (1958). On croit entendre encore Alfred de Musset : « on ne badine pas avec lamour ! ». Dans La merveilleuse visite, il semble que lauteur atteint un paroxysme concernant son cinéma. Dans le film, le personnage incarné par Gilles Kohler est un peu larchétype de linnocence. Il est jeune, beau, novice. Son visage lisse, exprime la candeur. On reste perplexe, lorsquil fixe une antenne télé sur le toit du presbytère croyant quil sagit dun perchoir pour les oiseaux. Tout comme lorsquil ignore quil faut payer les bonbons quil offre au jeune enfant. On reste enthousiaste face au courage de Jean, prétendant être un ange venu du ciel, lorsque seul il affronte tous ceux du village. Aussi, lorsquil dit à cette brute que peut interpréter Jean-Pierre Castaldi, quil fréquente son amie, Délia ( Déborah Berger), de manière tout à fait chaste. Cest ici que le barbarisme des hommes le rattrape pour quil soit alors jugé et condamné. Comme le soulignait Michel Ciment, Marcel Carné a sans doute voulu nous faire partager son interrogation « purement » sexuel le concernant des anges. Il semble aussi que le réalisateur ait souhaité nous souffler que linnocence, élément sublime de lamour, na plus réellement de place dans notre société. On comprend alors peut-être mieux le sort de Jean.Toutefois, on note quil y a toujours chez lauteur un exutoire dans cet amour innocent voué aux affres dune réalité parfois cruelle. On se rappelle de celui de Michel (Gerard Philippe), cette porte quil franchit dans Juliette ou la clé des songes (1950), où il est écrit Danger de mort . Une porte quil risque pour aller rejoindre Juliette que peut incarner la remarquable Suzanne Cloutier. Dans la merveilleuse visite, on note que notre Ange sen sort. Aussi, on pense quil échappe à ses poursuivants parce quil nest pas seul à croire en cette innocence. Cest ici quon peut constater le merveilleux personnage, Mesnard, campé par Roland Lesaffre, figure emblématique des films de Carné. Mesnard est seul lorsquil refuse les théories du recteur (Lucien Barjon). Il est seul dans le film à croire à langélisme de ce jeune homme parce quil en est lui-même sans doute imprégné.
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Femme Au-delà dune simple histoire esthétique, le film met surtout laccent sur lesprit petit bourgeois conservateur et phallocrate porté à la femme. On remarque tout dabord dans ce film de Cayatte un Bourvil méconnaissable. Cet acteur formidable quon avait pris trop lhabitude de voir acculé au même rôle. Dans Le miroir à deux faces (1958), le comédien excelle dans la cruauté et le mépris. On est encore surpris dentrevoir dans ce personnage, si doux dhabitude, tant dincivilité. Précisément, pendant les vacances de noces lorsque Bourvil refuse à sa femme cet hôtel de Venise beaucoup trop coûteux au profit dun autre terriblement laid. Dautre part, nous pouvons dire que Melville, aussi, semble avoir à sa manière véritablement participé à lépanouissement de cet acteur que pouvait être Bourvil. En effet, ce dernier avait lhabitude dincarner un peu les mêmes personnages. Dans le Cercle rouge par exemple lacteur à un rôle à lopposé de ce que les maisons de productions avaient lhabitude de lui proposer. Dans Le miroir à deux faces, Bourvil flamboie dans la vileté quon se demande pourquoi avoir attendu tout ce temps Bourvil incarne Pierre Tardivet, il est dans cette uvre professeur de Mathématiques, situation très noble dans les années soixante. Cependant, quand il sagit de parler aux femmes notre professeur courbe léchine comme un petit élève qui naurait pas bien appris sa leçon. Il lui faut passer par tout un stratagème pour accéder enfin à sa bien aimée. Celle-ci sappelle Marie-José, elle est jouée par Michèle Morgan. Nous avons droit à leur union et bien entendu en bonne et fidèle épouse, elle se retrouve au foyer avec la mère de son mari et plus tard deux enfants quelle élève difficilement. Elle représente dautre part un peu larchétype de la femme docile et dépendante de laprès guerre. Aussi, enlaidie pour le film, Michèle Morgan interprète un personnage timide, fragilisé par un visage disgracieux. Mais tout éclate véritablement chez ce couple modèle quand vient le jour où le Docteur Bosc, chirurgien plasticien(Gérard Oury) lui propose un beau visage. Lopération réussie, ce qui effraie Pierre cest bien entendu la liberté que peut dorénavant soffrir sa femme. Celle-ci qui vivait jusquà ce jour sous le regard dun seul homme. Suite à lintervention Marie-José prend conscience du désir quelle insuffle aux autres, elle prend donc conscience de sa propre existence ! Mise en confiance, elle commence alors un travail de vendeuse que lui avait évidemment interdit son mari. Delors, Marie-José devient psychologiquement et physiquement autonome. Cest dailleurs ce dernier sentiment qui nest pas supportable pour son époux, lui qui était attaché à tant davidité. Cest alors pour cet homme austère et possessif un événement quil ne peut pas gérer. Il préfère se réfugier dans son conformisme. On perçoit dailleurs que cet homme nest pas adulte, fâcheux pour cet individu censé représenter lEtat, car celui-ci vit encore enfermé dans les principes de sa mère interprétée par cette inoubliable comédienne au regard bleu glacial que pouvait être Sylvie. Il est regrettable que François Truffaut ait tiré à bout portant sur ce réalisateur car nous croyons que André Cayatte a su participer à sa manière à la modernité, (celle de la femme) que pouvait être la Nouvelle Vague quelques mois plus tard. Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Lhomme
qui rétrécit.
et si cétait vrai ? Jack Arnold, réalisateur américain né en 1916 fut lun des maîtres incontestés du genre fantastique. On se rappelle encore de ce monstre merveilleux en trois dimensions, bien que parfois trop naïf dans ses attitudes, que pouvait être celui que lauteur avait crée dans Létrange créature du lac Noir en 1954. Mais encore de ce monstre cyclope, un peu trop kitch, venu de lespace pour réparer son vaisseau spatial dans Le météore de la nuit ( It came from outer space 1953). Un film qui dailleurs était prévu également en trois dimensions. Des oeuvres souvent à petit budget dont certaines réalisées en studio, comme Le météore de la nuit révélant toutefois un grand professionnalisme. Lauteur voulant sans doute se diversifier, sest essayé au western tel que Man in the shadow avec Orson Welles et Jeff Chandler mais encore No name on the bullet qui nont pas eu, semble-t-il lécho attendu. Il nen demeure pas moins que Jack Arnold réalisant Lhomme qui rétrécit ( the incredible shrinking man en 1957 renforce ici son art. Ses uvres sont toujours profondes insufflant une réflexion incontestable sur la nature Humaine. Lhomme qui rétrécit participe à tout un concept philosophique du plus petit à linfiniment grand. On reste perplexe face aux paroles de Scott, protagoniste de ce film : « A léchelle de la nature, le néant nexiste pas ! ». Dautre part, cette uvre fait apparaître les dangers que peuvent être les expériences nucléaires. Une idée qui se retrouve aussi beaucoup dans les films de Robert Wise, précisément linoubliable The day the Earth stood still (1951). En outre, le film de Jack Arnold raconte lhistoire de Scott Carey (Grant Williams) qui pendant un voyage en mer sur son bateau accompagné de sa femme quincarne Randy Stuart croisent inopinément un nuage radioactif. Parce quil a été le seul à y être exposé notre protagoniste ne cesse de rétrécir sous lil impuissant de sa femme et dun grand spécialiste. Acculé à un monde toujours plus petit Scott vivra des moments inoubliables révélant toute son Humanité. On sémoustille encore de cette séquence où celui-ci vit alors dans une maison de poupée « Barbie » et lorsquil est attaqué par le chat oublié par sa maîtresse. Mais encore lorsquil combat vaillamment une araignée pour un malheureux morceau de gâteau oublié à la cave, objet délectable pour une survie. On pourrait penser que Scott est devenu un petit sauvage. En vérité, ses actions et son crime sont guidés par ce sentiment primitif que portent tous les animaux sauvages : tuer pour survivre ! Cest dailleurs paradoxalement ce sentiment bestial mais légitime qui élève Scott au dessus de tous les Hommes. Car si du sang coule aujourdhui ce nest pas exactement pour des raisons alimentaires. Il semble que lHomme depuis sa création de cesse de croître dans son désir de posséder et dasservir. Faut-il penser que Scott, ce minuscule petit homme soit ainsi noyé lui-même dans le tourbillon dune Humanité plus grande et incertaine ?
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Quant tu
liras cette lettre. The power of love. Cette uvre de Melville semble avoir gêné beaucoup de monde, probablement les plus rigides ? Aussi, il a été dit que le scénario était invraisemblable et quil ne sagissait pas là du meilleur film du réalisateur. Mais existe-t-il pour ce dernier la notion du meilleur ? Nous pensons que chaque film est pour son auteur le plus beau quand il est pour lui le premier expliquait un peu près dans ces termes François Truffaut. Quoi quil en soit, on trouve dans ce film lidée sympathique, comme lavait fait Aurenche pour Hôtel du Nord daprès Eugène Dabit, dunir deux histoires dans une. Quand il est bien fait, nous pensons que ce style de réalisation donne plus dépaisseur à la fiction. Quand tu liras cette lettre (1953) est issue de ce fondement. Le film raconte lhistoire de Max (Philippe Lemaire), beau garçon aux allures nonchalantes insufflant quelquefois limage du petit minet irrésistible. Celui-ci travaille dans un garage mais il veut comme tous ceux de son âge goûter aux joies célestes de la vie. Avec la participation de son inséparable Robiquet (Daniel Gauchy), il devient le chauffeur puis lamant de Irène (Yvonne Samson). Une femme riche, plantureuse, mûre mais seule vivant dans un hôtel de luxe. Des jours paisibles soffrent alors au jeune Max dans cet hôtel cinq étoiles sous lil de Robiquet jaloux et impatient de voir enfin un retour dascenseur. Décidément trop bavard, Max décide de le supprimer mais il tue malencontreusement Irène. On croit vivre alors le moins connu complexe dElectre. Ce qui ferait de Max une petite fille amoureuse de son père Freud où est-tu ? Puis, parallèlement à cette histoire, nous avons Thérèse (Juliette Greco) qui renonce dentrer au Carmel à la mort de ses parents pour mieux sassurer de léducation de sa jeune sur Denise (Irène Galtier). Thérèse en bonne dévote excelle ici dans le glacial et la rigidité. Max en tombeur redoutable charme évidemment la jeune innocente pour finalement la violer dans lhôtel. Connaissant le passé de Max, Thérèse oblige alors le jeune homme à se marier avec sa sur qui depuis lui a pardonné son «geste». Mais tout chavire vraiment quand Max avoue enfin sa flamme à Thérèse. On peut rapidement soustraire de ce film un scénario alambiqué mais aussi réellement plausible. Mais la substance véritable semble se révéler en dehors de limage, en dehors de tout ce qui nest pas vu véritablement à lécran, cest dailleurs là un grand paradoxe du cinéma Il sagit semble-t-il dafficher une hypocrisie partielle inscrite chez la plupart des partisans de Dieu. Aussi, quoi quon en dise lidée dune rémission impossible. Sans compter, tout ce que lindividu doit renoncer et refréner sous leffet dune éducation religieuse trop stricte Aussi, on reste perplexe par ce dîner de famille. Précisément quand on voit Max, cabotin, débordant damabilité envers les grands-parents de Denise sous lil sévère de Thérèse. On ne peut sempêcher de penser à cette image quon a des gens bien pensants qui se révèlent dans lintimité tout autrement. On se demande si le loup nétait pas ce jour-là dans la Bergerie de Dieu. Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Caroline ne veut pas grandir Ce qui caractérise cette uvre de Bertrand Tavernier, cest une proximité très intime quelle nous offre. En quelques secondes, on croit être le frère ou la sur au coté de Caroline (Jane Birkin) ou de redevenir lenfant quon a été quon est toujours peut-être, témoin et ému par la vision dune mère et dun père qui se dechirent. On irai parfois jusquà rougir par tant dindiscrétion. Mais nous croyons que le film dépasse lespace dune fiction pour toucher une limite sociale très forte. Dailleurs, les films de cet auteur font parfois échos aux uvres de Laetitia Masson, jeune réalisatrice, parce quelles révèlent aussi les stigmates dune société décidément trop fragile. Daddy nostalgie (1990) met ici en scène les difficultés que nous avons tous quant il sagit dévoquer à nos parents des souvenirs inavouables. En effet, nous avons tous des instants qui restent en nous sans réponses. Des irrésolus dont on espère voir arriver un jour des explications comme une lumière douce qui vous caresse toute une vie. En voyant le film, il est probable de penser aux propos de Chéreau lancés à la comédienne Dominique Blanc quil dirigeait dans Phédre lui expliquant quil ne fallait pas se «laisser avoir» par le texte. Dans le film de Bertrand Tavernier, on se laisse à contrario très souvent piéger par les sentiments quil révèle par ne plus pouvoir saisir parfois lessentiel. On reste attentif par cette séquence où tout se dit ou presque, un soir, entre la fille Caroline et son père Daddy (Dirk Bogarde) dans une voiture proche dune station essence. Cet espace simple semblerait dailleurs renforcer peut-être mieux encore ce quils se disent Mais ce soir-là Caroline nest pas satisfaite. On la devine déçue de ne pas avoir été davantage éclairée de cet inlassable souvenir. Des images où elle se voit petite fille apportant un poème quelle a écrit à son père qui occupé la renvoie alors un peu brutalement. Un souvenir qui semble lavoir marquée, un peu comme une scène primitive. Mais on sent finalement que Caroline nest pas adulte, elle se conduit encore comme une enfant qui attend et qui attend encore. De plus, elle ne semble pas mentalement et définitivement avoir quitté ses parents. Tout le long du film, elle émerge un peu comme une jeune adolescente qui fait inévitablement la balance entre sa mère et son père en discorde. En fait, elle souffre de ne pas savoir les réunir ensemble alors que la vie de tous les deux ne devrait plus lui appartenir Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Une justice aveugle Avant dêtre avocat Matt Murdock (Ben Affleck) était un enfant qui adorait son père. Boxeur, Jack Murdock (David Keith), le papa du jeune fils, est englué malgré lui dans une affaire de matchs truqués. Un soir quil refuse daller au tapis, il se fait sérieusement arrangé par les hommes de Fisk (Michael Clarke Duncan), le chef de la bande, ce géant Noir qui creva réellement les écrans dans La ligne verte (The green mile) de Frank Darabont (1999). Mais la bagarre tourne mal, le père y laisse la vie. Lenfant témoin du meurtre et alors pris en chasse par les hommes de Fisk. Au cours dune échappée le jeune garçon perd la vue. A lâge adulte Matt Murdock devient avocat, il choisit le coté de la Loi. Le jour il exerce son métier davocat au service visiblement des plus démunis. Mais le soir et sous le masque de Daredevil, il continue en quelque sorte physiquement ses plaidoiries. Puis entre dans sa vie Electra (Jennifer Garner), jeune femme aux formes oblongues qui deviendra plus tard sa partenaire. Mais il y a sur le compte de son père un contrat : Bullseye (Colin Farrell), accolyte de Fisk, doit éliminer le papa de Electra. On imagine alors ce que peut ressentir Daredevil. Cest sans doute pour lui une occasion de renouer avec son passé et de se venger.Mais il y a dans Daredevil, le film de Maric Steven Johnson, deux dimensions convergentes importantes : la première cest limage de ce qui est légitime sur une limite essentiellement parentale. Lautre cest la représentation dune justice réfléchie différente de celle qui est écrite dans les livres et quon enseigne aux jeunes avocats.Il est curieux aujourdhui de constater que beaucoup de jeunes étudiants choisissent le droit. Se sentent-ils écrasés sous lautorité parentale ? Désirent-ils connaître leurs véritables droits ? En outre, nous savons que les parents représentent pour lenfant ce qui est intangible à ses yeux. Nous pouvons dire que Matt Murdock est un peu dans cette perspective de recherche. Sil choisit le droit, cest sans doute pour mieux le connaître. Mais Matt Murdock est non-voyant et cest précisément là que tout devient intéressant. Parce quil y a lidée de voir ce qui est permis de faire mais aussi léventualité dun refus car Matt est aveugle ! Cest pourquoi, on pense que la seule image de la Loi quil peut avoir cest précisément la sienne ! Une justice quil se fait tout seul et qui se heurte à une autre dimension que nous évoquions tout à lheure, cest-à-dire, une quon lui a enseignée. Mais on imagine que Matt souffre de la dialectique quil peut avoir de la justice. On le sent replié sur lui-même, il vit dans des endroits exclusivement sombres. Il émerge aussi comme un individu déchu et coupé du monde : on reste perplexe lorsquon lobserve se glisser dans une eau noire et senfermer dans son sarcophage pour y passer la nuit. Il semble décidément que tout soit déjà fini pour ce jeune avocat vengeur, « un homme qui na pas peur est un homme sans espoir », explique-t-il, les paroles du jeune Matt Murdock ne résument-elles pas suffisamment son malaise ?
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Un film de lavant-garde ! Les frère Andy et Larry Wachowski nous ont concocté un second volet de Matrix. On y retrouve à peu près tous les personnages dans une histoire hélas relativement identique. Bien que le scénario ne fût pas simple, le premier Matrix révéla cependant une consistance narrative certaine. Dans le premier film produit par Joël Silver et qui creva les écrans en 1999, il sagissait semble-t-il de dévoiler une vision assez macabre de notre société : lhomme happé et broyé par lobjet de son invention, la machine ! Et, il est vrai que ce premier volet semblait nous offrir une vision assez juste du monde actuel où lindividu devient de plus en plus individualiste, dans un monde lui-même standardisé. Dans cette limite où lhomme étouffe, il oublie ses devoirs et ses responsabilités. Dans cette première oeuvre, les frères Wachowski avaient tendance à poser lhomme comme un élément, aussi infime soit-il, dun tout que représente le monde, responsable de sa propre existence, et quil est à lui tout seul tout un univers stimulant le monde Quoi quil en soit, le premier récit fait apparaître une réelle dimension ésotérique, dailleurs il a fait lobjet de nombreux ouvrages philosophiques et religieux. Andy et Larry qui avaient toujours envisagé Matrix comme une trilogie (Matrix révolution sortira en novembre prochain) nous offre aujourdhui un nouvel opus de Matrix : Matrix reloaded, traduit en français Matrix redécolle dans les rôles principaux Néo incarné par le beau Keanu Reeves, létrange Morpheus (Laurence Fishburne) et la sombre Trinité (Carrie-Anne Moss). Tous ces mystérieux personnages aux regards profonds combattent dans une nouvelle « aventure » la matrice, objet dune finitude incontestable, avec comme uniques armes des pouvoirs capables deffrayer tous les supers héros de Marvel. Il est exact que le résultat du premier volet, aidé de la technologie « Bullet time » (procédé permettant la prise de vue des mouvements des acteurs par photo numérique) et mise au point par léquipe Universal Capture et dirigée par John Gaeta offrait une qualité visuelle époustouflante. Les séquences du film avaient des égards révolutionnaires, les combats et les cascades révélaient des images à la fois brutales et gracieuses. Aussi, le premier film avait nécessité une réelle préparation physique de tous les acteurs. Léquipe, accompagnée de Yuen Wo Ping, chorégraphe et maître Kung-Fu, durent sentraîner durant sept heures par jour pendant les quatre mois dhiver 97-98 pour acquérir suffisamment de souplesse et de précision dans les mouvements nécessaires aux combats ! Mais dans le second volet dont le tournage débuta à Oakland en Californie en 2001 puis aux studios Fox de Sydney jusquen août 2002, Matrix Reloaded des frères Wochowski ne peut bien entendu plus jouer la surprise car on connaît les personnages du film et leurs techniques. Il est regrettable que le scénario ne se développe pas plus que ça ! On a limpression de revoir les éléments du premier film et de les avoir soignés davantage avec le concours de Bill Pope, directeur de la photo, de R.A Rondell chef cascadeur et du même maitre Kung-Fu Yuen WO Ping. Bien entendu, la bravoure, laction, des cascades complexes et sophistiquées sont bien intégrées au film: Il y avait dans Matrix la création de 412 effets spéciaux Matrix Reloaded en génère plus de 1000 ! Aussi, les cascades ont triplés explique Laurence Fishburne. Ce fut aussi nettement plus difficile pour linterprète Néo qui devait assimiler pour le «Burly Brawl», (lorsque Néo affronte simultanément une centaine dagents Smith) de cinq minutes pas moins de 500 mouvements! On reste bien entendu perplexe par la méga poursuite de 14 minutes sur une longueur dautoroute (en cercle) de 2,5 kilomètres entièrement reconstruite à la base navale de Alemeda. De plus, le graphisme délirant de Geof Darrow comme les décors du temple de Sion (une grotte assez grande pour accueillir 2000 figurants) du chef décorateur Owen Paterson évoquent un look réellement industriel et très sophistiqué.Toutefois, tous ces éléments ne donnent peut-être pas suffisamment dépaisseur au film. Ce qui est relativement irritant cest que tout est prétexte à la bagarre ! Le combat où Néo affronte Seraph, gardien de loracle est-il bien nécessaire ? Ensuite, on irait presque jusquà se réjouir lorsque lattaque( Burly Brawl) de Néo sachève enfin avec les 99 sosies de lagent Smith incarné par Hugo Weaving ! Aussi, la bande sonore parfois assommante finit par diluer le film et le révéler comme une uvre finalement purement esthétique. On croit revivre cette grande périodedavant-garde du cinéma français fin XIXième où limage était un tout, lorsque Germaine Dullac ou Epstein allait jusquà persifler volontiers le scénariste ! Si une oeuvre se joue principalement sur laction comme, elle doit aussi révéler une histoire et son récit. Dailleurs, on peut constater que la trilogie de Star wars de George Lucas est un peu mieux évoluée sur un plan essentiellement narratif. De plus, cette suite de Matrix semble jouer de beaucoup de symboles portés aux super héros comme superman. Lorsque Néo décolle pour aller sauver la belle Trinité on est un peu gêné par ce manque dingénuité. On remerciera sans doute beaucoup Monica Bellucci et Lambert Wilson davoir su apporter au film un peu de champagne et ses bulles dans un film relativement plat
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Au crépuscule dun nouveau jour... Roslyn Taber(Marylin Monroe)est une jeune femme qui vit dans le centre ville de Reno. Elle est accompagnée de son amie Isabelle Steers (Telma Ritter) plus âgée, avec laquelle elle partage la même maison. Tout juste sortie du palais de justice où Roslyn a divorcé de son mari Raymond, la jeune femme semble tout à coup gagnée par une liberté soudaine. Alors, Roslyn, poussée par Isabelle vont dans un bar de la ville pour semble-t-il fêter la nouvelle. En cours de route les deux femmes font la connaissance de Guido (Elli Wallach), un ancien militaire qui plus jeune raconte-t-il larguait des bombes sur des villes. Reconverti dans la mécanique et vivant de petits larcins de toutes sortes, Guido charme les deux femmes et les accompagne dans un bar du centre ville. Attablés autour dun verre, Gay Langland (Clark Gable), ami de Guido, rejoint plus tard lassemblée. Gay émerge alors tout de suite différent de Guido, cest un « cow-boy épicurien », visiblement intègre, vivant un peu la vie comme elle vient. Là, commence pour eux tous une nouvelle existence Tout dabord, avant daborder Les désaxés (The Misfits) de 1961, adaptation de Arthur Miller, il faut dire que nous avons un peu de mal à ne pas parler dune autre uvre magistrale de lauteur. En effet, Asphalt Jungle (1950) est à ce jour encore considéré comme larchétype du film noir, plagié à plusieurs reprises mais jamais égalé. Même linfluence de ladaptation de Melville, Deux hommes dans Manhattan (1958) nest pas suffisante. Par ailleurs, il serait probablement intéressant de chercher les raisons de la réussite de Asphalt Jungle plus communément appelé Quand la ville dort. Nous pensons que Asphalt Jungle a incontestablement une dimension humaine. Tous les personnages sans exception jusquà lavocat véreux sont réussis. Pourquoi ? Parce quils sont tous différents, authentiques et bouleversants. Il est donc impossible déchapper au phénomène didentification au personnage. John Huston nous tend ici une sorte de piège affectif duquel il est impossible de sortir. Pour nous recentrer sur Les désaxés, nous dirons que les personnages révèlent une profondeur. Cest pourquoi, le film apparaît tout aussi captivant. Au bar de la ville, durant léchange, ce quil y a dintéressant, cest la rivalité féroce qui sinstalle très vite alors entre les deux hommes. Guido comme son ami Gay sont tous les deux envoûtés par Roslyn. On comprend à ce moment que lamitié est fragile et que lesprit face à la chair est décidément faible. On résiste à tous sauf au désir, semble nous souffler lauteur. Mais comment faire preuve de tant de faiblesses ! Car on sent bien que Guido est prêt à tous les stratèges y compris celui dêtre la victime pour sapproprier de cette « chose » délicate et merveilleuse que peut être Roslyn. Plus tard, malgré les efforts de Guido, le couple Gay et Roslyn se forme sous son il goguenard et méfiant. Plus tard, ils rencontrent le jeune Perce Howard (Montgomery Clift) dont la mère semble entretenir avec lui un chantage affectif ! Perce est un ami de Gay, il est aussi un cow-boy et vit des rodéos quil fait dans le pays. Plus tard, Roslyn sous linfluence de Gay, mais aussi de Guido et de Perce partent ensemble chasser dans le désert des mustangs, chevaux que les trois hommes vendent dans une fabrique de viande pour chien. Cest peut-être là où luvre livre toute sa substance Roslyn est une femme, elle représente une pulsion de vie, elle ne peut donc pas partager le même engouement pour la chasse. Dailleurs, pendant la capture, Roslyn finit très vite par fondre en larmes. On reste sensible à cette scène où seule, elle livre toute son abjection pour les trois hommes. A cet instant, la rivalité semble émerger de nouveau car on saisit que lhomme qui mettra un terme à cette chasse et qui délivrera les chevaux capturés gagnera sans doute le cur de Roslyn ! On noublie pas les promesses de Guido quil formule alors piteusement à Roslyn avant que la chasse ne se termine. Cest finalement Perce qui cède le premier. Il libère les chevaux capturés. Mais le plus robuste cheval est rattrapé et maîtrisé par Gay sous lil de Roslyn puis aussitôt délivré. Mais que peut bien représenter cette scène ? Nous pensons que Gay est un peu à limage de ces mustangs. Jadis, ils parsemaient par milliers les vallées et le désert. Aujourdhui chassés, ils sont voués, semble-t-il, comme Gay à une disparition certaine. Gay fait parti dun passé quon ne reverra plus, cest en quelque sorte une « race dhomme » (pardonnez lexpression) en voie dextinction. Aussi, Gay nignore pas que le monde est un bourbier, « le monde est barbouillé de sang » explique-t-il à Roslyn. Il sait que les hommes sont vils et avides dargent, dailleurs, on est sensible à cette conversation quil a avec Roslyn , expliquant son attitude concernant les chevaux quil vend après la chasse. Il sait peut-être quil est seul au monde ou presque, prisonnier dun réalisme dégoûtant dans lequel il se sent inéluctablement happé. Nous pensons que Roslyn et Gay émergent finalement comme les seuls individus lucides de cette histoire. Gay ne fait preuve daucunes fourberies dans son désir pour Roslyn. Il a vis-à-vis delle une approche assez lourde (cest un cow-boy) mais relativement saine. Aussi, Roslyn qui a divorcé sest affranchie de tout un dogmatisme social, cest une femme libre Au crépuscule dun nouveau jour, il y a pour Gay et Roslyn une nouvelle vie qui commence
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Chacun son soleil... Anaïs (Anaïs Reboux) est une jeune adolescente plutôt boulotte. Elle se départage vivement de sa sur Elena (Roxane Mesquida) qui physiquement ne lui ressemble pas. Malgré ou peut-être grâce à une relation amour/haine, les deux jeunes filles sont inséparables. Au cours d'une sortie, Elena se fait séduire par Fernando (Libero De Rienzo), étudiant en médecine, qui lui promet une histoire d'amour sous le regard amusé de sa sur. Catherine Breillat traite dans son film, A ma sur, de l'isolement créé bien souvent par la différence. Il s'agit aussi dans cette uvre d'évoquer les affres d'une première relation sexuelle chez des jeunes adolescentes. La réalisatrice avait déjà touché le sujet dans 36 fillette mais elle revient dans ce film sur ce thème qu'elle traite autrement. Ce qu'il a d'agréable et de remarquable chez Catherine Breillat, c'est qu'elle évoque légèrement des sujets toujours très forts. A ma sur, échappe à tout voyeurisme. L'auteur connaît le hors champ et elle sait s'en servir ! Anaïs est un peu à l'image de ces jeunes filles isolées, engoncées dans un corps dodu et recroquevillées sur elles-mêmes. Comme Anaïs ces jeunes adolescentes éludent bien souvent tout romantisme, elles ont très souvent une approche plus réelle mais aussi plus brutale du monde qui les entoure mais aussi des relations les plus intimes justifiant peut-être ainsi la dernière scène d'une rare violence dans le film. D'ailleurs, Anaïs échappe contrairement à sa sur au rêve. On voit bien cela par exemple durant la séquence au café. Fernando est assis à une terrasse, il regarde Elena alors accompagnée par Anaïs, et l'invite du regard à la table qu'il occupe. Elena se montre alors pleine d'emphases alors que Anaïs vient tout d'un coup s'asseoir à côté de Fernando. Plus tard, quand Fernando offre l'opale mauve à Elena enivrée, Anaïs trouve tout de suite cela " louche", explique-t-elle d'un air glacial. Pendant que Elena croit vivre un conte de fée merveilleux où elle serait princesse, mariée au beau Fernando dans un château rempli de lapins et de coquelicots, Anaïs pense tout simplement que l'histoire d'amour de Fernando reste physique. Par ailleurs, Anaïs se construit par l'humiliation et des sentiments d'infériorités. On montre très bien cela durant les repas mais aussi lorsqu'elle chante, seule, cette chanson dans la piscine puis une autre sur la plage. Finalement, Anaïs et Elena ont un point commun, c'est l'échec. L'échec de Elena ne pas avoir su garder Fernando mais aussi l'échec pour Anaïs de n'être pas comme Elena. Catherine Breillat arrive dans son film à diluer l'idée d'une primauté physique. On ne sait cependant pas de qui des deux filles laquelle s'en sort le mieux ? Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Welcome to the jungle ! A New York, Eli Wurman (Al Pacino) intégré visiblement à une politique de gauche, travaille dans une association anti-raciale. Habitué des mondanités et chargé d'assister et d'organiser des soirées de soutien contre l'expulsion d'émigrés, un futur gouverneur, Cary Launer (Ryan O'Neal) lui propose un soir de préparer la fuite d'une jeune et jolie starlette droguée en prise avec la justice et dont il est amoureux. Eli accepte à condition que Cary intervienne dans une grande soirée qu'il arrange dans un établissement très connu de la ville appelé "The Palm". L'affaire semble en bonne voie quand, dans la nuit, après une soirée bien arrosée, la jeune femme est assassinée sous les yeux de Eli impuissant. Al Pacino incarne dans le film un homme respecté et connu dans le milieu politique. En revanche, il est terriblement affaibli, sans doute parce qu'il prend conscience que ses démarches sont de plus en plus difficiles à mettre en place. De plus, refuser les avances de son éblouissante belle-sur, Victoria Gray (Kim Basinger) ne fait-il pas de Eli Wurman un homme plein de sagesse ? C'est donc en homme dévoué, intègre mais aussi abattu qu'il essaie par tous les moyens de pérenniser ce qu'il croit être bon. Eli est fatigué car il comprend probablement qu'il représente un peu une despèce en voie de disparition d'une société devenue complètement folle. Il est un peu à l'image de ce vieux cow-boy déchu, Gay Langland, qu'incarnait Clark Gable dans Les désaxés de John Huston tourné en 1961. Quoi qu'il en soit, Daniel Algran avec Influence (People I Know) nous dresse ici un film remarquable et d'une précision visuelle et narrative rarissime. Chaque séquence contribue parfaitement à l'évolution dramatique du récit. On entre doucement dans le film en on semble tout aussi désillusionné et anéanti que Eli tant l'uvre nous montre combien notre société se sclérose. Notamment par le dernier et magnifique plan du film. Par ailleurs, l'auteur dévoile en quelques images comment les sociétés fonctionnent. On saisit très vite qu'il y a essentiellement deux pouvoirs sur lesquels s'appuient les gouvernements pour diriger le monde: l'argent et la religion. Il y a dans le film deux personnages qui insufflent très bien cette idée. Le premier personnage, c'est Elliot Sharansky (Richard Schiff), il est celui qui détient tous les capitaux de la ville. Puis, nous avons le Révérend Blunt (Bill Nunn), il symbolise la religion chrétienne et des serviteurs Noirs opprimés. Quand Eli Wurman tente de les réunir dans la cuisine du Palm, on comprend que cette séquence enferme toute la substance du film. Les plus riches dirigent les sociétés alors que la religion n'est qu'un remède à la misère. En vérité, il s'agit de deux éléments déterminants pour le pouvoir. L'argent agit sur l'individu et la religion agit sur celui qui n'en a pas ! On sent que Eli Wurman représente un peu un barrage entre ces deux frontières pour que la ville ne sombre pas dans la barbarie. Mais le travail de Eli est tellement épuisant que le jeune homme qui occupe avec lui l'association finit par jeter l'éponge. On pense que Eli est désormais seul pour la diriger. Mais qu'adviendra-t-il le jour où des gens comme Eli Wurman n'existeront plus ? Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Après moi le déluge Après une première expérience au cinéma en 1993 avec Garçon dhonneur (The wedding banquet), Ang Lee a depuis habilement établi sa carrière de cinéaste. Remarqué par le surprenant et magique dernier Tigre et dragon (Crouching Tiger, Hidden dragon), lauteur nous offre trois ans plus tard un nouvel opus de son art. Depuis maintenant quelques années nous vivons lémergence dadaptations cinématographiques des comics de Marvel. Dans ce film, Ang Lee met en scène lincroyable Hulk. Ce géant vert quincarnait, il y a quelques années Lou Ferrigno, cet acteur aux formes athlétiques, aux cotés de David Banner (Hulk avant sa grosse colère), interprété par Bill Bixby ce dernier qui a depuis semble-t-il disparu des plateaux télés. Le réalisateur a du bénéficier pour cette adaptation dun gros budget tant les effets spéciaux sont époustouflants. De plus, on croit parfois avoir la vision dun héros de bande dessinée, dans sa clarté et sa brillance glacée, qui a été soustrait dun magazine pour être introduit sur une pellicule de celluloïd. Mais Ang Lee a su donner à son film une réelle dimension. En effet, lauteur aurait sans doute pu se barricader derrière des acquis visuels modernes et redoutables. En dehors bien entendu, de l histoire damour que nous offre lauteur mais aussi loriginalité dun cadrage et dun montage rappelant lunivers de la Bd, il y a dans le film un regard assez tranchant et réellement actuel sur le nucléaire a fortiori ce quil laissera aux générations futures. En effet, le nucléaire est une source importante dénergie, il prend aujourdhui beaucoup de place dans notre société. Personne nignore que la fission nucléaire génère des déchets importants comme par exemple le plutonium dune durée de vie de 1000 ans ! On ne peut sempêcher de penser à ce que nous dit Hubert Reeves dans son dernier livre Mal de terre, « après moi le déluge ! ». Le film de Ang Lee, aussi étrange soit-il semble sinscrire un peu dans cette perspective car on constate tout dabord que nous sommes bien dans ce film sur le terrain du nucléaire. En effet, le père de Bruce, David Banner (Paul Kersey) était un scientifique. Il effectuait des recherches sur les modifications génétiques et les rayons gamma. Plus tard, le jeune fils, Bruce Banner suit le chemin de son père quil croit mort. Comme son père, Bruce devient scientifique. Accompagné par la jeune et ravissante Betty Ross (Jennifer Connelly), ils travaillent ensemble dans un institut nucléaire. Leurs recherches intéressent larmée mais Bruce ne circulant quà vélo est un peu à limage dun écolo, il ne veut bien évidemment pas tout comme Betty sassocier à cet établissement. Quand vient le jour où Bruce est accidentellement exposé à une surdose de rayon gamma. Personne ne comprend alors que le jeune homme soit encore vivant. Bruce Banner ne sait pas quune mutation génétique vient de sopérer en lui et quil représente désormais pour lhumanité le pire cauchemar. Le deuxième constat que nous pouvons faire dans le film, cest lidée dun héritage inéluctable. En effet, bien avant sa conception, David Banner, le père de Bruce ne pouvant opérer sur un être humain, prend le risque de sinjecter le produit de ces recherches. Mais lorsque David et Edith Banner (Cara Buono) ont un enfant, le père prend conscience quil a transmis à son enfant le produit quil sétait inoculé des années auparavant. Dautre part, Betty, dont le père est militaire, est dans un cauchemar exposée à une explosion atomique. Ainsi, Bruce et Betty sont en quelque sorte tous les deux victimes dune expérience quils nont pas choisie. Aussi, nous pouvons dire que tous les deux sont à limage dune nouvelle génération post- nucléaire ? Le dernier constat, cest ce que peut insuffler le personnage central, cette chose géante, verte, que représente Hulk. Ce monstre inaltérable désigne une menace terrifiante pour lhumanité comme lexplique le père de Betty, Thaddeus Ross, incarné par Sam Elliot. Hulk représente lhéritage dune civilisation pour les générations futures. Il est lélément effroyable et inéluctable dune expérience que tout le monde souhaiterait détruire. Il représente tous les méfaits du nucléaire que les scientifiques redoutent. Hulk, cest un peu le plutonium quils voudraient voir disparaître pour toujours ! Cest pourquoi, cette adaptation de Ang Lee est un regard critique et précis sur les recherches nucléaires. Aussi, le film semble cependant faire écho à ceux de Robert Wise notamment Le mystère Androméde ( the androneda Strain) tourné en 1970. Par ailleurs, conscient du produit et de sa vivacité dans le film de Ang Lee, on sattend sans doute à de nombreuses suites de cet épisode. Enfin, vivant actuellement dans une société où le nucléaire tient une grande place, nous pouvons dire que nous avons été et que nous somme encore- directement exposés aux dérives du nucléaire, quadviendra-t-il si nous étions comme Bruce exposés quelques secondes à une surdose de rayons gamma ?
Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Découvrir, 7 ans de mariage, le premier film « solo » de Didier Bourdon donnait peut-être la possibilité de voir, sous une autre forme, le fameux, 7 ans de réflexion (the seven year Itch) de Billy Wilder tourné en 1955. En effet, il semblait difficile de ne pas anticiper et deffectuer un lien entre les deux films tant leur sujet semblait les réunir. En outre, il serait sans doute indélicat, et ce serait une fumisterie, daller confondre les courbes torrides de Catherine Frot avec le charme plantureux de Marilyn Monroe. En vérité, après avoir vu le film de Didier Bourdon, on peut suggérer quil fait particulièrement émerger, tout comme le fait différemment celui de Billy Wilder, les affres du mariage. Car 7 ans de mariage nous montre Alain (Didier Bourdon), médecin de garde, la nuit dans une clinique, marié à Audrey (Catherine Frot) dont la relation après sept ans de vie commune bat sérieusement de laile. On irait presque jusquà dire que le film pourrait être le premier volet et que loeuvre de Wilder supposerait une suite logique ou alors plus exactement les conséquences dun choix, peut-être inconscient, des deux époux. En effet, dans 7 ans de réflexion, on sent bien que la routine semble avoir déjà abîmé la relation de Richard Sherman (Tom Ewell) et de sa femme Helen, jouée par Evelyn Keyes. Mais, plus tard quand la voisine pointe le bout de son nez suivi de son corsage surdimensionné, le mari, qui a laissé sa femme et son fils à la gare, et célibataire pour quelques jours, ne peut sempêcher de succomber à la tentation. Mais, en bon et loyal américain, cest finalement la morale qui lemporte chez Richard. On en déduit quil a fait alors le choix de ne pas franchir les limites dun acte quil croit irréversible. Aussi, les actions de ce père de famille suppose que premièrement, il sest désormais résigné à lennui, mais aussi et surtout, quil ne parle pas de son ennui à sa femme. Mais ce quil y a de salvateur dans le film de Didier Bourdon, cest justement la solution dévoilée par lauteur à tous les problèmes conjugaux : le dialogue ! Aussi, le deuxième point très intéressant du film, cest que le réalisateur met laccent sur les parents comme les gardiens dune sexualité épanouie. Ce nest quaprès avoir surpris ladultère de sa mère jouée par Michlèle Moretti, mais aussi les déviances sexuelles de son père, que Audrey décide alors de prendre plaisir aux jeux sexuels que lui propose son mari. Tout comme, pour Alain, le mari, ce nest quaprès avoir demandé conseil à son ami Claude (Jacques Weber), marié lui-même à Viviane (Claire Nadeau) aux allures parentales, et avec lequel il travaille à la clinique, que Alain assume ses phantasmes. Ny a-t-il pas dans le film de Bourdon lidée dune permission étrange et invisible que beaucoup dindividus demandent à leurs parents pour jouer avec lérotisme ? Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
Lautorité et ses obligations Le lieutenant-colonel Owen Thursday quincarne Henry Fonda (accompagné de sa fille, Philadelphia par la comédienne Shirley Temple) est envoyé par Washington à Fort Apache pour y prendre le commandement. Plus tard, Owen Thursday relève de ses fonctions et sans concession le Lieutenant Michael ORourke (Ward Bond) et prend rapidement la direction de Fort Apache et des soldats. Tout dabord, il faut remercier John Ford davoir, dans sa carrière de cinéaste, su concéder une place importante aux femmes. Cest pourquoi, on prendra sans doute plaisir à saluer aussi dans ce film linterprétation des actrices et des acteurs mais également celle de Victor Mc Laglen qui interprète le sergent Mulcahy. Ce dernier acteur, Irlandais, semble-t-il estimé de John Ford et avec lequel le réalisateur tournera de nombreux film dont Rio Grande en 1950 mais aussi linoubliable The Quiet Man (Lhomme tranquille), aux cotés dun autre préféré de lauteur, John Wayne, en 1952 où Victor Mc Laglen joue le rôle de Red Will Danaher, riche propriétaire et grognon dInisfree. A son arrivée au Fort, submergé par son grade et son autorité, le lieutenant-colonel Owen Thursday se montre très vite vindicatif. Tombe alors sur Fort Apache une ambiance relativement tenduePourtant, jusquà son arrivée, les soldats et leurs subordonnés semblaient vivre en harmonie. Le lieutenant Michael ORourke avait transmis à ses hommes le respect et la loyauté. Mais ce qui détonne dans cet établissement militaire isolé en plein désert, cest labus dautorité de Thursday. Dailleurs, au moment où le lieutenant-colonel prend le commandement de Fort Apache, il se montre tout de suite hostile envers le lieutenant Michael ORourke. Par ailleurs, ce dernier lui explique sagement quil ny a ici aucun espoir de promotion mais Thursday semble décider à se faire entendre par ses supérieurs basés à Washington. Le film dévoile alors deux grandes idées. La première cest lautorité en général, son accession, ce quelle représente chez beaucoup, cest-à-dire, un moyen souvent dasservir et aussi bien entendu, ce quelle fait des hommes. En vérité, il y a chez John Ford, frère du très célèbre cinéaste Francis Ford, un autre point, par ailleurs récurrent, cest peut-être la volonté de donner systématiquement à lhomme la chance de refaire lhumanité ! On peut sans doute sentir cette volonté par exemple dans Le Fils du désert (Three Godfathers) en 1948. Mais cette idée est plus profonde, il y a chez lauteur un désir, celui peut-être disoler des hommes dans des paysages désertiques, récréer une sorte de microcosme humain, puis de les inviter à reconstruire lhumanité. En outre, il est bien entendu assez clair que le film Fort Apache fait écho à la très célèbre débâcle de Little Big Horn dirigée par le général Custer le 25 juin 1876 où il trouva la mort auprès de ses cavaliers. Il faut peut-être évoquer que Raoul Walsh en 1941 avait déjà dévoilé ce tragique événement dans La charge fantastique (They died with their boots on) interprété par Errol Flynn. Mais lauteur John Ford, comme nous lavons souligné, met laccent sur lautorité, principalement lautorité militaire. Elle semble représenter pour le réalisateur une limite dans laquelle des supérieurs, souvent très loin des terrains de bataille et confortablement assis, enferment des individus cupides et avides de pouvoir tel que le lieutenant- colonel Owen Thursday. Lhomme alors entaché des pouvoirs qui lui incombent se trouve barricadé dans une sorte dobligation gravement patriotique et de servir par tous les moyens cette autorité. Dailleurs, Owen Thursday se montre extrêmement fermé presque arrogant, on devine très vite quon ne discute pas avec cet homme. Aussi, on comprend par la suite quil na visiblement aucune notion pratique du combat et semble véritablement muré à tout échange avec ses hommes dans la bataille. La récompense de cette rigidité et de cette obéissance totale, nous la connaissons, cest dans tous les cas dêtre reconnu mais aussi par la famille du défunt comme un brillant et honorable serviteur de larmée. Après avoir trahi Cochise (Miguel Inclan), Owen Thursday se lance sans réfléchir avec ses hommes dans une attaque dont nous connaissons la fin tragique. Cependant, il y a dans le film un détail intéressant, lorsque le capitaine Kirby York (John Wayne) se trouve dans lobligation de se séparer de son sabre. En effet, afin de mettre fin au bain de sang, le capitaine décide de se rendre à Cochise avec ses hommes. Il se sépare alors de son arme, ce qui pourrait constituer pour celui-ci la possibilité dune trahison compte tenu du fait que Owen Thursday sera retrouvé mort, victorieux, son sabre à la main Réagir à la critique: Conte2@caramail.com |
1/ Connaissez-vous Claude Chabrol ?
1. Comment s'appelle Jean Yanne dans Le boucher (1969)?
"Pour celles et ceux qui l'ont vu qu'avez-vous pensé du film?"
2. Qui est Madame Cuno dans Poulet au vinaigre (1985)?
3. Quelle fonction principale exerce Marie dans le film, Une affaire de Femmes , (1988)?
4. A votre avis quels sont les reproches que pourrait faire Emma Bovary à Charles, et réciproquement, dans Madame Bovary (1991)?
5. Quels sont les prénoms des parents de l'actrice Virginie Ledoyen dans le film La cérémonie (1995)?
6. Rien ne va plus, quelle date?
7. Betty (1992) quel est l'auteur du livre?
8. L'enfer (1994), que représente l'affiche du film?
9. Quel est son dernier Film ?
10. Avez des nouvelles de Claude, comment va-t-il ?
Retour au sommaire
Réagir à la
critique: Conte2@caramail.com
2. Le Cinéma américain et vous!
1. Quels ont été les trois grands genres du cinéma américain jusqu'aux années 60 ?
2. Hyper difficile ! Quel chef opérateur avait John Ford pour son film La frontière chinoise (1956)?
3. Quel était le grand producteur de Hitchcock?
4. Quelle est l'actrice principale du film Duel au soleil de King Vidor (1946)?
5. Quel est l'un des auteurs le plus reconnu concernant la comédie musicale?
6. Quel est l'auteur du Cameraman (1928)?
7. Il est au mouvement ce que Godard est à l'image ?
8. Quel est l'auteur de Johnny Guitare (1954) ?
9. De quelle couleur est la robe de Gene Tierney , lorsqu'elle se trouve sur le lac,dans Péché Mortel (1945)?
10. Quel est le dernier film américain que vous avez trouvé intéressant?
Retour au sommaire
Réagir à la
critique: Conte2@caramail.com